#Mali : Cour d’assises : L’accusé écope de 10 ans de prison

Il usait de moyens subtils pour soutirer d’importantes sommes d’argent de son partenaire. Incapable d’honorer ses engagements contractuels, ce dernier a fini par s’en remettre à la justice pour être dans ses droits

Publié mardi 02 juillet 2024 à 15:45
#Mali :  Cour d’assises : L’accusé  écope de 10 ans de prison

Les travaux de la session spéciale de la Cour d’assises spéciale consacrée uniquement aux crimes économiques et financiers ont débuté, lundi dernier à la Cour d’appel de Bamako. Sur la cinquantaine de dossiers inscrits au rôle de cette 1ère session, c’est un cas d’« abus de confiance, escroquerie, faux et usage de faux » incriminant Bakariba Diarra qui a été examiné en premier par les juges après la cérémonie d’ouverture. Les faits reprochés à ce dernier remontent à courant octobre 2017. à cette époque, cet homme collaborait avec Amara Sisssoko, un partenaire d’affaires dans le cadre des activités économiques et financières avant qu’il ne se rende coupable des faits à lui reprochés.

De l’acte d’accusation et de renvoi devant la Cour d’assises, il ressort que Bakariba Diarra était le promoteur d’une société de distribution, dont les activités se focalisaient sur la fourniture de matériels informatiques et de groupes électrogènes. C’est ainsi qu’en début d’année 2015, il a approché son futur partenaire Amara Sissoko, administrateur d’une agence immobilière de la place pour une collaboration dans le cadre d’activités économiques et financières. Bakariba n’avait pas agi ainsi gratuitement, car il savait d’autant plus que ce dernier évoluait dans le domaine du préfinancement de marchés ou commandes, tant dans le secteur public que privé.

C’est ainsi que, les susnommés, à travers un accord cadre, ont décidé d’entamer une collaboration pour la bonne marche de leurs activités économiques respectives. Pour ce faire, et conformément aux clauses de leur accord commun, Amara Sissoko a financé tous les marchés apportés par Bakariba Diarra qui, à son tour, soit après exécution desdits marchés, soit du délai convenu, a remboursé régulièrement les fonds. Puis comme cela se doit, ils se sont partagés les bénéfices obtenus avec 60% de part pour Amara Sissoko, le bailleur.

 

Pile de documents comme preuve

Les relations d’affaires entre les deux hommes se sont poursuivies sans anicroches et en totale confiance jusqu’en février 2016. à cette date, Bakariba Diarra a commencé à semer le doute dans l’esprit de son partenaire. Contre toute attente, il devenait réticent lorsqu’il s’agit d’honorer ses engagements contractuels.  L’homme ne reversait plus à son partenaire les fonds préfinancés, encore moins les bénéfices au terme échu pendant qu’au même moment, Amara Sissoko était mis sous pression par les banques auprès desquelles il levait habituellement les fonds en crédit pour la cause et dont les dates d’échéances étaient arrivées à terme pour le remboursement.

Plus le temps passait, plus les choses s’envenimaient. Voyant le préjudice subi s’élever à la somme d’environ 943 millions de Fcfa à titre principal et de plus de 253 millions de Fcfa d’intérêts, Amara Sissoko ne pouvait pas rester sans réagir. C’est ainsi qu’il commença à harceler continuellement son partenaire Bakariba Diarra afin qu’il puisse s’exécuter sans délai. Cependant, pour prouver sa bonne foi et maintenir l’espoir d’un succès, ce dernier a présenté à Amara Sissoko plusieurs fausses pièces de certaines administrations ou structures privées ou organisations non gouvernementales (ONG) pour le compte desquelles, il aurait exécuté des marchés. Ainsi, l’homme laissait croire à son partenaire que le retard de paiement serait dû à la lourdeur administrative du circuit financier des structures précitées.

Ce sont ces documents (fausses piéces), notamment des bons de commande, de contrats simplifiés, de factures pro-forma, de bordereaux de livraison, de bordereaux d’émission du budget d’État qu’il amenait comme preuve pour convaincre Amara. Continuant dans ses manœuvres, Bakariba Diarra a sollicité de nouveau son partenaire Sissoko pour préfinancer un autre marché d’achat d’objets d’art au Cameroun sur la base d’un faux contrat de 3 millions d’euros (plus d’un milliard de Fcfa) qui, au bout de deux semaines, leur rapporterai un bénéfice de 55 millions de Fcfa. Pour la circonstance, il lui a remis la somme 110 millions de Fcfa. Le temps passait, toujours rien du côté de Bakariba.

C’est ainsi qu’une certaine inquiétude commença à s’installer dans l’esprit du bienfaiteur de l’escroc. Amara commença à s’interroger sur les vraies intentions de son partenaire. Il réfléchit sur le fait que non seulement Bakariba ne parvenait plus à honorer ses engagements, mais aussi qu’il utilisait des astuces pour se dérober. Vu l’énormité du cumul des sommes d’argent engagées dans leur partenariat, et dont le principal bénéficiaire était jusque-là Bakariba, Amara Sissoko a fini par porter plainte contre le susnommé à la brigade de recherche de Bamako rive gauche de la gendarmerie nationale, laquelle a ouvert immédiatement une enquête qui a permis d’inculper Bakariba Diarra devant le magistrat instructeur pour « abus de confiance, escroquerie, faux et usage de faux ».

Au cours de la procédure, l’accusé a reconnu les faits qui lui sont reprochés sans difficultés. Néanmoins, il tentera de se défendre soutenant qu’il n’est pas seul à commettre les faits pour lesquels il est accusé. Lorsqu’il a comparu à la barre, il n’a pas souhaité changer de stratégie de défense. L’homme est ainsi resté constant dans cette logique. Il a ainsi reconnu avoir travaillé avec le nommé Amara non seulement en tant que partenaire, mais aussi comme conseiller.

Après plus d’une heure de débats, l’accusé Bakariba Diarra n’a pu donner une explication claire et   nécessaire pour que les jurés puissent comprendre de quoi s’agit-il réellement dans cette histoire. Ce qui obligea le président de l’audience de lui poser la question de savoir combien l’accusé doit-il à son ex partenaire Amara Sissoko ? Réponse de l’accusé : « je ne sais pas si je lui dois quelque chose.

Si je lui devais réellement la somme dont on m’accuse, je n’allais pas passer 7 ans gratuitement en prison. J’allais payer la caution pour avoir la liberté provisoire ». Toutefois, l’homme a tenu à préciser que la société qu’il dirigeait obtenait des marchés ou des commandes, non seulement du secteur public mais aussi du privé par l’intermédiaire de plusieurs personnes travaillant dans l’administration publique ou dans le privé pour la transaction d’objets d’art. « Avec l’appui financier de Amara Sissoko, il préfinançait les marchés provenant des structures précitées principalement de la Présidence de la République. Dans sa réquisition le parquet a chargé l’inculpé des faits avant de revenir sur les circonstances dans lesquelles ils se sont passés.

Le conseil de l’accusé s’est défendu en expliquant que son client a lui-même été victime d'abus de confiance. C’est pourquoi, l’avocat a regretté l’absence de certaines personnes qui auraient dû comparaître à la barre pour l’éclatement de la vérité. L’avocat a fini par plaider non coupable en faveur de son client.  Cette plaidoirie n’a pas produit l’effet escompté. C’est ainsi qu’après les procédures requises en l’espèce la Cour l’a reconnu coupable des faits, écartant toutes formes de circonstances atténuantes. L’homme a ainsi écopé de 10 ans d’emprisonnement ferme. En l’absence de la partie civile, la Cour n’a pas statué sur  les intérêts civils

Tamba CAMARA

Lire aussi : Bamako : Triste fin d’un jeune mécanicien

Les accidents de travail sont monnaies courantes. Comme pour dire que chaque métier à ses risques. Cependant, il suffit de prendre le minimum de précaution pour être à l’abri d’un accident mortel..

Lire aussi : Koutiala : Six dealers mis hors d’état de nuire

Nous les désignerons par leurs initiales pour des raisons bien compréhensibles. Il s'agit de M.K (17 ans), B.W (18 ans), B.T (28 ans), M.T (48 ans), Mo.K (17 ans) et Mo.T (16 ans)..

Lire aussi : Lafiabougou : Faux samaritain, vrai voleur

«L’apparence est trompeuse», dit une maxime connue de tous. Autrement dit, on ne doit jamais se laisser convaincre par ce qu’on aperçoit à l’extérieur d’un individu. Et pour cause, il est possible que la personne garde des tonnes de mauvaises choses à l’intérieur d’elle même..

Lire aussi : Djicoroni-Para : Il cherchait plutôt à voler une moto que du carburant

Les policiers les plus avertis vous diront que « l’occasion fait le larron ». Eux (les limiers) qui ont pour mission de protéger les personnes et leurs biens dans la cité savent de quoi ils parlent. Pour la simple raison que chaque jour que Dieu fait, les malfrats prouvent l’évidence de cet.

Lire aussi : Markala : Des revendeurs d’essence au cachot

De par leur nature, certains individus ne se plaisent que lorsqu’ils constatent que leurs semblables traversent des moments de difficultés, quoi que éphémères..

Lire aussi : Kayes : La police interpelle des vendeurs de charogne

Les éléments du commissariat de la Régie chemins de fer de Kayes avec à leur tête le commissaire principal Mohamed B. Koumaré, ont récemment mis hors d’état de nuire quatre individus qui s’apprêtaient à mettre sur le marché de la viande de bœuf impropre à la consommation..

Les articles de l'auteur

#Mali : La HAC avertit contre les attaques visant les représentants de l’État

-.

Par Tamba CAMARA


Publié mardi 18 novembre 2025 à 17:24

Koutiala : Six dealers mis hors d’état de nuire

Nous les désignerons par leurs initiales pour des raisons bien compréhensibles. Il s'agit de M.K (17 ans), B.W (18 ans), B.T (28 ans), M.T (48 ans), Mo.K (17 ans) et Mo.T (16 ans)..

Par Tamba CAMARA


Publié lundi 17 novembre 2025 à 08:48

Le livre de Seydou Traoré : La démocratie passée à la loupe

«Tant qu’on aura pas réglé la crise de Kidal, le Mali n’aura pas la paix. C’est pourquoi, il faut tout faire pour restaurer l’État dans toutes ses dimensions dans la région», a déclaré Seydou Traoré lors du lancement de son livre.

Par Tamba CAMARA


Publié lundi 17 novembre 2025 à 08:41

Lafiabougou : Faux samaritain, vrai voleur

«L’apparence est trompeuse», dit une maxime connue de tous. Autrement dit, on ne doit jamais se laisser convaincre par ce qu’on aperçoit à l’extérieur d’un individu. Et pour cause, il est possible que la personne garde des tonnes de mauvaises choses à l’intérieur d’elle même..

Par Tamba CAMARA


Publié mardi 11 novembre 2025 à 09:12

Djicoroni-Para : Il cherchait plutôt à voler une moto que du carburant

Les policiers les plus avertis vous diront que « l’occasion fait le larron ». Eux (les limiers) qui ont pour mission de protéger les personnes et leurs biens dans la cité savent de quoi ils parlent. Pour la simple raison que chaque jour que Dieu fait, les malfrats prouvent l’évidence de cette maxime à travers la ville de Bamako et ses environs..

Par Tamba CAMARA


Publié lundi 10 novembre 2025 à 12:45

Kayes : La police interpelle des vendeurs de charogne

Les éléments du commissariat de la Régie chemins de fer de Kayes avec à leur tête le commissaire principal Mohamed B. Koumaré, ont récemment mis hors d’état de nuire quatre individus qui s’apprêtaient à mettre sur le marché de la viande de bœuf impropre à la consommation..

Par Tamba CAMARA


Publié mardi 21 octobre 2025 à 08:05

Bamako : La punition de la discorde

«Il faut tout un village pour éduquer un enfant », dit une maxime bien connue chez nous. D’où toute l’importance de l’implication de toute la communauté dans l’éducation de l’enfant. à commencer par sa famille, le voisinage, le quartier, voire tout le village..

Par Tamba CAMARA


Publié mercredi 15 octobre 2025 à 09:48

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner