
Ces femmes sont le garant de l’éducation des enfants, de la préservation de l’environnement et de la biodiversité
Selon l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture du
Mali (Apcam), elles produisent 60 à 80% de la production alimentaire. Conscient
de ces efforts, l’État a voté la loi N° 2017-001/du 11 avril 2017 portant sur
le foncier agricole. Cette législation précise que l’État et les collectivités
territoriales doivent veiller à un accès équitable aux terres agricoles des
différentes catégories d’exploitations agricoles avec au moins 15% des terres
aménagées qui sont attribués aux groupements et associations de femmes et de
jeunes situés dans la zone concernée. L’application de cette loi connait
beaucoup de difficultés.
Mme Niakaté Goundo Kamissoko, présidente de la Fédération nationale des
associations des femmes rurales du Mali (Fenafer) ne s’enthousiasme guère de
cette loi. Elle explique que son application bute toujours sur des écueils. «On
n’a pas eu de résultats qui puissent nous réjouir», affirme-t-elle. Soulignant
que ce sont les responsables du secteur agricole qui doivent veiller à
l’application du texte, elle assure ignorer une quelconque distribution de
parcelles conformément à la loi de 2017.
Par ailleurs, elle explique que grâce aux efforts conjugués de l’État et de
ses partenaires, certains projets ont été financés pour soutenir les femmes
rurales dans les Régions comme Mopti, Ségou, Sikasso et Koulikoro. Pour Mme
Niakaté Goundo Kamissoko, le défi principal du secteur agricole demeure l’accès
difficile à la terre pour les femmes. Sans laquelle, insiste-t-elle, il n’y a
pas d’activité agricole pour elles. À cela s’ajoutent, le manque d’intrants
agricoles, de formation et l’accès difficile aux crédits bancaires faute de
garantie réclamée.
Chata Kéita est une paysanne dans une zone maraîchère à Samanko, dans la Commune rurale du Mandé, sur la route de Kangaba. Ce périmètre de 100 hectares a été aménagé par l’État pour les exploitants (es) à raison de 0,25 hectare par exploitant (e). Elle n’applaudit pas des deux mains à l’évocation de la loi de 2017 qui n’a pas fait de progrès, selon elle. Les femmes n’ont jamais reçu les terres ou les maisons chez les Malinkés (parlant des pesanteurs sociales et culturelles). Elle pense que c’est à cause de leur statut de femmes que cette loi agricole n’a pas atteint de résultats. Selon elle, l’inaccessibilité des terres aux femmes constitue un frein au développement dans le secteur agricole. Toutefois, les femmes ne renoncent guère à ce droit et se battent pour son application en plaidant même pour une augmention du taux d’attribution.
PLAIDOYER PROMO DOMO- De son côté, le conseiller spécial du président de
l’Apcam précise que l’État et les collectivités territoriales doivent veiller à
un accès équitable aux terres agricoles des différentes catégories
d’exploitations agricoles. Siriman Sakho assure que cette recommandation a eu
un début de mise en œuvre, reconnaissant que les attentes sont très loin d’être
comblées. Il relève que les aménagements sont réalisés mais que les
organisations de femmes rurales comme l’Association professionnelle des femmes
rurales (Asprofer) et la Fenafer sont très faiblement impliquées dans le
processus de répartition des parcelles.
Pour lui, les défis liés à l’application de cette loi sont, entre autres,
les pesanteurs socio-culturelles qui prônent un second rôle pour les femmes
rurales dans la société, le dispositif technique qui octroie les parcelles aux
chefs d’exploitations, la non prise en compte de la recommandation dès le
départ dans la préparation des projets d’aménagements hydro-agricoles. Il cite
également l’insuffisance de suivi sur le plan opérationnel lors des
répartitions des terres aux bénéficiaires. Il regrette tout de même le rythme
très lent des aménagements hydro-agricoles dans le pays, avant de déplorer un
faible niveau de coordination des appuis des partenaires, des projets et des
organisations non gouvernementales (ONG). À cet égard, il prône plus de
synergie, de complémentarité et surtout d’efficacité au profit des femmes
rurales. Selon lui, la volonté politique et les discours sont toujours affichés
mais le suivi de l’application de cette loi dans les structures en charge des
aménagements n’est pas régulier.
Siriman Sakho salue les actions de plaidoyer engagées avec l’appui des
projets partenaires des organisations de femmes. Ces actions ont abouti à
l’obtention de quelques titres fonciers et de titres de propriété dans la
Région de Kayes. Ces initiatives se poursuivent dans les Régions de Koulikoro,
Ségou et Sikasso. La mise en place d’un comité de veille de cette Fédération
avec ses partenaires que sont l’Apcam, la direction nationale de l’agriculture
et celle de la promotion de la femme pour le suivi de la mise en œuvre des
politiques et l’application des lois dont celle sur l’accès à la terre. Il
indique que des missions ont été organisées par la Fenafer dans les zones
d’aménagements hydro-agricoles pour attirer l’attention des premiers
responsables sur l’application de la loi sur le foncier agricole.
Sans oublier
la création en vue d’une plate-forme digitale d’information sur les programmes
d’aménagements de l’État et des collectivités territoriales accessibles à tous
avec la publication de la liste des bénéficiaires femmes rurales. Il rappelle
que l’attribution de pourcentage aux femmes pour le secteur agricole est plus
justifiée car les femmes rurales constituent la majorité de la population.
Siriman Sakho souligne qu’elles sont le garant de l’éducation des enfants, de
la préservation de l’environnement et de la biodiversité.
Par ailleurs, il fait
savoir que les femmes travaillent sur tous les maillons de la production, de la
transformation et de la commercialisation des produits agricoles. Le conseiller
spécial fait un plaidoyer pour les femmes rurales qui «sont le fondement et le
pilier de notre agriculture», avant d’ajouter «qu’il n’y a pas de nourriture
sans agriculture et il n’y a pas d’agriculture sans les femmes rurales».
Amsatou Oumou TRAORE
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