
Il est souvent intéressant, surtout dans un contexte d’Année de la culture décrétée par le Président de la Transition, d’exhumer des pans entiers de notre culture et de reparler des sites et monuments touristiques. Dioïla, érigé en région à la faveur du dernier découpage administratif recèle une manne touristique et culturelle. Des merveilles moins connues du grand public.
Les destinations touristiques comme Mopti, Gao et Tombouctou recevaient avant les touristes étrangers et leurs devises (dollars et euros). Malheureusement, le voyage dans ces localités relève souvent du parcours d’obstacles du fait de l’insécurité qui a porté un coup dur au tourisme. Cette situation a poussé notre pays à mettre en relief des sites touristiques.
Le projet Culture Mali 2025, initié par le ministère de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme, dans le cadre de l’Année de la culture, offre une opportunité d’en explorer dans d’autres localités pour donner un coup d’accélérateur à la relance du tourisme dans notre pays. Dioïla, par exemple, propose aux touristes les «9 Puits sacrés», «La Banque culturelle de Degenkoro», «Les Abeilles de Kounabougou» et«Les Poissons sacrés de Niantatjila». Mais aussi «Le Site de Massiraba», «Le Vestibule sacré» et «La Mare sacrée aux caïmans de Nianadougou Sirakoro», etc.
Les sites touristiques comme la Grotte mystique de Taouba, le Tata de Masigui, les Abeilles de Kounabougou et la Prison spéciale construite par le colonisateur pour le détenu Bah Fodé Sylla (un adepte du guide hamalliste) restent à exploiter. Le directeur régional du tourisme, Broulaye Traoré, explique que beaucoup de Maliens ignorent l’existence de ces merveilles, avant de préciser que conformément à la nouvelle vision des autorités, le département en charge du Tourisme œuvre, sous le leadership du ministre Mamou Daffé, pour la relance du tourisme.
Le directeur régional de la culture, Monzon Traoré, explique que son département travaille intensément à la mise en œuvre du projet Culture Mali 2025. Il confirme aussi que plusieurs sites et monuments de la région ont été recensés en vue de leur insertion dans la liste du patrimoine national. Ma direction travaille avec les autorités traditionnelles pour la relance de certaines pratiques anciennes dans le Banico comme le «Djo» et reconnaît la parfaite symbiose entre son service, les chefs de village et autres chefferies traditionnelles, pour la consolidation des valeurs. Il salue la gouverneure de la région, Mme Coulibaly Mariam Coulibaly, pour l’élan particulier qu’elle impulse à la culture dans la localité.
Pour le chef du service local de la culture, Balla Fané, la Région de Dioïla est habitée par l’esprit de nos aïeux. Déjà, une activité dénommée «Autour du feu» est organisée dans tous les quartiers sous la supervision du chef de village et de ses conseillers. À travers celle-ci, la ville entend montrer à l’ensemble du territoire que l’éducation traditionnelle reste une meilleure option pour former le nouveau modèle de Malien, un citoyen qui intègre le patriotisme et le respect de nos valeurs.
DES PRATIQUES TRADITIONNELLES- Selon lui, c’était une rencontre des jeunes (filles et garçons) après la période des récoltes sur la place publique. Les jeunes forment un cercle autour du feu, un conteur ou animateur traditionnel raconte l’histoire de la ville ou des contes, parfois on fait des jeux traditionnels. Balla Fané soutient que la revitalisation de pratiques anciennes qui ont tendance à disparaitre. C’est le cas de Tèkère tolon, de la danse du Bari ou du Gomba.
Le Tèkère tolon est une tradition séculaire. Mme Sanata Diarra et Djonkouda Mariko, toutes deux marraines des jeunes filles dans le temps, ne cachent pas leur satisfaction de voir la jeunesse revivre cette pratique d’antan. Cette activité ne concerne pas seulement les jeunes filles. Les jeunes garçons aussi adhéraient à l’initiative.
Les jeunes filles étaient confiées à une vielle dame qui leur inculquait les valeurs sociétales, l’importance de garder sa virginité et son corps de femme intact avant l’union conjugale. Tout comme un sage enseignait aux garçons la nécessité de rester digne et de mériter de la confiance de la communauté à travers un comportement honorable à tous points de vue. Rien n’était laissé au hasard.
Toutes ces actions faisaient sens et consensus et répondaient à une exigence de formation des jeunes. Les filles étaient en plus conseillées sur le respect, la vertu, la dignité, mais surtout le respect de leurs corps. La particularité de cette manifestation reposait sur le fait que lorsque les jeunes filles précédaient les garçons sur la place publique, c’était le présage d’une année féconde (c’est-à-dire qu’on enregistrait beaucoup de naissances avec une prédominance des filles). C’était une rencontre bien structurée par la société, parce que les chansons qui y étaient entonnées à l’occasion étaient pédagogiques.
DANSE DES GUERRIERS- La chefferie prêtait une oreille attentive aux chansons des jeunes filles. Parfois, ces airs annonçaient des désaccords entre père et mère ou entre coépouses et les filles informaient l’opinion à travers leurs chansons de ces situations. Et sollicitaient les sages pour intercéder. C’était un mécanisme bien huilé de gestion des incompréhensions parce que les enfants n’avaient pas droit à la parole dans les affaires des adultes encore moins dans les brouilles conjugales.
La danse de Gomba est aussi une tradition propre au Banico qu’à d’autres localités. Selon l’initié, Mamadou Dembélé dit Noumou Madou, c’est une danse des singes imitée par les chasseurs. Les primates se promènent en groupe pendant la journée pour repérer un champ qu’ils reviendront saccager le soir. À leur retour du champ dévasté, ils dansent, grimacent. Le chef de l’assemblée des primates se lève pour faire le tour avec tous les honneurs et remercier le ciel de leur avoir donné de la provision. Selon Noumou Madou, c’est une danse qui renvoie à la cohésion, à la solidarité et au vivre ensemble.
Le Bari est une autre forme de danse folklorique et traditionnelle. Ce pas de danse renvoie aux guerriers d’une grande figure de la résistance à la pénétration française, Samory Touré. Avant de lancer une expédition armée, ces guerriers dansaient le Bari qui, selon les croyances, les rendait plus forts et confiants et faisait souffler sur eux l’esprit de la victoire. Mais certains chefs de village n’ont jamais accepté que le Bari soit dansé dans leurs localités. Ils se souviennent qu’au retour des guerriers, ceux-ci exterminaient tous sur leur passage. D’où l’appellation danse des morts aussi.
Amadou SOW
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