Auto-écoles : Des questions sur la qualité de la formation

Ces centres de formation et de perfectionnement en conduite sont légion de nos jours dans notre pays. Offrent-ils des services permettant aux apprenants de bien maîtriser la conduite ?

Publié mercredi 21 juin 2023 à 06:00
Auto-écoles : Des questions sur la qualité de la formation

Bon nombre d’auto-écoles ne répondent pas aux critères requis pour exercer convenablement leurs activités de formation



«Celui qui arrive à s’en sortir dans la circulation de Bamako, peut conduire partout ailleurs dans le monde», ironise un chauffeur de taxi, en slalomant entre les véhicules, tricycles et autres engins à deux roues pour se frayer un passage. Notre taximan est convaincu que ce «désordre» dans le trafic urbain est dû à la méconnaissance et au mépris des règles de la circulation routière. Cet avis est corroboré par Mamadou Sow, directeur national des transports terrestres, maritimes et fluviaux.
C’est pour remédier effectivement cette situation que l’État du Mali a, il y a plus de deux décennies maintenant, encouragé la création des établissements privés dédiés à la formation, au perfectionnement et l’accompagnement des usagers pour l’obtention du permis. L’objectif est de contribuer à l’amélioration du trafic dans les centres urbains et inter urbains, souligne Mamadou Sow. Si au début on les comptait sur les doigts d’un seule main, aujourd’hui on en dénombre plusieurs dizaines, rien que dans la capitale Bamako. Cette activité à but instructif, devient un business florissant pour les entrepreneurs.


Le secteur est bien régi par des textes. Les procédures de création des auto-écoles sont définies par l’arrêté interministériel n°00-2534/MICT-ME du 15 mai 2000. Dans son article 3, il dispose que toute personne désirant exploiter un établissement d’enseignement de la conduite des véhicules à moteur, doit adresser une demande à la direction générale des transports. à cela, s’ajoutent les documents d’acte d’état civil et les statuts du représentant légal de la société. La direction générale des transports ouvre une enquête de police dès reception de la demande de l’intéressé. Elle exerce un contrôle de connaissance sur le titulaire du Brevet pour l’exercice de la profession d’enseignant de la conduite automobile et de sécurité routière (Bepecaser) pour s’assurer de la qualité de l’enseignement dispensé.
Malgré ces mesures de rigueur, il est regrettable de constater que certaines auto-écoles ne répondent pas aux critères requis pour exercer convenablement leurs activités de formation. Le directeur régional des transports terrestres, maritimes et fluviaux, Diakalia Diallo assure que toutes les auto-écoles «accréditées» sont répertoriées au niveau de la direction générale des transports et ont un agrément. Il reconnaît tout de même cette prolifération. «Effectivement, nous constatons de plus en plus un nombre croissant d’auto-écoles.


Fierté des autorités. Mais force est de reconnaître qu'au niveau du District de Bamako, certaines font la fierté des autorités compétentes», a-t-il souligné. Et d’ajouter qu’il y a une division au niveau du département qui veille sur le respect des normes et les conditions obligatoires à observer pour le bon fonctionnement de ces auto-écoles. Selon le promoteur et directeur responsable de l’auto-école Kanaga, Abdramane Dama, l’auto-école offre une formation selon le forfait payé par le client. Et que le temps offert par l’auto-école permet d’apprendre le  code de la route, comment manipuler le véhicule, c'est-à-dire les notions élémentaires mais pas la conduite garantie. Il ajoutera qu’il faut une conduite accompagnée après l’examen final pour une bonne maîtrise. Abdramane Dama suggère à l’état de mettre en place des inspecteurs pour faire des marches en ville en vue de soigner la bonne conduite en circulation.S’agissant des méthodes d’apprentissage, il y a l'examen théorique et l'examen pratique pour passer un permis de conduire.


La participation à l'examen pratique est conditionnée au passage avec succès à l’examen théorique. En ce qui concerne les catégories de permis de conduire, il y a le poids léger (B), le poids lourd (BC) et les transports en commun (BCD) qui sont les plus demandés. Fadimata Walett, qui a passé son permis de conduire (poids léger) il y a un mois, se dit toujours incapable de conduire toute seule dans la ville de Bamako. Elle estime que le temps de formation (3 semaines) n’est pas suffisant pour apprendre réellement à conduire. «On avait 1 heure de théorie et 30 minutes de pratique, 3 fois par semaine.
Et lors de la pratique, on était deux à trois personnes dans la voiture avec le moniteur. Chacun avait juste quelques minutes de conduite à tour de rôle. Hélas, cela ne permet pas de pratiquer comme il faut », explique-t-elle.


À l’instar de notre interlocutrice, Oumar Diallo, détenteur de permis de conduire depuis 3 ans, juge également le temps de formation très infusant pour être qualifié comme conducteur. «On nous a offert une période de 15 jours, répartis entre la théorie et la pratique. Naturellement à l’examen final, beaucoup échouaient car ils n’avaient pas acquis les b.a.-ba», explique-t-il. Il a aussi évoqué la mauvaise qualité de certaines voitures mises à la disposition des apprenants.

Kadiatou OUATTARA

Lire aussi : Marché des céréales sèches : Les nouvelles récoltes font baisser les prix

À la date du lundi 8 décembre, au Grand marché de Bamako, le sac de 100 kg de mil est vendu à 20.000 Fcfa contre 22.500 Fcfa avant. Le sac de 100 kg de riz Gamiyaka, cédé auparavant à 45.000 Fcfa, se négocie désormais autour de 40.000 Fcfa.

Lire aussi : #Mali : Les autorités de Kita s’approprient la stratégie nationale de lutte contre la corruption

Le gouverneur de la Région de Kita, Daouda Maïga, a présidé en début de semaine une session de vulgarisation de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption et de son plan d’actions 2023-2027..

Lire aussi : Gestion de la crise des hydrocarbures : Comment le gouvernement et les opérateurs pétroliers ont déjoué les pronostics

Ces derniers mois ont été marqués par un changement de posture des groupes armés terroristes qui ont décidé de s’attaquer aux sources d’approvisionnement du pays en produits pétroliers dans le but d’asphyxier l’économie nationale et de révolter les populations contre les autorités..

Lire aussi : Dette intérieure : Le gouvernement va payer 312 milliards de Fcfa sur trois mois

C’est un communiqué du ministère de l’économie et des Finances qui l’annonce. Selon le département, à la date d’aujourd’hui, le niveau du stock de la dette intérieure est d’environ 439 milliards Fcfa.

Lire aussi : Loi de finances 2026 : Des chiffres et des lettres

La deuxième partie du projet de Loi de finances pour l’exercice 2026 a été votée, hier, à l’unanimité par les membres du CNT. Le texte a été défendu par le ministre de l’économie et des Finances, Alousséni Sanou.

Lire aussi : Secteur des hydrocarbures : Les acteurs déterminés pour l’approvisionnement correct du pays

Après la décoration de certains opérateurs pétroliers, le ministre de l’Industrie et du Commerce, Moussa Alassane Diallo, a réuni hier le comité de pilotage entre le gouvernement et les importateurs de pétrole pour exprimer toute leur reconnaissance au Président de la Transition, le Géné.

Les articles de l'auteur

Gestion des déchets à Bamako : La carotte ou le bâton ?

Malgré l’existence d’une Politique nationale d’assainissement (PNA), notre cadre de vie reste globalement insalubre. Pour inverser la courbe, il faut nécessairement éduquer, sensibiliser… mais aussi sévir.

Par Kadiatou OUATTARA


Publié jeudi 05 octobre 2023 à 05:55

Emplois et entreprenariat verts : La SNV lance Go Green

L’Organisation néerlandaise de développement au Mali (SNV) a officiellement lancé, mercredi à la Maison des jeunes de Bamako, le «Projet emplois et entreprenariat verts par et pour les jeunes au Mali (Go Green). Le Projet qui s’entendra sur une période de deux ans pour un budget estimé à environ 3,20 milliards de Fcfa, couvrira les Régions de Ségou, Sikasso, Mopti et le District de Bamako..

Par Kadiatou OUATTARA


Publié vendredi 29 septembre 2023 à 06:11

Mine de Goulamina : Fleuron de la production de lithium

Le site utilise un permis d’exploitation d’environ 100 km2 dont 17 exploités. Il est à 50% de réalisation avec un pourcentage d’exécution de 61 milliards sur 200 milliards de Fcfa du coût d’investissement du projet sur deux ans.

Par Kadiatou OUATTARA


Publié mardi 19 septembre 2023 à 05:59

Paiement par carte bancaire : Facile et fiable

Le Groupement interbancaire monétique de l’Uemoa (Gim-Uemoa), en collaboration avec le Comité monétique national (CMN) et l’Association professionnelle des banques et établissements financiers (APBF), a lancé la campagne de promotion du paiement par carte bancaire. La cérémonie de lancement a eu lieu hier, dans un hôtel de la place..

Par Kadiatou OUATTARA


Publié jeudi 31 août 2023 à 05:55

Métrologie : Outil indispensable aux échanges commerciaux

Les instruments de mesure assurent un rôle de régulateur dans la chaîne de production, de bout en bout, en garantissant l’équité entre ceux qui produisent, ceux qui vendent et ceux qui consomment les produits alimentaires et de service.

Par Kadiatou OUATTARA


Publié mercredi 16 août 2023 à 05:49

Entrepreneuriat : Intéressant brainstorming entre la ministre Traoré et les incubateurs

La salle de réunion du ministère de l’Entrepreneuriat, de l’Emploi et de la Formation professionnelle a abrité, jeudi dernier, une rencontre entre la ministre en charge de ce département, Mme Bagayoko Aminata Traoré, et les incubateurs et structures d’accompagnement des entreprises..

Par Kadiatou OUATTARA


Publié lundi 14 août 2023 à 05:33

Mali Média Awards 23 : Tuwindi célèbre l’excellence

La 7è édition des Mali Média Awards (MaMA 23) a connu son épilogue, samedi dernier dans un hôtel de la place..

Par Kadiatou OUATTARA


Publié mardi 01 août 2023 à 05:47

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner