
Dans un
contexte de conjoncture, la bonne alimentation devient un luxe pour les
consommateurs
En termes d’effectif
du cheptel, le Mali occupe la première place dans la zone de l’Union économique
et monétaire ouest-africaine (Uemoa). Il est 2è dans l’espace de la Communauté économique
des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). En 2022, notre pays disposait de
13.234.158 têtes de bovins. L’élevage, qui représente le 3è produit
d’exportation après l’or et le coton, emploi 80% de la population rurale dont
30% y tire l’essentiel de leurs revenus.
Malgré cette richesse, le panier de la
ménagère souffre depuis un certain temps de la hausse du prix de la viande.
Cette denrée de grande consommation et nécessaire pour une bonne alimentation
est devenue un luxe pour le consommateur à faible revenu. Aujourd’hui, le prix
du kilogramme de viande avec os varie entre 3.000 et 3.500 Fcfa et la viande
sans os est cédée entre 3.500 et 4.000 Fcfa.
Rappelons qu’en 2021,
le prix du kg de la viande avec os était passé de 2.000 à 2.400 Fcfa, voire
2.500 Fcfa dans certains marchés. Et pour le kg de viande sans os, le prix
avait augmenté de 500 Fcfa (de 2.500 à 3.000 Fcfa). De cette date jusqu’à nos
jours, les prix ne cessent de grimper. Plusieurs facteurs sont mis en avant par
les acteurs de la filière pour justifier cette situation. «La hausse du prix de
la viande n’est qu’une conséquence de notre politique de l’élevage et de ce
qu’on n’investit dans le bétail», soutient le président de la Fédération nationale
des professionnels de la filière bétail viande du Mali (Febevim), Boubacar Bah.
Aujourd’hui, fait-il savoir, le consommateur est en train de subir les conséquences
d’une mauvaise politique installée depuis un certain temps.
Boubacar Bah souligne
la complexité de la question du sous-secteur élevage, en ce qui concerne
notamment la mobilité du bétail, l’insuffisance de pistes pastorales et la
mauvaise alimentation des animaux. «35% de notre cheptel se trouve en Côte
d’Ivoire. Et la viande consommée aujourd’hui dans notre pays, vient de ce pays
voisin qui a su mettre en place une réelle politique de l’élevage en faisant
des aménagements pastoraux tout au long de sa frontière avec le Mali.
Toute
chose qui a attiré le cheptel malien car il y a l’eau et l’herbe», affirme le
président de la Febevim. Pour Boubacar Bah, le
bétail, étant une richesse mobile, notre pays se doit de faire des réelles prévisions
en cherchant à connaître le nombre de têtes de bétail et les difficultés
auxquelles les acteurs sont confrontés.
TRACASSERIES ET INSÉCURITÉ-
Selon Boubacar Bah, d’autres difficultés notamment les tracasseries et l’insécurité
dans le transport des animaux, seraient à l’origine de la cherté de la viande.
En effet, pour lui, les zones d’élevage sont devenues des zones difficiles
d’accès à cause de l’insécurité et il est difficile pour les animaux de migrer.
«Lorsque vous chargez les animaux par camion, le transport devient difficile à
cause des tracasseries routières», regrette le président de la Febevim. Il
ajoute qu’à cause de ces tracasseries au niveau des postes de douanes, les
animaux peuvent passer une journée dans les camions et certains meurent. Ces
difficultés font que les transporteurs de bétail n’ont souvent pas le courage
d’amener les animaux dans les villes.
Le directeur national
de l’élevage justifie cette hausse par le fait que chaque année, à une période
donnée, notamment pendant la période de soudure, l’alimentation des animaux
devient chère. Cette cherté, selon Khalifa Dembélé, est due à une récurrente
diminution des quantités d’aliments disponibles. En plus, l’offre est
inferieure à la demande. «Quand l’offre est inferieure à la demande, les prix
augmentent. Toute chose qui a une répercussion directe sur le prix de la viande»,
développe-t-il.
Le président adjoint
du syndicat des bouchés du Dibida reconnait, lui aussi, que le marché de viande
connaît en ce moment une hausse. Une augmentation qui, selon Kantra Traoré,
n’est pas la faute des bouchers mais plutôt des éleveurs. «Quand l’éleveur cède
le bœuf très cher, le boucher est obligé de revendre la viande chère pour faire
des bénéfices. La hausse des prix n’est pas de notre faute. Nous ne sommes
que des revendeurs», argumente le boucher.
Pour Kantra Traoré, la hausse du
prix de la viande est liée à la rareté du bétail. Ce qui fait qu’aujourd’hui,
un bœuf est cédé aux bouchers entre 300.000 et 500.000 Fcfa. Foutamata Keita
Diarra, gargotière, explique que la hausse du prix de la viande a eu un impact
sur les ventes dans le marché. Elle accuse les autorités de ne pas accorder
assez d’importance au sous-secteur de l’élevage.
Face à cette tendance
haussière des prix, le président de la Febevim appelle à une mutualisation des
efforts. Aussi, préconise-t-il l’aménagement des espaces pastoraux et la création
par l’État des titres fonciers sur les pistes pastorales. «Pour cela, il faut
une journée de réflexion pour poser le diagnostique et trouver des solutions
durables. Sans cela, notre pays ne peut avoir la viande à bas prix»,
pense-t-il.
Déjà, dans l’optique de trouver des solutions aux problèmes de l’élevage,
la Febevim a fait des conventions avec les promoteurs d’usines d’aliments bétail.
Elle a aussi signé avec l’Office du Niger une convention de mise à disposition
de 75.000 hectares extensibles à 150.000 ha et est à la recherche de
partenaires pour faire des aménagements pastoraux. Ces aménagements
permettront d’éviter des conflits entre éleveurs et agriculteurs, d’avoir l’eau
et l’herbe en suffisance et d’empêcher le déplacement de notre bétail vers les
pays voisins.
Il faut noter qu’il y
a environ 40 périmètres pastoraux à travers le pays et le plus grand nombre de
ces périmètres se trouve dans la bande du Sahel occidentale, une bande qui va
de Nara à Nioro du Sahel et qui totalise environs 572.000 ha. «Dans ces zones
exclusivement réservées à l’élevage, des points d’eau importants et des forages
à haut débit avec des moyens solaires sont réalisés», précise le directeur
national de l’élevage.
Ces réalisations,
ajoute Khalifa Dembélé, font parties des axes de la Politique nationale de développement
de l’élevage approuvée par le conseil des ministres du 14 janvier 2004. Cette
Politique est conçue sur 6 axes : l’amélioration de l’alimentation des
animaux, l’amélioration de la santé animale, l’amélioration des performances géotechniques
du cheptel, le développement des infrastructures et des équipements de
transformation et de commercialisation, le renforcement des capacités des
acteurs et la gestion rationnelle de nos ressources naturelles.
Cette politique a pour objectif d’assurer le développement du sous-secteur de l’élevage dans une perspective de croissance économique durable et de réduction de la pauvreté. Selon le directeur national de l’élevage, l’élaboration de cette Politique est partie d’abord d’un diagnostic des contraintes qui se posent au sous-secteur. Ces contraintes sont, entre autres, la prévalence du système extensif, l’insuffisance de pâturage, les feux de brousse, la diminution de l’espace pastoral due à la progression des champs, le faible développement des cultures fourragères et la faible utilisation des résidus des récoltes.
Anne Marie KEITA
Semoirs, charrues de labour, pièces de rechange des tracteurs sont fabriqués par nos artisans. La plupart de ces équipements sont vendus dans les zones de production comme Kita, Sikasso, Bougouni ou Koutiala. Certains fabricants arrivent aussi à écouler leurs produits dans des pays voisins.
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