
Elle fonctionne selon un agenda chargé dans
lequel ses études et sa passion pour la robotique se taillent la part du lion.
Elle nous fait donc savoir qu’elle a une heure à consacrer à notre entretien.
Il importe cependant de reconnaitre que la ponctualité est une vertu à laquelle
elle est attachée et qui la fait arriver avec une heure d’avance à notre
rendez-vous fixé à l’Université de Kabala.
Jeune personne de quinze ans (elle est née le
10 septembre 2007), élève en 11è sciences, Mariam Finda Konaté est le leader
emblématique du Team Makers dans lequel se retrouvent ses co-équipiers Zeynabe
Diawara, Ousmane Guindo, Alou Gueye et Mahamadou Sanogo. Le quintette s’est déjà
bâti un palmarès en remportant une médaille d’or à la Pan African Robotic
Competition (PARC-2022), compétition continentale de robotique. L’équipe a été
soutenue en cela par Robots-Mali, une association focalisée sur l’éducation en
technologie de pointe, notamment la robotique et l’intelligence artificielle.
Pour sa part, Mariam découvre la robotique à
travers une visite des formateurs de RobotsMali dans son école. Elle se
trouvait en classe de 10è alors que seules les 11è et terminales étaient
concernées par la formation à la fin de laquelle des éléments de 11è
l’approchent pour discuter d’une participation à la compétition robotique PARC
qui devait avoir lieu au Sénégal. L’équipe se rend à Donilab, le seul centre
dispensant une formation en robotique que les jeunes gens connaissaient. Le rêve
tourne court très rapidement : la formation s’avère trop chère pour ce qu’ils
peuvent réunir comme ressources. Mais par chance pour eux, Robots-Mali lance au
même moment un test de sélection pour le PARC.
Test qui sera suivi d’une évaluation pour déterminer
les quatre équipes qui représenteront le Mali à Dakar. Ce seront l’équipe Tech
(la plus jeune avec des éléments de 8è), Stars et Makers (dont les membres sont
de la 10è à la terminale), et les Engineers (comprenant exclusivement des étudiants).
Les candidats sont sélectionnés en fonction de leur créativité, de leur
curiosité et de leur faculté d’adaptation. «Mariam s’est naturellement imposée
cheffe du groupe des Makers de par son leadership inné et sa témérité», se
rappelle Alou Dembélé, ingénieur et coach Robots-Mali.
La préparation à la compétition était
difficile, selon notre interlocutrice. Le challenge proposé à la compétition
est en effet assez ardu. Il se réfère à l’Objectif de développement durable
(ODD) 2 et s’intitule «Trouver une solution contre la faim en Afrique». L’équipe Makers va développer son projet dénommé
Baloso et bâti autour du postulat suivant : «La faim règne dans les zones de
conflits armés». La famine est notamment aggravée par les pillages et la
destruction des récoltes et greniers des villageois par les bandits et les
djihadistes. Une situation malheureusement constatée au Mali.
Le projet Baloso propose un système agricole
autonome et sécurisé grâce à l’application de technologies de pointe. Le projet
contribuera à résoudre le problème de l’insécurité alimentaire et l’impact du réchauffement
climatique tout en améliorant la productivité et l’efficacité des méthodes
agricoles.
Des drones agricoles, des capteurs, de l’intelligence artificielle
pour mesurer l’humidité, l’état de santé du sol et des plantes, l’arrosage
automatique des plantes en fonction du besoin en eau, la prévision météorologique,
la prévision des sécheresses sont quelques-unes des innovations qui seront
mises en œuvre dans ce type d’agriculture. La
veille sur la sécurité des installations sera assurée par des drones et par un
système d’alarme connecté à la base militaire la plus proche ou un
commissariat.
Autre choix du projet Baloso, l’accent est mis
sur le recours à l’énergie renouvelable. La bouse recueillie auprès d’un élevage
de bovins sera mise à fermenter pendant trois semaines afin de produire du méthane
qui, à son tour, servira à l’éclairage de la ferme et de certains villages des
alentours. Comme source d’énergie supplémentaire, le projet Baloso compte développer
l’éolien et le solaire. «Cet aspect a capté l’attention de l’auditoire lors de
notre présentation», se remémore la roboticienne en herbe. Il faut dire que
pour blinder la faisabilité de son projet, l’équipe Makers a rencontré et échangé
avec des spécialistes de l’agriculture et des paysans.
Après avoir peaufiné le concept, il faut matérialiser
le projet sur une maquette. À cause de la Covid-19, les participants ne
recevront pas le matériel que PARC devait lui envoyer depuis le Sénégal. Les
responsables suggèrent d’attendre de se retrouver sur place pour monter la
maquette. Hors de question, rétorquent les jeunes gens qui se mettent donc au
travail. Un travail minutieux et délicat. La pression était intense. Les
coaches font tout reprendre à la moindre erreur, car l’objectif est la médaille
d’or. Le stress fait verser quelques larmes à certains. Mais personne ne songe à
se relâcher.
La base de la réussite, pour Mariam, c’est la
confiance en soi. «Nous l’avions», se rappelle-t-elle. Cette confiance
continuera à être mise à rude épreuve. L’équipe malienne fera cinq jours de
route entre Bamako et Dakar à cause de l’embargo de la Communauté économique
des états de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Refoulée à la frontière, elle a été
obligée de retourner à Kayes à deux reprises. « Il a fallu plusieurs coups
de fils pour avoir l’autorisation de passer», se rappelle le coach Alou Dembélé.
Ce retard ne laisse pas aux jeunes le temps de
s’entrainer avant la compétition. D’ailleurs, un autre problème surgit très
vite. Les organisateurs changent les dimensions du terrain sur lequel doivent
opérer les robots recycleurs de l’équipe Stars. Il faut donc reconstruire
ceux-ci. Stars y consacre toute une nuit, mais les trois autres teams restent
mobilisés auprès de leurs camarades en difficulté. Cette solidarité a payé. Au
finish, les équipes Tech, Makers et Engineers ont remporté chacune une médaille
d’or.
«Les jeunes ont la volonté de se sacrifier
pour le Mali. Ils ont une flamme qui brûle en eux, c’est l’amour du pays. Ces
enfants nous incitent à faire encore plus», dit Seydou Katikon, administrateur
de Robots-Mali. Quant à Alou Dembélé, il soutient que chacun de ses protégés a
des objectifs clairs, chacun d’eux nourrit un projet. «J’ai la ferme conviction
que ces sciences sur lesquelles nous travaillons vont nous hisser au sommet. Il
faut donc les intégrer au cursus scolaire», s’enthousiasme-t-il.
Lorsqu’on écoute Mariam, on se rend compte
qu’elle n’a pas usurpé sa réputation, celle d’être «une force qui va», selon la
formule du poète. Elle ne dissimule pas ce qu’elle aime dans la robotique,
c’est relever des défis, entretenir la réflexion et trouver des solutions. Notre jeune dame, qui se rêve en docteur, se
plaît dans sa position de leader. Elle reconnait volontiers être habitée depuis
toujours d’une totale confiance en soi.
Sans fausse modestie, elle affirme
affectionner la fréquentation de «gens intelligents». Elle est l’aînée d’une
fratrie de quatre (un frère, deux sœurs). Son père Tamba Konaté est technicien
de santé et sa mère, Mariam Sacko, est enseignante. Sa présence à Robots-Mali,
elle la doit au soutien de sa mère, son père étant réticent au départ.
Ses parents cherchent désormais à la dissuader de viser un leadership national. «Et moi tout ce qu’on dit que je ne peux pas faire, c’est ce que je fais», rétorque-t-elle. Comme aurait pu le dire un auteur naguère célèbre, aux caractères bien trempés, la valeur n’attend point le nombre des années.
Oumar SANKARE
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