Au cours de leur séjour les experts brésiliens analyseront la qualité et la capacité des outils industriels des sociétés Sukala et NSukala
À l’initiative du ministère de l’Industrie et
du Commerce, une délégation d’experts brésiliens séjourne depuis hier dans
notre pays, pour une semaine, afin d’explorer les perspectives de renouveau
dans le secteur sucrier au Mali. C’est dans ce cadre que le département en
charge de l’Industrie a organisé hier dans ses locaux, une réunion de cabinet élargie
à la mission d’études d’experts brésiliens. Les travaux étaient dirigés par le
chef du département, Moussa Alassane Diallo. C’était en présence de
l’ambassadeur du Brésil au Mali, Miguel Griesbach de Perira Franco, du chef de
la mission brésilienne, Ricardo Soares De Arruda Pinto et du consultant, Adama
N. Diarra
Le Brésil, renommé comme l’un des principaux
producteurs mondiaux de sucre, tire sa proéminence de l’excellence de sa
production de sucre de canne. Cette expertise a conduit à la sélection du Mali
comme destination pour une mission d’évaluation approfondie. Les membres de l’équipe
d’experts auront l’opportunité de visiter les installations de deux unités de
production sucrière Sukala et NSukala, au cours de leur séjour afin d’analyser
la qualité et la capacité des outils industriels des deux sociétés.
Ces évaluations
seront cruciales pour envisager une relance stratégique et engager un changement
structurel dans la dynamique actuelle du secteur sucrier au Mali. Au cours de
leur séjour, les experts brésiliens auront des séances de travail avec les
autorités, les représentants des deux unités, ainsi qu’avec des acteurs clés du
secteur.
Selon le ministre de l’Industrie et du
Commerce, le Mali connaît un déficit en sucre depuis les indépendances. «Le déficit
sucrier est structurel. Mais, nous avons toujours apporté une réponse
conjoncturelle par le biais d’importations et d’exonérations», a estimé Moussa
Alassane Diallo. Expliquant que la mission de ce matin consacre le démarrage de
leur vision à moyen et à long terme pour apporter une réponse structurelle au déficit
structurel du sucre dans notre pays.
C’est pourquoi, nous avons estimé faire
appel aux experts brésiliens», a-t-il expliqué. Et de justifier que le Brésil,
premier producteur mondial de sucre, possède une expertise avérée tant dans la
technologie que dans la production sucrière. Il dira que les experts brésiliens
ont été sollicités pour deux missions cruciales qui permettront de concevoir
une stratégie à moyen et long terme, garantissant notre capacité à assurer
l’autosuffisance du Mali en sucre.
Le ministre Diallo a révélé que la mission va
premièrement procéder à une évaluation des performances industrielles de
Sukalla et N’Sukalla. Il s’agit, selon lui, de déterminer le maximum de
production de sucre que le Mali peut attendre de ces deux unités industrielles,
actuellement limitées à 100.000 tonnes. Il a aussi souligné que l’’état des
installations industrielles et des équipements sera évalué avec précision et définir
les réelles possibilités de production maximale de sucre au niveau de ces deux
unités industrielles. Pour lui, à partir de cette évaluation de l’outil
industriel, différents scénarios pourront se présenter à son département.
«En fonction de chaque scénario qui se dégagera,
nous apporterons des réponses et des ajustements pour pouvoir atteindre notre
objectif, qui est d’assurer l’autosuffisance de notre pays en sucre en produisant
entre 300.000 et 400.000 tonnes voire 500.000 tonnes par an», a affirmé Moussa
Alassane Diallo, soulignant que l’objectif ultime est de devenir un pays
producteur de sucre pour garantir notre autosuffisance et devenir un
exportateur net de cette denrée.
En outre, le ministre Diallo a confié que la
deuxième étape de la mission consiste à préparer une étude sur la base des aménagements
de nos terres. Il s’agira, a-t-il expliqué, de savoir la superficie à aménager
pour parvenir à produire jusqu’à 500.000 tonnes de sucre. Et de connaître les
techniques culturales qu’il faut promouvoir pour maximiser les rendements sur
la base des aménagements. «Troisièmement, sur la base de l’aménagement des
terres et des techniques culturales, nous allons voir les rendements qu’on peut
attendre sur la base de l’introduction des variétés culturales», a-t-il dit,
ajoutant qu’une fois que ces deux études menées, «il nous appartiendra
d’organiser et de planifier toutes les mesures financières et techniques pour élaborer
un dossier».
L’ambassadeur du Brésil au Mali a assuré que ces experts sont bien qualifiés. Miguel Griesbach de Perira Franco a fait savoir que son service est prêt à suivre les conclusions de cette mission, et que son pays va rester à côté du Mali pour qu’il soit capable d’atteindre ses objectifs de souveraineté alimentaire. Pour cela, il a souhaité que cette initiative soit élargie au maïs et au soja. Auparavant, la délégation a rencontré le ministre de l’Économie et des Finance, Alousséni Sanou à huit clos. Rien na filtré de cette rencontre.
Amadou GUEGUERE
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