
Les jeunes des Communes rurales de Tousseguela, Kolosso, Kébila et Kolondiéba-ville réunis à la mairie de Kolondiéba
C’est dans ce cadre que le
coordinateur national du projet Fier II, Lamine Diassana, s’est rendu lundi
dernier à Kolondiéba, dans la Région de Bougouni, pour rencontrer l’équipe
régionale chargée des opérations. Dans la mairie
de la Commune rurale de Kolondiéba où se déroule l’opération, l’atmosphère
était empreinte d’espoir dès les premières heures de la matinée.
Les jeunes
venus des Communes rurales de Tousseguela, Kolosso, Kébila et Kolondiéba-ville
se sont réunis en nombre, malgré un temps frisquet. Sous les premiers rayons du
soleil levant, des groupes de femmes, d’hommes et de jeunes devisaient dans une
atmosphère cordiale. Les échanges mêlaient éclats de rire et conversations
sérieuses autour des projets agricoles, artisanaux ou commerciaux que chacun
souhaite concrétiser grâce au financement du Fier II.
Les agents chargés de
l’opération, organisés en petites équipes, recensaient les participants tout en
leur expliquant le nouveau mécanisme, tandis que des enfants jouaient à
proximité, apportant une touche de gaieté à cette matinée froide, mais pleine
de promesses. Dans la foulée, Nouh Sidibé, un quadragénaire ayant bénéficié en
2019 d’un financement du projet Fier d’un montant de 4,6 millions de Fcfa pour
son projet d’aviculture, témoigne de son succès.
«Actuellement, je dispose de
plus de 2.000 poulets de chair. J’avais commencé avec 200 poulets. Je gagne
parfois 3 millions de Fcfa par mois. J’emploie 8 personnes que je rémunère
entre 40.000 et 50.000 Fcfa. Je n’ai pas rencontré de grandes difficultés»,
dit-il. Père de trois enfants, cet entrepreneur encourage les jeunes souhaitant
bénéficier du projet à avoir une véritable passion pour leur métier et à
développer une certaine expertise dans leurs domaines de compétence. Il suggère
également aux responsables du projet de raccourcir les délais de financement.
«Je suis intéressé par la seconde phase du projet, notamment pour financer un
projet de maraîchage avec un château d’eau», ajoute-t-il.
De son côté,
Lassine Coulibaly, un autre jeune, est en attente du financement de son projet.
«Je suis ici ce matin pour obtenir un financement pour mon projet d’embouche
bovine. Mon ambition est de rester et réussir au Mali. J’ai besoin de 5
millions de Fcfa pour lancer mon activité», confie-t-il avec l’espoir d’avoir
un financement plus durable- Selon la coordonnatrice régionale du projet Fier
II dans l’ancienne Région de Sikasso, l’objectif principal est d’évaluer la
situation des jeunes ayant bénéficié du projet. «Il s’agit de recenser ces
jeunes, de vérifier s’ils sont toujours dans leurs villages, s’ils poursuivent
leurs activités ou s’ils sont partis en exode.
Nous voulons examiner leur
situation actuelle et voir, depuis le financement jusqu’à ce jour, quelles
améliorations ils ont connues dans leurs activités. Nous souhaitons vraiment
travailler avec eux dans la deuxième phase, mais cela nécessite d’évaluer le
niveau d’amélioration de leurs activités», explique Mme Sirantou Keïta.De son
côté, le coordonnateur national du projet Fier II a rappelé que dans la
première phase du projet, les jeunes recevaient des subventions individuelles.
«Chaque jeune bénéficiait d’un dépôt à terme, qui lui permettait d’accéder à
des crédits auprès d’un système financier décentralisé (SFD). Après le
remboursement de son crédit, le dépôt à terme lui revenait sous forme de
subvention», précise Lamine Diassana.
Le mécanisme
s’est grippé. «Lorsqu’un jeune retirait son dépôt à terme, le dispositif
s’arrêtait là. Dans la conception du Fier II, nous avons souhaité mettre en
place un mécanisme de financement plus durable, capable de s’autofinancer et
d’être accessible à d’autres jeunes, même après plusieurs générations»,
explique-t-il. Pour atteindre cet objectif, trois outils ont été mis en place :
«Un fonds de subvention pour doter les jeunes en équipements, un fonds de
garantie pour couvrir les jeunes auprès des SFD, et un fonds de refinancement
des SFD pour leur permettre de se refinancer», détaille Lamine Diassana. Et de
préciser que, dans la deuxième phase, le risque est partagé entre le projet,
les jeunes et les SFD.
Initié par le gouvernement du Mali en partenariat avec le Fida, Fier II dispose d’un budget global de 59,5 milliards de Fcfa pour une durée de 7 ans. Il cible environ 15.606 jeunes dans les zones d’intervention, parmi lesquels 13.263 ont déjà bénéficié d’un financement, tandis que 2.343 sont en attente. Dans le Cercle de Kolondiéba, environ 2.300 jeunes sont concernés par le projet. Il vise à consolider et amplifier les résultats du premier Fier en soutenant l’inclusion économique des jeunes ruraux dans diverses chaînes de valeur à fort potentiel, à travers un appui structuré à leurs activités économiques, qu’elles soient agricoles ou non agricoles, tout en améliorant l’efficacité et l’efficience des processus.
Amadou GUEGUERE
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