Tunisie : Le gouvernement soucieux du sort de nos compatriotes

Les propos du président tunisien, Kaïs Saïed, ont provoqué des agressions et arrestations arbitraires parmi les ressortissants d’Afrique subsaharienne. Les autorités maliennes suivent de très près l’évolution de la situation. Elles sont en train d’organiser le retour volontaire de nos concitoyens qui sont en Tunisie. Les autorités tunisiennes ont été invitées à protéger ceux qui veulent y rester

Publié jeudi 02 mars 2023 à 06:32
Tunisie : Le gouvernement soucieux du sort de nos compatriotes

Lors d’une réunion du Conseil de sécurité nationale le 21 février, le président tunisien Kaïs Saïed a tenu des propos haineux, racistes et xénophobes contre les migrants d’Afrique subsaharienne, qu’il a accusé de vouloir modifier la composition démographique de son pays. Les propos du chef de l’État tunisien ont eu pour conséquence immédiate les violences et les arrestations arbitraires aussi bien à l’endroit des noirs Tunisiens que des migrants venus de différents pays africains. La Tunisie est pour nombre d’entre eux un passage pour entrer en Europe à partir de l’Italie.

Les déclarations injustifiées du président Saïed ont suscité une vague de condamnations en Afrique et au-delà du continent. À commencer par le président de la commission de l’Union africaine (UA). Dans un Communiqué,  Moussa Faki Mahamat a condamné fermement les propos choquants du dirigeant tunisien contre des compatriotes africains qui vont à l’encontre de la lettre et de l’esprit de l’UA et de ses principes fondateurs.  Plusieurs autres organisations internationales ont protesté vigoureusement contre les propos haineux et racistes du président Kaïs Saïed. À l’intérieur du pays, les réactions ont été les mêmes.


Samedi dernier à Tunis, plusieurs centaines de manifestants ont qualifié de «raciste» et «fasciste», le discours du chef de l’État tunisien, en lui demandant de présenter ses excuses. «À bas le fascisme, la Tunisie est une terre africaine», «président de la honte, présente tes excuses », scandaient les manifestants parmi lesquels des  artistes, militants des droits humains et représentants de la société civile. « La Tunisie passe d’un processus démocratique à un processus fasciste » ou « non au racisme», pouvait-on lire sur les pancartes brandies par des manifestants.

L’Association des étudiants et stagiaires africains a,  dans un communiqué, fait savoir que des étudiants sont interpellés et certains arrêtés alors qu’ils sont en règle. C’est pourquoi, elle a conseillé à ceux-ci de ne plus sortir même pour aller aux cours sauf en cas de force majeure jusqu’à ce que les autorités les rassurent et assurent leur protection effective face à ces dérapages et agressions. De même, l’Association malienne des étudiants et stagiaires en Tunisie, suite aux arrestations et agressions récurrentes que subissent les Subsahariens sans distinction aucune, a demandé à ses membres qui sont dans les universités privées de suspendre les cours jusqu’à nouvel ordre.

La semaine dernière, plus de 300 ressortissants d’Afrique subsaharienne ont été interpellés dans différentes villes du pays. Certaines sources évoquent des dizaines de milliers de personnes victimes de  contrôles arbitraires et d’interpellations en raison de la couleur de leur peau. Sur les réseaux sociaux, certains étrangers subsahariens ont fait part de leur détresse face aux agressions qu’ils subissent.

 

INACCEPTABLES- Après les propos du président tunisien suivis de violences, l’ambassade du Mali à Tunis a rassuré de la plus grande attention des autorités de notre pays et a demandé à nos compatriotes de s’inscrire pour un retour volontaire. Notre représentation diplomatique a, dans une lettre datant du 24 février, fait le point de la situation au ministre Abdoulaye Diop.

 Elle a fait savoir que dans la nuit de jeudi à vendredi, un groupe d’individus malveillants a mis le feu à la devanture et encerclé la résidence du secrétaire général de l’Association des étudiants et stagiaires maliens en Tunisie. Il aura fallu l’intervention de la police pour éviter le pire. Aussi, deux étudiants maliens ont été chassés de leurs logements et accueillis par les services de l’ambassade. également, un étudiant a été arrêté par la police puis libéré grâce à l’intervention de l’ambassade. D’autres sources indiquent qu’une vingtaine d’étudiants maliens ont été chassés de leurs logements et un blessé au couteau au niveau du visage.

Face à la situation, le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Seydou Coulibaly, a reçu le mardi 28 février, Mohamed Amine Ben Aoun, chargé d’affaires de l’ambassade de Tunisie au Mali. Lors de cette rencontre à laquelle a pris part le chef de cabinet du ministre des Maliens établis à l’extérieur et de l’Intégration africaine, Seydou Coulibaly a exprimé les vives préoccupations du gouvernement concernant la situation actuelle des migrants d’origine subsaharienne en Tunisie en général et de nos compatriotes en particulier.

Le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale a qualifié « d’inacceptables » les scènes de violence physique, d’expulsion de leurs bâtiments ou d’expropriation de leurs biens dont sont victimes les migrants maliens, y compris les étudiants poursuivant leurs études en Tunisie. Seydou Coulibaly a rappelé que la protection et la sécurité de nos compatriotes vivant en Tunisie sont de la responsabilité des autorités tunisiennes. Il a invité ces dernières à prendre les dispositions utiles pour assurer l’intégrité physique et la protection des biens de nos compatriotes, conformément aux instruments juridiques en vigueur en la matière.

Tout en reconnaissant la responsabilité première de son pays dans la protection de toutes  les personnes vivant sur son territoire, le chargé d’affaires Mohamed Amine Ben Aoun a fait part des efforts d’apaisement entrepris par les autorités tunisiennes dans ce sens. Avant d’insister sur la nécessité de travailler ensemble pour une migration régulière. Sur le même sujet, le chef de la diplomatie malienne Abdoulaye Diop a eu un entretien téléphonique avec son homologue tunisien, qui l’a rassuré que les dispositions sont prises pour assurer la protection et la sécurité de nos compatriotes.


Dieudonné DIAMA

Lire aussi : Bamako: Les enseignants des écoles publiques reprennent les cours

Les enseignants des écoles publiques du District de Bamako reprennent le travail dès ce lundi 20 octobre 2025 aux heures habituelles des cours..

Lire aussi : 3è édition des journées Ouest-africaines de l'audit interne : les organisateurs remercient le Chef de l’Etat d’être le parrain

En marge de la 3è édition des journées Ouest-africaines de l'audit interne, tenues à Bamako les 16 et 17 octobre, le Président de la Transition, le Général d’armée Assimi Goïta a reçu, ce vendredi 17 octobre, une délégation de l’Association des contrôleurs, inspecteurs et auditeurs .

Lire aussi : Contribution : À ceux qui veulent enterrer la transition malienne, qu’ils sachent : elle marche encore !

Certains rapports occidentaux tentent désespérément de faire croire que le Mali serait une « république en ruine », une «transition sans cap», un pays «sous tutelle russe» condamné à l’isolement. Ce récit, souvent répété, ignore la logique interne d’un processus souverain qui.

Lire aussi : Ouélessébougou : Élaboration de livrets pédagogiques des classes de la 1ère et 2ème années

Lancé depuis le mois de septembre, par la Direction nationale de la pédagogie (DNP) avec l’appui technique et financier du Projet d’amélioration de la qualité et des résultats de l’éducation pour tous au Mali (Miqra), l’atelier d’élaboration et de validation des livrets pédagogique.

Lire aussi : Mopti : La solidarité agissante du gouverneur

Dans le cadre des activités de la 30è édition du Mois de la solidarité et de la lutte contre l’exclusion, le gouverneur de la Région de Mopti, le Général de brigade Daouda Dembélé a respecté la tradition en rendant visite, mercredi 15 octobre, aux deux personnes les plus âgées de la Co.

Lire aussi : Gao : Des mesures strictes contre l’exploitation illicite du site minier de N’Tahaka

Suite à la recrudescence de l’insécurité dans la Région de Gao, des mesures strictes ont été prises concernant les activités illicites sur le site minier de N’tahaka, situé à une cinquantaine de kilomètres de la Commune urbaine de Gao..

Les articles de l'auteur

Markala : Yacouba Traoré met le sport au service de la paix et de la cohésion sociale

Depuis 20 ans, Yacouba Traoré ressortissant de Markala, opérateur économique et ancien député élu à Ségou, met le sport et la culture au service de la paix et de la cohésion sociale dans la Région de Ségou..

Par Dieudonné DIAMA


Publié jeudi 09 octobre 2025 à 08:07

Conseil national de Transition : La session d'octobre s'ouvre le lundi

Les membres du Conseil national de Transition (CNT) s’apprêtent à reprendre leurs activités parlementaires..

Par Dieudonné DIAMA


Publié jeudi 02 octobre 2025 à 17:07

Cour International de Justice : Le gouvernement dénonce une fuite en avant du régime algérien

Dans un communiqué publié hier, le gouvernement de la Transition informe que la Cour internationale de justice (CIJ) lui a notifié, le 19 septembre, le refus de l’Algérie, suite à la requête introductive d’instance du Mali, d’accepter la compétence de la Cour au sujet du différend concernant la destruction, par les Forces de défense algériennes, d’un drone de reconnaissance des Forces de défense et de sécurité maliennes.

Par Dieudonné DIAMA


Publié lundi 29 septembre 2025 à 07:42

Amap : Le panafricaniste Franklin Nyamsi reçu par le directeur général

Le directeur général de l’Agence malienne de presse et de publicité (Amap), Alassane Souleymane a reçu en audience hier, le Pr Franklin Nyamsi, président de l’Institut de l’Afrique des Libertés..

Par Dieudonné DIAMA


Publié vendredi 26 septembre 2025 à 07:24

Cour international de justice : Le gouvernement dénonce une fuite en avant du régime algérien

Dans un communiqué publié hier, le gouvernement de la Transition informe que la Cour internationale de justice (CIJ) lui a notifié, le 19 septembre, le refus de l’Algérie, suite à la requête introductive d’instance du Mali, d’accepter la compétence de la Cour au sujet du différend concernant la destruction, par les Forces de défense algériennes, d’un drone de reconnaissance des Forces.

Par Dieudonné DIAMA


Publié vendredi 26 septembre 2025 à 07:23

Spécial 22 septembre 2025, École de guerre du Mali : Un pôle d’excellence au service des Forces armées de la Confédération AES

Cet établissement de second degré d’enseignement militaire supérieur était le chaînon manquant dans la formation des hauts cadres des Forces de défense et de sécurité de notre pays. Avec sa création, notre outil de défense est désormais doté d’un cadre de réflexion, de recherche et d’analyse des questions stratégiques.

Par Dieudonné DIAMA


Publié vendredi 19 septembre 2025 à 19:27

Spécial 22 septembre 2025, Forces armées maliennes : Une métamorphose XXL

Le 22 septembre, notre pays célèbre le 65è anniversaire de son accession à l’indépendance. Cet anniversaire intervient à un moment où le Mali est dans un élan souverainiste initié par les autorités de la Transition, en réaction à la crise sécuritaire qu’il traverse depuis plus d’une décennie et à l’ingérence de puissances étrangères dans ses affaires intérieures.

Par Dieudonné DIAMA


Publié vendredi 19 septembre 2025 à 18:32

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner