#Mali : Contribution au Dialogue inter-Maliens : Une vision pour le développement du Mali

Elle vise à replacer le Mali dans la situation de «pays carrefour», d’en faire un passage obligé, bref un «Sira ba dala kôlon : Ni y taa tô mi minh i naa tô bi i min». Cela est possible en exploitant la centralité de notre pays en Afrique de l’Ouest pour développer les infrastructures de transport de telle manière qu’il devient naturel pour les habitants des pays de la sous-région de passer par le Mali pour commercer entre eux

Publié mardi 07 mai 2024 à 07:36
#Mali : Contribution au Dialogue inter-Maliens : Une vision pour le développement du Mali

Un échangeur multiple (photo d’illustration) 

 

Commençons par poser la question qui suit : C’est quoi une vision pour un pays ? La vision est une notion abstraite, elle est de l’ordre de l’idée. C’est une imagination, un rêve, que l’on esquisse pour le pays. Elle indique la voie, le chemin, la manière par laquelle le pays peut atteindre le niveau souhaité en terme de développement industriel, économique, social et culturel. La vision n’est pas un but à atteindre. C’est pourquoi, elle ne comporte pas obligatoirement une date butoir. En effet, la vision doit continuer à produire des effets, à tirer le pays vers le haut pendant des siècles et des siècles. Elle a ceci de caractéristique qu’elle transcende les mandats électifs des dirigeants et enjambe les doctrines des partis politiques.

En clair, la vision est un construit cognitif, empreint d’initiative, qui part d’une claire conscience de l’environnement dans lequel nous baignons pour embrasser la globalité des actions qui convergent immanquablement vers le développement. Elle est la source de tous les projets intégrateurs qui constituent l’ossature de l’édifice national. Elle conditionne la cohérence dans l’action et la constance dans l’effort, ce qui permet de garder le cap malgré les aléas structurels et conjoncturels : C’est la condition de la stabilité sur le long terme - la caractéristique principale des grandes nations.

Donc pour que le Mali redevienne une grande nation, il faut le doter d’une vision nationale.

À titre d’exemple, la vision «Angleterre - Reine des mers» qui a fait de la Grande-Bretagne la première puissance économique du monde au 17è siècle, continue de produire des effets aujourd’hui encore, quatre siècles après. Aussi, la vision qui a fait de la France, une puissance coloniale au 17è siècle, lui permet aujourd’hui encore, d’accéder aux ressources des anciennes colonies et des territoires d’outre-mer à vils prix.

La vision-objet du présent document part du postulat que le Mali a connu trois grands empires et qu’à chaque fois qu’un empire malien s’est écroulé, un autre s’est élevé à sa place dans une période de temps allant de 100 à 180 ans. D’abord ce fut les Almoravides qui ont envahi l’empire du Ghana en 1071. Après 174 ans, en 1235, l’Empire du Mali est né sur ses cendres. 100 ans après l’Empire du Mali, le Songhoï s’est élevé. Il a été détruit par les Marocains et les Andalous, à la suite de la bataille de Tondibi en 1592. Depuis cette date, le Mali est dans les ténèbres. Pourquoi ? C’est tout simplement dû au fait que le Mali a cessé d’être le carrefour qu’il était.

En effet, le fait qu’on arrivait à se relever à chaque fois, n’était pas lié à une supériorité quelconque par rapport aux autres peuples de la région, c’était tout simplement dû à une réalité objective-le Mali était carrefour, situé à la confluence des routes commerciales : d’une part, les routes caravanières sahariennes pratiquées par les chameaux qui reliaient le Mali au Maghreb, voire au-delà, à l’Europe et au Moyen-Orient. Et de l’autre côté, les routes commerciales utilisant les ânes comme moyens de transport qui reliaient le Mali au pays de la côte.

 

RELÉGUÉS À L’ARRIÈRE-PLAN- La bataille de Tondibi et la chute de l’Empire Songhoï ont trouvé que la navigation maritime avait déjà pris son essor. La boussole chinoise avait déjà 4 siècles d’utilisation. Christophe Colomb avait découvert l’Amérique en 1492, soit 100 ans avant la bataille de Tondibi. Fernand de Magellan lui, avait déjà fait le tour du monde entre 1519 et 1522. Les voix maritimes étaient désormais ouvertes et avaient commencé à prendre l’ascendance sur les routes caravanières qui s’estompaient peu à peu. Les bateaux à vapeur ont commencé à remplacer les bateaux à voiles, le compas était déjà fonctionnel. Les mers devenaient-les autoroutes du commerce international. Aujourd’hui encore 90% des marchandises transitent par les mers et les océans.

À la faveur de l’essor de la navigation maritime, les pays situés sur la côte tels que la Côte d’Ivoire, le Sénégal, etc. ont pris leur envol. Par contre les pays comme le Mali, autrefois situés au carrefour du commerce international, se sont vus relégués à l’arrière-plan. D’où la nécessité de replacer le Mali dans la situation de «pays carrefour», d’en faire un passage obligé, bref un «Sira ba dala kôlon : Ni y taa tô mi minh i naa tô bi i min».

Comment cela est-il possible?

C’est simple, il s’agit d’exploiter la centralité du Mali en Afrique de l’Ouest en développant les infrastructures de transport de telle manière qu’il devient naturel pour les habitants des pays de la sous-région de passer par le Mali pour commercer entre eux. L’on commencera d’abord par construire un réseau d’autoroutes Zégoua-Inkhalid ; Diboli-Anderraboucane ; Gogui-Koro, etc. Parallèlement aux autoroutes, l’on érigera des chemins de fer pour relier l’ensemble de nos pays voisins. En plus, l’on s’attachera à rendre les voies fluviales navigables.

Une fois qu’on réussira à faire du Mali-un carrefour, les dividendes ne manqueront pas. Les gens qui traverseront notre pays, payeront les taxes de passage, ils coucheront dans les hôtels, mangeront dans les restaurants, téléphoneront à leurs collègues et à leurs parents, certains visiteront nos sites touristiques, iront à des concerts, paieront du carburant pour leurs véhicules, découvriront nos potentialités, établiront des relations de partenariat. Tout ceci constitue des opportunités d’enrichissement pour notre pays. Il faut également noter que les routes favoriseront le développement en reconnectant notre pays à l’économie mondiale, en favorisant l’acheminement des productions agricoles, halieutiques et d’élevage vers les marchés.

Son nom de code «Sira ba dala Kôlon» est tiré du substrat culturel national qui fait référence à une acception claire pour le commun des Maliens. Sa vulgarisation sera facile et l’adhésion sera populaire. La vision du Mali-Sira ba dala kôlon, a ceci d’important que les réseaux auxquels elle fait référence vont couturer le pays de long en large, raffermir l’unité et la cohésion nationale. Les infrastructures une fois construites permettront un accès rapide de l’armée à toutes les portions de notre pays favorisant ainsi le contrôle opérationnel du territoire. Les avantages sont innombrables.

 

Colonel-major Abdoulaye SIDIBÉ

Attaché de Défense du Mali à Ouagadougou

Rédaction Lessor

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