La ministre Mariam Maïga avec des enfants de la rue
Cette journée, instituée par les Nations unies en 2009, est célébrée depuis 2012 pour signifier l’humanité de ces enfants et alerter sur l’urgence d’agir pour leur protection. Cette année, le thème est intitulé : «L’accès aux services de protection et de réinsertion sociale: un droit pour les enfants de la rue».
Les organisations de la société civile (OSC)
entendent saisir l’opportunité pour lancer un appel aux autorités en vue de les
amener à s’impliquer activement dans la quête de réponse au phénomène des
enfants de la rue.
La ministre de la Promotion de la Femme, de
l’Enfant et de la Famille a souligné que le phénomène des enfants de la rue
constitue une violation grave de leurs droits. Elle a indiqué que le fléau
touche plus de 120 millions d’enfants à travers le monde, dont 30 millions en
Afrique. Mme Coulibaly Mariam Maïga dira aussi qu’il est en contradiction avec
les engagements pris par la communauté internationale pour la promotion et la
protection des droits des enfants et avec les valeurs ancestrales de nos
sociétés africaines. Ces mômes vulnérables sont victimes, a-t-elle déclaré, de
privation de leurs droits à l’éducation, la santé,la justice, la sécurité, mais aussi aux loisirs.
Ils courent aussi un risque de violence, de stigmatisation et d’exclusion
sociale.
En ce qui concerne les acquis de
notre pays en faveur de la protection des droits des enfants, la ministre en
charge de la Promotion de la Femme a rappelé l’adoption en 2014 de la Politique
nationale de promotion et de protection de l’enfant. Selon elle, d’autres
efforts ont trait à la prise en charge médicale gratuite des enfants de la rue
par le Régime d’assistance médicale (Ramed), l’accès des filles en situation de
rue aux programmes de formation et d’insertion professionnelle, les recherches
de famille de ces enfants, le suivi des enfants réinsérés en famille en vue de
faciliter leur scolarisation.
Mme Coulibaly Mariam Maïga a
rendu hommage au Samusocial Mali, qui depuis 25 ans, intervient en permanence
dans les rues de Bamako pour apporter une aide médicale et psychosociale à ces
enfants. «Chaque année, ce sont plus de 2.000 enfants et jeunes de la rue qui
bénéficient de l’assistance du Samusocial Mali et ses partenaires», a-t-elle
déclaré.
Pour sa part, le directeur du
Samusocial Mali a salué la forte mobilisation des différents acteurs. Selon
Alou Coulibaly, cela témoigne de leur volonté d’agir face au spectacle désolant
des milliers d’enfants en rupture sociale et familiale et contraints à la
survie en rue. Selon lui, l’heure est à l’action face à l’ampleur et aux
conséquences néfastes de ce phénomène. Et de relever que ces enfants ne sont
que des victimes des dysfonctionnements au sein de nos familles, des tares de
notre société en matière de respect des droits de l’enfant et des insuffisances
de nos politiques et programmes en matière de protection de l’enfant.
Il a aussi rappelé que les
Nations unies, à travers le Comité des droits de l’enfant, s’activent à fournir
aux États des orientations sur la manière d’élaborer des stratégies nationales
globales en faveur des enfants de la rue. Alou Coulibaly soulignera le
lancement en 2018 à Marrakech au Maroc, d’une campagne panafricaine pour des
villes africaines sans enfant en situation de rue. Jusque-là, a-regretté l’humanitaire,
ces différents appels à agir contre le phénomène n’ont pas abouti, dans notre
pays, à des initiatives concrètes mises en place par les pouvoirs publics pour
la protection et la réintégration des enfants de la rue.
Au nombre des défis à relever, le
directeur du Samusocial a cité la réintégration des enfants de la rue dans la
société, la prévention du phénomène notamment en renforçant la sensibilisation
des communautés sur les pratiques néfastes aux enfants, les violences faites
aux enfants de la rue. Une enquête réalisée par le Samusocial en 2021, a-t-il
précisé, a démontré l’existence d’un véritable système de violences multiformes
et permanentes sur les enfants de la rue.
Parmi les nombreuses initiatives prises par les OSC et les structures publiques, dans notre pays en faveur de ces enfants, a-t-il énuméré, figurent la création de centres d’hébergement, des équipes mobiles d’aide, l’accompagnement des enfants vers notamment les centres de santé, les structures éducatives et services d’état civil.
Tiedié DOUMBIA
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