#Mali : Crise énergétique : actions tous azimuts pour soulager les populations

L’épineuse situation de la société Énergie du Mali (EDM-SA), dont le modèle est jugé obsolète et qui demande des investissements lourds pour son redressement, mobilise les efforts des autorités. Plusieurs actions sont menées dans ce sens : des actions visant à améliorer la gouvernance au sein de la société à la mobilisation des ressources pour éponger ses dettes, en passant par le raffermissement des liens avec les pays amis pouvant faciliter l’approvisionner en combustibles.

Publié mercredi 24 avril 2024 à 07:00 , mis à jour dimanche 05 mai 2024 à 21:28
#Mali : Crise énergétique : actions tous azimuts pour soulager les populations

Le ministre Sanou et la délégation qui l’accompagnait à la reunion du Printemps des institutions de Bretton Woods

 

Le plaidoyer réussi du ministre de l’économie et des Finances auprès des institutions de Bretton Woods, la semaine dernière à Washington, participe de la volonté de l’état de mettre fin à la crise énergétique. Alousséni Sanou s’est en effet entretenu avec le vice-président Afrique de l’Ouest et du Centre de la Banque mondiale et les directeurs sectoriels de l’institution sur notamment la situation de la société énergie du Mali. «Dans le cadre de l’amélioration de la fourniture d’énergie, ils sont d’accord pour mettre à la disposition du Mali 60 millions de dollars immédiatement pour permettre à Energie du Mali SA de faire face aux achats de carburants ou d’énergie à partir des pays de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS)», a expliqué le ministre Alousséni Sanou sur les antennes de l’ORTM.

De plus, la Banque mondiale s’est engagée à accompagner le Mali dans le cadre d’autres projets sur la réalisation d’infrastructures photovoltaïques dans le but de diversifier le mix énergétique du pays. L’approvisionnement normal en combustibles des centrales thermiques, qui carburent au gasoil et au fuel, est le nœud gordien de cette crise exacerbée par des pratiques malsaines. Le défi est d’assurer cet approvisionnement dans un contexte défavorable. L’EDM-SA doit plusieurs centaines de milliards de Fcfa de dettes d’exploitation, c’est-à-dire la partie due aux fournisseurs stratégiques de combustibles et aux achats d’énergie.

Remonter cette pente implique la mise en œuvre d’initiatives fortes, notamment une diversification des partenaires. En la matière, le Niger s’impose désormais comme le premier grand fournisseur de notre pays en gasoil.  L’accord conclu le mardi 16 avril prévoit que la Société nigérienne de pétrole (SONIDEP) fournira à énergie du Mali (EDM-SA) une impressionnante quantité de 150 millions de litres de gasoil en raison de 328 Fcfa le litre. Cette transaction, évaluée à plus de 49 milliards de Fcfa, soutiendra le Mali dans sa lutte contre les pénuries d’électricité persistantes. Cet accord témoigne sans doute d’une coopération régionale renforcée dans le domaine énergétique et offre des perspectives prometteuses pour le Mali.

Aujourd’hui, 70 % de la production d’énergie du Mali provient du thermique. Ce qui est extrêmement coûteux et pèse fortement sur l’équilibre financier de l’EDM-SA : “Pour assurer la demande en énergie sur toute l’année sans interruption, il faudrait pratiquement 500 millions de litres de combustibles, ce qui correspond à 11.000 citernes de 45.000 litres pour un coût total de 309 milliards de Fcfa. Le chiffre d’affaires d’EDM prévu cette année, est de l’ordre de 275 milliards de Fcfa”, révélait, le 7 mars dernier, le directeur général de la société, Abdoulaye Djibril Diallo, lors d’un point presse. D’où l’intérêt de diversifier les sources de production de l’énergie.

Ainsi, le gouvernement est alors en train de s’activer pour trouver des solutions alternatives au tout thermique. Des projets de réalisation de centrales d’énergies renouvelables ont été négociés avec la société Novawind dont une délégation a séjourné dans notre pays en mars dernier.  Les discussions avec les envoyés de cette société ont porté sur la construction de deux centrales solaires. Une centrale de 150 mégawatts à Bougouni et une autre de 150 mégawatts à Sanankoroba. Au cours de leur visite, l’équipe technique de la société s’est rendue dans ces localités avant de procéder aux échanges techniques avec les autorités pour déterminer les conditions financières.

Selon le ministre de l’Économie et des Finances, la société Novawind a confirmé qu’elle était disposée à réaliser la centrale de Bougouni dans un délai d’exécution de 12 mois et ensuite celle de Sanankoroba. à l’échelle sous-régionale, le Mali est concerné par des projets qui, une fois concrétisés, l’aideront à résorber le déficit énergétique. Le 14 décembre 2023 à Abidjan, le conseil d’administration du Fonds africain de développement a approuvé un financement de 302,9 millions de dollars américains (environ 180 milliards de Fcfa) pour la mise en œuvre du « Projet d’interconnexion électrique de 225 kV Mauritanie-Mali et de développement de centrales solaires associées».

Ce projet représente une opération d’investissement stratégique qui a pour objectif d’établir une interconnexion électrique haute tension sur 1.373 kilomètres, avec une capacité de transit de 600 mégawatts (MW) entre les deux pays, et de construire une centrale solaire de 50 MW à Kiffa, en Mauritanie, reliée à l’interconnexion. Ce sont 100.000 nouveaux ménages qui seront connectés au réseau électrique dans les localités traversées. «Au Mali, le projet interviendra dans la Région de Kayes et bénéficiera à 500.000 habitants dont 20.000 ménages répartis dans les 50 localités qui seront raccordées au réseau», selon Adalbert Nshimyumuremyi, responsable du Bureau pays de la Banque africaine de développement au Mali.

Issa DEMBELE

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