#Mali : Crise énergétique : actions tous azimuts pour soulager les populations

L’épineuse situation de la société Énergie du Mali (EDM-SA), dont le modèle est jugé obsolète et qui demande des investissements lourds pour son redressement, mobilise les efforts des autorités. Plusieurs actions sont menées dans ce sens : des actions visant à améliorer la gouvernance au sein de la société à la mobilisation des ressources pour éponger ses dettes, en passant par le raffermissement des liens avec les pays amis pouvant faciliter l’approvisionner en combustibles.

Publié mercredi 24 avril 2024 à 05:00
#Mali : Crise énergétique : actions tous azimuts pour soulager les populations

Le ministre Sanou et la délégation qui l’accompagnait à la reunion du Printemps des institutions de Bretton Woods

 

Le plaidoyer réussi du ministre de l’économie et des Finances auprès des institutions de Bretton Woods, la semaine dernière à Washington, participe de la volonté de l’état de mettre fin à la crise énergétique. Alousséni Sanou s’est en effet entretenu avec le vice-président Afrique de l’Ouest et du Centre de la Banque mondiale et les directeurs sectoriels de l’institution sur notamment la situation de la société énergie du Mali. «Dans le cadre de l’amélioration de la fourniture d’énergie, ils sont d’accord pour mettre à la disposition du Mali 60 millions de dollars immédiatement pour permettre à Energie du Mali SA de faire face aux achats de carburants ou d’énergie à partir des pays de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS)», a expliqué le ministre Alousséni Sanou sur les antennes de l’ORTM.

De plus, la Banque mondiale s’est engagée à accompagner le Mali dans le cadre d’autres projets sur la réalisation d’infrastructures photovoltaïques dans le but de diversifier le mix énergétique du pays. L’approvisionnement normal en combustibles des centrales thermiques, qui carburent au gasoil et au fuel, est le nœud gordien de cette crise exacerbée par des pratiques malsaines. Le défi est d’assurer cet approvisionnement dans un contexte défavorable. L’EDM-SA doit plusieurs centaines de milliards de Fcfa de dettes d’exploitation, c’est-à-dire la partie due aux fournisseurs stratégiques de combustibles et aux achats d’énergie.

Remonter cette pente implique la mise en œuvre d’initiatives fortes, notamment une diversification des partenaires. En la matière, le Niger s’impose désormais comme le premier grand fournisseur de notre pays en gasoil.  L’accord conclu le mardi 16 avril prévoit que la Société nigérienne de pétrole (SONIDEP) fournira à énergie du Mali (EDM-SA) une impressionnante quantité de 150 millions de litres de gasoil en raison de 328 Fcfa le litre. Cette transaction, évaluée à plus de 49 milliards de Fcfa, soutiendra le Mali dans sa lutte contre les pénuries d’électricité persistantes. Cet accord témoigne sans doute d’une coopération régionale renforcée dans le domaine énergétique et offre des perspectives prometteuses pour le Mali.

Aujourd’hui, 70 % de la production d’énergie du Mali provient du thermique. Ce qui est extrêmement coûteux et pèse fortement sur l’équilibre financier de l’EDM-SA : “Pour assurer la demande en énergie sur toute l’année sans interruption, il faudrait pratiquement 500 millions de litres de combustibles, ce qui correspond à 11.000 citernes de 45.000 litres pour un coût total de 309 milliards de Fcfa. Le chiffre d’affaires d’EDM prévu cette année, est de l’ordre de 275 milliards de Fcfa”, révélait, le 7 mars dernier, le directeur général de la société, Abdoulaye Djibril Diallo, lors d’un point presse. D’où l’intérêt de diversifier les sources de production de l’énergie.

Ainsi, le gouvernement est alors en train de s’activer pour trouver des solutions alternatives au tout thermique. Des projets de réalisation de centrales d’énergies renouvelables ont été négociés avec la société Novawind dont une délégation a séjourné dans notre pays en mars dernier.  Les discussions avec les envoyés de cette société ont porté sur la construction de deux centrales solaires. Une centrale de 150 mégawatts à Bougouni et une autre de 150 mégawatts à Sanankoroba. Au cours de leur visite, l’équipe technique de la société s’est rendue dans ces localités avant de procéder aux échanges techniques avec les autorités pour déterminer les conditions financières.

Selon le ministre de l’Économie et des Finances, la société Novawind a confirmé qu’elle était disposée à réaliser la centrale de Bougouni dans un délai d’exécution de 12 mois et ensuite celle de Sanankoroba. à l’échelle sous-régionale, le Mali est concerné par des projets qui, une fois concrétisés, l’aideront à résorber le déficit énergétique. Le 14 décembre 2023 à Abidjan, le conseil d’administration du Fonds africain de développement a approuvé un financement de 302,9 millions de dollars américains (environ 180 milliards de Fcfa) pour la mise en œuvre du « Projet d’interconnexion électrique de 225 kV Mauritanie-Mali et de développement de centrales solaires associées».

Ce projet représente une opération d’investissement stratégique qui a pour objectif d’établir une interconnexion électrique haute tension sur 1.373 kilomètres, avec une capacité de transit de 600 mégawatts (MW) entre les deux pays, et de construire une centrale solaire de 50 MW à Kiffa, en Mauritanie, reliée à l’interconnexion. Ce sont 100.000 nouveaux ménages qui seront connectés au réseau électrique dans les localités traversées. «Au Mali, le projet interviendra dans la Région de Kayes et bénéficiera à 500.000 habitants dont 20.000 ménages répartis dans les 50 localités qui seront raccordées au réseau», selon Adalbert Nshimyumuremyi, responsable du Bureau pays de la Banque africaine de développement au Mali.

Issa DEMBELE

Lire aussi : Fonctions publiques au Mali : Les agents non identifiés seront radiés des effectifs après le délai de grâce

Les agents qui ne se sont pas présentés lors des opérations d'identification biométrique ont un délai de grâce de trois mois, allant du 8 septembre au 8 décembre 2025 pour régulariser leur situation administrative.

Lire aussi : Incivisme : L’artiste Black M. interpelé

De son vrai nom, Alpha Diallo, le rappeur Franco-guinéen, connu sous le nom d'artiste « Black M », en séjour en Côte d'Ivoire et se trouvant dans une situation de conduite imprudente, a été interpellé..

Lire aussi : Insolite: Neymar désigné hériter d'un autre homme que son père

Nouvelle incroyable au Brésil concernant Neymar Jr. En effet, le footballeur a été désigné hériter d'un milliardaire en dollars autre que son père. Le testament a été rédigé à son nom..

Lire aussi : Goundam : Le geste philanthropique d’El Hadj Alphamoye Haîdara

Une habitante de la ville de Goundam a vu sa maison effondrer suite aux multiples érosions et intempéries survenues au cours de la saison d’hivernage..

Lire aussi : Kayes : EDM-SA rétablit l’électricité dans le secteur des logements sociaux

Après avoir passé trois nuits dans le noir, certaines familles des logements sociaux de Kayes et ses alentours ont enfin poussé un ouf de soulagement suite au rétablissement de l’électricité dans leur secteur. Rappelons que certaines concessions de la cité ATT Bougou (logements sociaux) et .

Lire aussi : Mopti : Plusieurs points à l’ordre du jour de la 2è session ordinaire du CROCSAD 2025

La salle de conférence du gouvernorat de Mopti a abrité du lundi au mardi dernier les travaux de la 2è session ordinaire du Comité régional d’orientation, de coordination et de suivi des actions de développement (Crocsad) de la région au titre de l’année 2025..

Les articles de l'auteur

Développement économique : Gros plan sur le modèle Indien

Du 10 au 18 juin dernier, une vingtaine de journalistes d’Afrique du Nord, de l’Ouest et de l’Est était en Inde pour une visite de familiarisation. À New Delhi et Bangalore, ils ont eu droit à un panorama du «dynamisme indien», porté par des structures et des instituts de formation.

Par Issa DEMBELE


Publié mardi 01 juillet 2025 à 08:08

Visite du Premier ministre à Dioïla : Le Banico accueille le «messager du libérateur Assimi Goïta» dans la ferveur

Après avoir passé deux jours dans la Région de Ségou, le Premier ministre est allé hier au contact de la population de Dioïla. Un honneur pour le Banico, où la dernière visite d’un Chef de gouvernement remonte à 2005..

Par Issa DEMBELE


Publié lundi 17 février 2025 à 07:29

Ségou : Le stade Amary Daou affiche un nouveau visage

Avec une capacité de 15.000 places, ce stade peut accueillir à nouveau les compétitions nationales et internationales.

Par Issa DEMBELE


Publié lundi 17 février 2025 à 07:26

Cité des Balanzans : Bientôt un cadre approprié pour les légitimités traditionnelles et coutumières

«Nous sommes contents parce que nous rêvions de ce vestibule, depuis des années. Nous avons même jeûné pour l’avoir». Ces mots de Oumar Togora, prononcés au nom des légitimités de la Région de Ségou, en dit long sur le besoin d’un cadre dédié aux activités des garants des valeurs traditionnelles dans la cité des Balanzans..

Par Issa DEMBELE


Publié lundi 17 février 2025 à 07:24

Accueil mémorable

Le déplacement du Chef de gouvernement est en soi un événement. Et quand il vient avec des solutions concrètes aux préoccupations de ses hôtes, l’évènement s’inscrit dans les annales. Sans surprise, la 4è région et ses environs ont réservé un accueil exceptionnel au Général de division Abdoulaye Maïga..

Par Issa DEMBELE


Publié lundi 17 février 2025 à 07:22

Visite du Premier ministre à Ségou : Avec N’DÉbougou IV, l’Office du Niger amorce un nouveau tournant

Le coût du projet est de 33,47 milliards de Fcfa, financés par la Coopération allemande à travers la KFW. Il permettra d’augmenter la production des petits agriculteurs des zones de Niono, N’Débougou et Kouroumari par la réhabilitation des périmètres d’irrigation agricoles.

Par Issa DEMBELE


Publié lundi 17 février 2025 à 07:20

Aéroport international président Modibo Keïta-Sénou : De grands chantiers de modernisation

Le démarrage imminent des travaux d’une nouvelle tour et d’un nouveau bloc technique marque une étape significative dans le projet de modernisation de cette plateforme considérée comme la vitrine de notre pays. Le coût de l’investissement est de 4,46 milliards de Fcfa, financés par l’Asecna et l’État.

Par Issa DEMBELE


Publié lundi 23 décembre 2024 à 07:28

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner