#Mali : Bogolan : 45 ans de création au service du développement endogène

Le Musée national abrite, depuis mardi dernier, une importante exposition consacrée au bogolan. En effet, le creuset de la conservation du patrimoine culturel malien a décidé de rendre hommage au célèbre groupe de plasticiens maliens, dénommé Kasobané qui signifie littéralement en bamanakan fin de la prison, autrement dit «homme libre».

Publié jeudi 08 février 2024 à 06:58
#Mali : Bogolan : 45 ans de création au service du développement endogène

 Le ministre chargé de l’Artisanat, Andogoly Guindo (g), contemple une œuvre d’art

 

 

Mais la vraie signification du mot kasobané est une recomposition de prénoms des membres du groupe, notamment Ka pour Kandioura Coulibaly et Klétigui Dembélé, So pour Souleymane Goro ; Ba pour Baba Keïta et Boubacar Doumbia, et Ne pour Néné Thiam. Deux d’entre eux, notamment Kandioura et Klétigui ne sont plus de ce monde. Un vibrant hommage leur a été rendu lors du vernissage.

Le Groupe Bogolan Kasobané a été créé en 1979 par des jeunes sortants de l’Institut national des arts (Ina) qui se sont unis pour la promotion de leur propre culture, notamment à travers une technique ancestrale de dessin et de peinture. Fidèle à sa mission de recherche, de conservation et de promotion des éléments de notre patrimoine culturel, le Musée national a donc décidé de consacrer les 45 années de la création de cet important groupe, précurseur de la promotion du bogolan. Leur objectif principal était de promouvoir le bogolan en créant un nouveau courant artistique pour réaliser des œuvres contemporaines mettant en avant les techniques et valeurs locales.

Le ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme, Andogoly Guindo, a rendu hommage à ce groupe d’amis pour sa passion de l’art, sa constance, sa générosité dans la création et sa foi en la culture. Il a salué la présence de Mme Iréné Lopez de Castro, venue spécialement d’Espagne pour participer à cette exposition, pour son amitié fidèle et sincère. Cette grande amie de notre pays, en plus de ses œuvres de peinture a également écrit un très beau livre sur le Mali. «Cette exposition prône la recherche de solutions endogènes basées sur la sensibilisation aux valeurs sociétales, les œuvres exposées parlent et suggèrent intimement des réponses aux défis essentiels de notre société», a expliqué le ministre Guindo. Et d’inviter les jeunes,

notamment artistes à découvrir ou redécouvrir les œuvres du Groupe Kasobané en visitant l’exposition qui restera ouverte jusqu’au 9 mars prochain.

L’exposition est composée de deux grandes parties. D’abord, la création artistique contemporaine de Kasobané et les œuvres de quelques artistes inspirés par le travail du groupe. Mais aussi des œuvres anciennes et d’autres créations dont certaines datent de 2018. Ainsi, parmi les artistes inspirés, on peut citer le doyen Ismaïl Diabaté qui propose une œuvre faite en 1980 à Markala, lors d’une résidence de création.

La contribution de Kasobané à la promotion du bogolan se décline sous différentes formes. L’œuvre du groupe est une vision contemporaine de la technique traditionnelle du bogolan qu’il a su très tôt sublimer, en choisissant en priorité le coton comme support, l’argile et les couleurs végétales comme peinture. Par ses thèmes variés qui empruntent les symboles, signes ou idéogrammes, l’œuvre du groupe emmène le visiteur au cœur du Mali d’aujourd’hui, en passant par les grands empires, sous forme de critique sociale, de proposition et d’un dialogue aller-retour entre les cultures.

Une des premières activités de Kasobané fût de favoriser l’introduction de l’enseignement de la technique du bogolan dans le curricula de l’Ina dans les années 80 à travers la mise en place d’un atelier-école spécifique au sein de cet établissement. Il a aussi initié des jeunes et moins jeunes à la technique du bogolan, tout en assurant pour la plupart leur insertion dans la vie active, à travers ses ateliers, notamment son Centre «Ndomo»  à Ségou. Il a aussi favorisé la création de nouveaux supports textiles avec différentes largeurs de bandes et mailles de tissus tissées, en collaboration avec des ateliers de tisserands innovants, ainsi que la réalisation de supports plus élaborés en coton bio. 

Le groupe assure aussi le plaidoyer et contribue aux travaux du groupement Bogo danbé dont il assure actuellement la présidence pour la labellisation du bogolan en zone géographiquement protégée, sous les auspices du ministère en charge des Domaines et en relation avec l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (Ompi). Le bogolan est devenu un véritable label, adopté comme moyen d’expression plastique. Enfin, on peut signaler que Kasobané a exposé ou participé à une trentaine d’exposition au Mali, en Afrique et à travers le monde.


Youssouf DOUMBIA

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