
La prise en charge est adaptée à chaque patient et en fonction des signes cliniques
Le spécialiste des maladies systémiques, Dr Boureïma Kodio de la «clinique
Primum Non Nocere» dit que le nom «lupus
érythémateux systémique» remonte au début du 20e siècle. Du latin «lupus»
signifie «loup» en référence aux éruptions cutanées faciales en «masque de
loup». Et le vocable «érythémateux» d’origine grecque signifie «rouge» et se
réfère à la couleur rouge des éruptions cutanées. «Systémique» signifie que la
maladie touche de nombreux organes.
C’est une maladie qui
a une prédilection pour la femme avec un sex-ratio de 9 femmes pour un homme.
Elle touche généralement la gent féminine en période d’activité ovulatoire (15
à 45 ans). Pourquoi les femmes sont singulièrement les plus touchées? Le toubib
dit que cela s’explique par deux facteurs. Les hormones femelles (œstrogènes)
qui cependant peuvent avoir un rôle anti-inflammatoire protecteur. Le facteur
génétique de plus en plus incriminé est le chromosome féminin X qui y joue un
rôle majeur, car il porte de nombreux gènes de l’immunité. L’expression et
la régulation de ces gènes pourraient être perturbées dans le lupus
érythémateux systémique.
Concernant l’origine
de la maladie, le médecin confirme qu’elle n’est pas encore bien élucidée.
Toutefois, précise-t-il, elle résulte de
la rencontre de plusieurs facteurs : un terrain génétique particulier, de
facteurs environnementaux (les rayons ultraviolets du soleil, les hormones et
les virus) et certains médicaments. Des variants de nombreux gènes, en modifient
un peu leur fonction, induisent une susceptibilité génétique. Ces «originalités
génétiques» semblent liées à de petites différences (appelées polymorphismes)
qui caractérisent certains gènes de l’immunité. Quand elles s’additionnent
(d’où le terme «maladie multigénique»), elles favorisent l’apparition des
perturbations du système immunitaire.
Selon Dr Kodio, le lupus est une maladie très polymorphe qui
débute habituellement par un cortège de signes qui s’associent progressivement,
en quelques jours ou quelques semaines. Il peut s’agir d’une atteinte cutanée
initiale le plus souvent, comportant des rougeurs (érythèmes) se localisant
symétriquement sur les pommettes, les ailes du nez, autour des yeux et parfois
sur le front en «aile de papillon» en
«vespertilio», c’est-à-dire en aile de chauve-souris). Ces rougeurs peuvent
s’étendre au décolleté et toucher le dos des mains et des avant-bras. D’une
photosensibilité (rougeur de peau à type de «coup de soleil» après une
exposition modérée au soleil) et d’une alopécie.
Il peut s’agir également d’une ulcération buccale, nasale,
génitale et sècheresse oculaire, buccale et génitale ou d’une atteinte
articulaire qui inaugure souvent la maladie. Le médecin précise qu’il s’agit de
douleurs articulaires inflammatoires pouvant
gêner le sommeil et entraîner un enraidissement douloureux, surtout
matinal à la mise en route des articulations. Et d’ajouter que l’atteinte
articulaire concerne en priorité les mains et les poignets. à côté de ces
atteintes, il citera d’autres atteintes comme celles des séreuses qui peuvent
aussi être révélatrices. C’est une inflammation qui touche les feuillets qui
entourent le poumon (pleurésie) ou le cœur (péricardite). L’atteinte rénale
peut s’exprimer par des gonflements des pieds et visage et la présence de
protéines ou de globules rouges dans les urines.
L’atteinte
neurologique et psychique par des convulsions, dépressions, psychose,
épilepsie, AVC. L’atteinte sanguine se présente par une baisse du taux
d’hémoglobine (anémie), de globules blancs (leucopénie), de plaquettes
(thrombopénie) et trouble de la coagulation sanguine. D’autres atteintes plus
rares : digestive (pancréatite, hépatite), cardiovasculaire (atteinte des
valves du cœur, inflammation du muscle cardiaque à type de myocardite,
thrombose artérielle ou veineuse aussi appelée phlébite), obstétricales
(avortements à répétions, stérilité, échec de fécondation in vitro). Ce n’est
pas tout, Dr Kodio mentionne aussi la
présence des auto-anticorps antinucléaires, anticorps anti-ADN natif avec des
concentrations élevées dans le sang ou d’une grosse fatigue, parfois de la
fièvre.
Il est important de savoir qu’il existe essentiellement deux
formes de lupus : le lupus spontané, qui survient sans facteurs inducteurs,
connus ou reconnus et le lupus induit, qui est provoqué par la prise prolongée
de certains médicaments. Le spécialiste révèle que le lupus spontané peut être
cutané ou systémique. Le lupus cutané (pur) au cours duquel, l’atteinte est
limitée à la peau (sans risque pour un organe vital). Et le lupus systémique
qui est une maladie qui peut toucher plusieurs organes ou appareils (la peau,
les articulations, les reins, le cœur, les vaisseaux).
Le LES est reconnu dans le monde entier. à l’instar des
autres pays africains, le Mali ne dispose pas d’étude sur sa prévalence au sein
de la population générale. Toutefois, relève-t-il, le nombre de patients suivis
dans nos structures avoisine les 800. Le
diagnostic du lupus repose sur l’association des signes cliniques (qui peuvent
varier d’un patient à l’autre) et des tests sanguins et urinaires.
Certains
signes sont très évocateurs de la maladie (les lésions cutanées) et d’autres le
sont moins, car ils existent aussi dans d’autres maladies auto-immunes
(arthrites, péricardites). Afin de distinguer le LES des autres maladies, des
médecins du Collège américain de rhumatologie (American College of
Rheumatology) ont dressé une liste de 11 critères qui aident à classer la
maladie.
Dr Kodio souligne qu’il est difficile d’éviter la maladie
qui, dans la moitié des cas, est héréditaire. Par contre, il conseille
l’éviction ou l’exposition excessive aux rayons du soleil/rayons UV pouvant
déclencher ou aggraver le LES. Il recommande que les grossesses soient
planifiées avec les soignants. Aucun régime alimentaire ne peut guérir le LES.
Pour la prise en charge de la maladie, le spécialiste dit qu’elle est adaptée à chaque patient avec la diversité des signes cliniques. Les traitements actuels visent à contrôler les symptômes et à prévenir les complications de la maladie. Il s’agit du traitement symptomatique (anti-inflammatoires non stéroïdiens et corticothérapie) et de celui a base d’antipaludiques de synthèse, d’immunosuppresseurs et biothérapie.
Fatoumata NAPHO
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