
Les
opérations de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la
stabilisation du Mali (Minusma) ont officiellement pris fin le 31 décembre
dernier conformément à la résolution 2690 du Conseil de sécurité des Nations
unies. Selon la résolution, la phase de liquidation commence le 1er janvier.
Ce
départ accéléré découle d’une décision de notre gouvernement demandant le
retrait sans délai de la force onusienne. Mais la situation n’est pas sans
conséquence sur les 3.390 employés de la Mission et les entreprises qui étaient
liées à elle par des contrats avec un impact à la fois sécuritaire,
socioéconomique et environnemental dans les régions d’implantation de la
mission, voire à l’échelle nationale. Le retrait des Casques bleus a ainsi
provoqué des pertes d’emplois, des baisses de revenu des entreprises, des
appuis en moins aux structures sanitaires et des diminutions subséquentes de
leurs capacités d’intervention et de prise en charge de la population locale
entre autres.
Les
pouvoirs publics qui avaient réfléchi en amont aux conséquences de leur
décision se sont, en conséquence, efforcés d’anticiper sur les effets négatifs
du retrait. Ainsi, sur instruction du président de la Transition, le
gouvernement a initié la formulation d’une stratégie nationale d’atténuation de
l’impact socioéconomique du départ de la mission onusienne. Il a mis en place
deux comités, l’un au niveau ministériel et l’autre au niveau «expert». Ces
deux structures ont travaillé étroitement avec les équipes de la Minusma pour,
d’une part, examiner, valider et mettre en œuvre le plan de retrait de la
mission, et d’autre part, identifier et engager des mesures d’atténuation de
l’impact sécuritaire, social et économique du retrait.
Contacté
au téléphone, Mohamed A. Idrissa Maïga, ancien staff de la Minusma,
vice-président national et porte-parole de l’Association de staff local de la
Minusma (Aslam) à Tombouctou, décrit la situation de ses mandants :
«Depuis le départ de la mission, les impacts s’exercent sur plusieurs secteurs,
autant sur le plan économique que social». Le plus frappant, de son point de
vue, est le fait que plus de 3.000 jeunes, toutes catégories confondues, se
retrouvent sans travail. «Le boulot d’une personne est sa dignité et même sa
vie, dans le contexte d’une famille africaine», constate-t-il d’une voix
affectée.
Avec le retrait de la Minusma, note-t-il, nombre de familles feront
face à de sérieux problèmes, particulièrement dans les régions où il y a peu
d’emplois et de services qui embauchent. C’est, dit-il, la Minusma qui employait
beaucoup à travers des activités génératrices de revenus par l’entremise de
différents projets, ONG et entreprises. «Il va être très difficile pour
les nombreuses personnes désormais sans travail stable d’être absorbées par le
marché local de l’emploi. Les demandeurs sont très nombreux pour une offre
limitée», analyse notre interlocuteur
Le retrait de la Mission onusienne, souligne Mohamed Idrissa Maïga, survient de surcroit dans un contexte déjà détérioré du fait de l’insécurité sur le terrain. Celle-ci a entrainé le départ de pas mal d’ONG et de certaines agences qui auraient pu constituer une alternative à l’absence de la Minusma. Aujourd’hui, le départ de la mission déclenche une spirale négative qui tire vers le bas tous les business liés aux multiples volets du mandat onusien.
OUTIL
NATIONAL PERTINENT- L’ampleur de ces impacts justifie donc pleinement le Plan
stratégique national d’atténuation de l’impact socioéconomique du retrait de la
Minusma et son plan d’actions 2024-2026 élaborés par le ministère de
l’Entreprenariat national, de l’Emploi et de la Formation professionnelle. Il
s’agit d’un document de 52 pages abordant quatre axes stratégiques en fonction
des mesures urgentes à prendre et du souci du développement socioéconomique du
pays, tout en se basant sur la mise en œuvre des politiques et programmes
existants. Le partage de ce document a eu lieu le 12 décembre dernier à la
faveur d’un atelier organisé dans les locaux du Conseil national du patronat du
Mali (CNPM) en présence de la ministre de l’Entreprenariat national, de
l’Emploi et de la Formation professionnelle, Mme Bagayoko Aminata Traoré.
Le
document, élaboré de façon inclusive et participative, se veut un outil
national pertinent, efficace et efficient, destiné à atténuer à tous les niveaux
l’impact du retrait onusien. Ses axes traitent des mesures urgentes, du
développement des compétences, de la promotion de l’emploi et de l’esprit
d’entrepreneuriat, de l’appui aux entreprises et de la fourniture des services
sociaux de base. Agir dans ces domaines permettra, entre autres, d’atténuer la
pression sur les employés de la Minusma, d’assurer la promotion des ex-cadres
de la Mission, de renforcer les capacités des jeunes femmes et de créer de
nouveaux emplois en faveur des ex-employés de la Minusma.
À
ceci, s’ajoutent la relance des activités des entreprises à l’arrêt, le retour
accru à l’école dans les localités ciblées ainsi que l’amélioration de l’offre
de santé dans les localités. En la matière, le plan d’action de la stratégie
s’étend sur trois ans, du 1er janvier 2024 au 31 décembre 2026. Il coûtera
809,3 milliards de Fcfa avec une participation financière de 70% de l’État.
Selon la ministre de l’Entreprenariat national, de l’Emploi et de la Formation
professionnelle, ces mesures constituent une réponse aux inquiétudes et
appréhensions que nos citoyens des zones concernées peuvent ressentir dans le
cadre de la fourniture des services sociaux de base.
Expert
en économie et président de l’Organisation des jeunes patrons du Mali, Cheick Oumar
Soumano juge le document bien élaboré car la politique de la promotion de
l’emploi doit intégrer dans sa logique la protection et la préservation de
l’emploi créé. Dans cette dynamique, note-t-il, le nombre de Maliens employés
directement ou indirectement par la Minusma est énorme. «Quand du jour au
lendemain il est question que la Minusma se retire et que, par conséquent, la
plupart de ces employés se retrouvent sans rien faire, cela peut véritablement
donner des sujets de réflexion», reconnait-il en estimant que les autorités
maliennes doivent être saluées pour la proactivité dont elles ont fait preuve
en réfléchissant et en élaborant ce document de qualité.
Pour
lui, la promotion de l’emploi et tout ce qui touche à la politique de l’emploi,
relève de l’innovation et qui dit innovation, parle de stratégie. Comme son nom
l’indique, c’est la stratégie d’insertion de ceux qui sont affectés par cette
rupture, souligne-t-il. «Quand on parcourt et qu’on analyse le document, son
côté participatif s’impose. Les autorités ne se sont pas assises dans un coin
pour réfléchir et sortir ce document. On voit que toutes les compétentes se
sont associées surtout du côté de la Minusma». Le fait que le document soit
présenté au secteur privé apporte aussi à sa valeur ajoutée dans la mesure où
l’on a conscience de la place qu’occupe le secteur privé dans la création et la
promotion de l’emploi dans le contenu du document.
Sur
le fond du document et les actions prévues, Cheick Oumar Soumano insiste :
il faut que chacun de nous joue sa partition car, seul, l’État ne pourra pas.
«Il est véritablement question de privilégier l’entreprenariat. Quand on veut
impliquer les entrepreneurs, l’État s’engage mais aussi d’autres acteurs
notamment les banques, les soutiens à la création d’entreprise, etc. Je trouve
que, dans l’ensemble, le document est bon et considère, jusqu’à preuve du
contraire, que la stratégie pensée est venue à point nommée», résume-t-il.
Quand aux financements de 809 milliards annoncés, Cheick Oumar Soumano propose de réfléchir rapidement à la manière de les mobiliser. «Il ne faut pas que les gens pensent que ces fonds sont déjà là. Ce sont des fonds qu’il faut rechercher et c’est cela qui fait la particularité de ce document. Il faut mobiliser ces ressources et la manière de le faire dépendra de l’implication de tout un chacun», insiste-t-il avant d’inviter les uns et les autres à s’approprier la stratégie et à l’accompagner avec le peu de moyens disponibles pour le moment, tant en termes de ressources qu’en terme de conseils afin que l’application de celle-ci soit une réalité.
Fadi CISSE
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