De mémoire d’un dirigeant sportif de Kayes,
jamais un évènement n’a mobilisé autant de monde au stade Abdoulaye Makoro
Sissoko. Ses 15.000 places n’ont, en effet, pu contenir la foule d’admirateurs
venus à la rencontre du président de la Transition, leur «idole». À
l’apparition du colonel Assimi Goïta à 12 heures 05 minutes, le stade est
instantanément entré en ébullition.
Le chef de l’État a fait le tour du terrain,
saluant les milliers d’hommes, de femmes et de jeunes qui avaient pris d’assaut
les gradins. Les sonorités mélangées aux youyous des jeunes, ont procuré une
sensation particulière à plus d’un. Une mobilisation amplement méritée, peut-on
ainsi résumer les commentaires du maire de Kayes, Adama Guindo.
«Je n’oublierai jamais cet honneur», a embrayé
le chef de l’État lors de sa prise de parole. En langue nationale bamanakan, il
a d’abord tenu à saluer tous les Maliens, de Kayes à Kidal. Et plus singulièrement
la diaspora kayésienne dont l’apport au développement est conséquent. Le président
de la Transition ne pouvait qu’ensuite parlé du Mali Kura, né quelques heures
plutôt avec la promulgation de la nouvelle Constitution, elle-même issue d’un
processus voulu par les Assises nationales de la refondation. Pour lui, après
ce processus, tous les Maliens, de quelque bord qu’ils soient, doivent
maintenant se retrouver et regarder dans la même direction. La mise en place de
cette Constitution n’étant qu’un début.
Le chef de l’état s’est réjoui du fait que l’état
ait pu répondre enfin aux préoccupations des Kayésiens, en matière de désenclavement.
Il parlait ainsi du lancement des travaux de la route Kayes-Sandaré. D’autres
soucis des communautés de Kayes et celles d’ailleurs trouveront dans les jours à
venir des réponses adéquates.
La démarche du président pour satisfaire les
besoins vitaux des Maliens, se veut méthodique. Raison pour laquelle il a décidé
d’abord de renforcer l’outil de défense avec la mise en condition des Forces de
défense et de sécurité. En plus des équipements, les conditions de vie des
soldats vont s’améliorer davantage avec la mise à leur disposition d’un hôpital
militaire et 4.000 logements.
Ensuite et pour soutenir les efforts consentis
sur le plan sécuritaire, les autorités de la Transition ont engagé une stratégie
coordonnée permettant de booster la productivité. La relance de la Comatex, de
l’UMPP et du trafic ferroviaire s’inscrit dans cette dynamique.
Et afin que l’or brille encore plus pour les Maliens, il a été décidé de relire le Code minier. Le comité mis en place à cet effet a rendu son projet qui sera très bientôt soumis à l’organe législatif, a annoncé le colonel Assimi Goïta. Dans la même dynamique, une société de raffinage a été créée.
ÉTATS GÉNÉRAUX DE LÉDUCATION- Le chef de l’état
a aussi informé les Kayésiens de la création de deux usines de filature,
respectivement à Koutiala et à Bamako. Il a également évoqué les efforts en
cours pour améliorer l’accès à des soins de qualité. Sans oublier les mesures
d’incitation prises dans le domaine de l’agriculture, notamment la fixation du
prix du kilogramme de coton à 295 Fcfa.
Le colonel Assimi Goïta nourrit, en outre,
l’ambition de doter le Mali d’un capital humain compétitif et désiré en Afrique
et au-delà. Ce qui passera par l’amélioration de la qualité de l’éducation à
travers la rigueur et la création de nouvelles universités. « Kayes aura son
université », a-t-il promis sous un tanneur d’applaudissements.
Les Régions de Gao, Tombouctou et Sikasso seront aussi dotées d’universités. Et 13 établissements secondaires dont 2 lycées techniques seront construits dans différentes régions du pays. Le chef de l’état a, enfin, annoncé la tenue prochaine des états généraux sur l’éducation.
Le monde sportif ne sera en marge de cette
dynamique nouvelle. Assimi Goïta a informé les jeunes de sa décision de rénover
les stades de Kayes, de Mopti et de Sikasso. Et Tombouctou aura un nouveau
stade avant la prochaine Biennale.
Avant de se rendre au stade, le président de
la Transition avait rencontré les forces vives de la 1ère région, comprenant
les légitimités traditionnelles et religieuses, les cadres de l’administration
générale de Kayes, les autorités politiques... à l’occasion, le colonel Moussa Soumaré, gouverneur de la Région
de Kayes, a présenté sa circonscription et salué les actions engagées au profit
de ses administrés par la Transition. On peut retenir l’équipement des centres
de santé, la réalisation de 31 systèmes d’adduction d’eau, la distribution de 1.920
tonnes d’aliment bétail et la réhabilitation de 129 salles de classes. « Ces
acquis renforceront la résilience de la région », a-t-il déclaré, avant de
souhaiter la poursuite des efforts de désenclavement de la région et l’opérationnalisation
des brigades et autres postes de sécurité nouvellement créés.
Le colonel Assimi Goïta a remercié ses
interlocuteurs, pour la qualité de l’accueil à lui réservé. Mais aussi et
surtout pour la résilience et la patience dont les populations de Kayes font
preuve en ces moments particulièrement difficiles de notre histoire. « Je vous
remercie pour votre compréhension, sans
laquelle nous autorités ne pourrons réussir aucune action », a-t-il salué,
estimant que c’est cette capacité de compréhension qui a finalement eu raison
des tensions observées un moment autour de la question de réhabilitation de la
route Kayes-Bamako. Le chef de l’état a aussi souligné l’apport de Kayes dans
l’avènement de la 4è République.
Le bonheur n’est jamais loin de la difficulté, a-t-il dit pour mettre davantage en confiance ses interlocuteurs quant à l’issue du combat mené par les autorités actuelles.
I. DEMBELE
H. K.
Tronçon Sandaré-Kayes : Bientôt la fin du calvaire
Bitume troué de spectaculaires nids de poule,
poids lourds chargés jusqu’à la gueule et dandinant dans tous les sens, manœuvres
dangereuses de bus entre les trous… Parcourir le tronçon Sandaré-Kayes, long de
138 km, relève actuellement d’une forme d’aventure qui peut virer à la tragédie.
Les dégâts humains et matériels que ce tronçon provoque au quotidien et son rôle
stratégique dans l’approvisionnement du pays à partir du port de Dakar, ont
amené les autorités de la Transition à débloquer plusieurs milliards de Fcfa
pour sa réhabilitation. Les travaux, confiés à l’entreprise Covec Mali pour être
exécutés en 36 mois, prendront fin en janvier 2026. Au grand bonheur des
populations de la région et des opérateurs économiques.
En se rendant hier à Kayes pour
personnellement lancer les travaux de cette route, le chef de l’état signifiait
ainsi l’importance qu’il accorde aux questions de sécurité routière et de désenclavement
intérieur et extérieur du Mali. Le projet s’inscrit d’ailleurs dans le cadre de
la mise en œuvre de la Politique nationale des transports, des infrastructures
de transports et du désenclavement (PNTITD). C’est dans l’après-midi que le
chef de l’état a lancé officiellement les travaux, munis d’un drapeau. Le geste
est accompli sous les regards admirateurs de plusieurs membres du gouvernement
dont celle en charge des Transports et des Infrastructures, Mme Dembélé Madina
Sissoko.
Ce projet formule la promesse d’une mobilité
agréable entre Sandaré et Kayes. Il réduira la pauvreté par l’acheminement des
produits agricoles des riverains vers les centres urbains. Surtout, il stimulera
les échanges commerciaux aux niveaux national et régional, Kayes étant un véritable
carrefour en direction du port de Dakar au Sénégal. Environ 1.000 poids lourds
passent, chaque jour, par cette route.
En plus de la route proprement dite,
comprenant une chaussée 2x3,50 m avec une couche de roulement de 5 cm, le
projet prévoit des ouvrages hydrauliques de franchissement, d’assainissement,
de drainage (dalots, caniveaux, fossés…) et de signalisation. Un réseau d’éclairage
public sera réalisé dans certaines agglomérations traversées. La maîtrise
d’ouvrage des travaux est assurée par le ministère des Transports et des
Infrastructures. D’un montant de 1,192 milliard de Fcfa, le marché a été
attribué au groupement Société-Betico-Gic Sn pour un délai d’exécution de 38
mois. L’entreprise Covec-Mali a obtenu le marché d’un montant de
85,4 milliards de Fcfa pour un délai d’exécution de 36 mois avec des
saisons de pluies.
Lors de la rencontre au stade avec les
populations, la ministre des Transports et des Infrastructures a indiqué que la
réhabilitation de ce tronçon répond concrètement à la commune volonté d’indépendance
et de puissance. Elle contribuera à l’amélioration du niveau de service de la
route, la sécurité routière, l’évacuation rapide des malades et blessés et la
fluidité du trafic routier. La route, dira t-elle, permet de vaincre l’adversité,
de refuser la fatalité et de transformer le handicap de l’enclavement en atout
de développement. Elle a invité les entreprises bénéficiaires des marchés à
tout mettre en œuvre pour mériter la confiance placée en elles, en assurant une
bonne exécution des travaux dans le respect strict des montants et des délais
contractuels.
I. DEMBELE
H. K.
Issa DEMBELE
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