L’Essor :
Quels sont les défis auxquels les jeunes entrepreneurs au Mali sont confrontés
lorsqu’ils cherchent à financer leurs projets ?
Mamadou Ba
: Les défis pour nos jeunes entrepreneurs portent essentiellement sur la bonne
idée de projet, l’accès aux formations techniques et aux financements adaptés.
Je voudrais rappeler à vos lecteurs que l’Agence pour la promotion de l’emploi
des jeunes (Apej) a été créée par la Loi n° 03-31 AN/RM du 25 août 2003,
modifiée par la Loi n°2014-068/AN-RM du 31 décembre 2014. Il s’agit d’un
Établissement public à caractère administratif, doté de la personnalité morale
et de l’autonomie financière et placé sous la tutelle du ministre en charge de
l’Emploi.
Organe d’exécution du Programme emploi-jeunes (PEJ), l’Apej a pour missions de
concourir à la création d’emplois pour les jeunes en milieux rural et urbain,
diplômés ou non, notamment en facilitant l’accès au marché du travail et au
crédit. Le groupe cible de l’Apej est constitué de jeunes (hommes et femmes)
âgés de 15 à 40 ans, y compris ceux de la diaspora.
L’objectif de développement de l’Apej est de contribuer au développement économique et social du pays à travers la mise en œuvre de la Politique nationale de l’emploi et de la Politique nationale de la formation professionnelle en offrant aux jeunes Maliens des opportunités d’emploi dans les différents secteurs d’activité économique à travers l’emploi salarié ou l’auto-emploi. L’Apej est représentée sur l’ensemble du territoire national à travers 13 coordinations régionales et 21 points focaux. Sur la période de référence 2004-2023, les interventions de l’Apej ont touché directement 220.735 jeunes et indirectement 44.882, soit 265.617 bénéficiaires.
L’Essor : Pouvez-vous nous donner des exemples de situations où le problème de
financement a entravé le développement des projets des jeunes au Mali ?
Mamadou Ba
: C’est une évidence. Nous enregistrons à l’Agence pour la promotion de
l’emploi des jeunes, plusieurs centaines de plans d’affaires des jeunes. Ces
plans répondent bien souvent à tous les critères de pertinence, de qualité, de
faisabilité commerciale, d’innovations et sectorisation, etc. Leur réalisation
a des incidences positives en termes de créations d’emplois directs et
indirects, de fiscalités pour l’État et de dynamisation de l’économie.
Cependant, nous ne parvenons pas à les financer faute de ressources. Les dépôts à termes (DAT) que nous avions déposés dans les différentes banques partenaires ont été mobilisés par celles-ci du fait que les jeunes promoteurs qui avaient obtenu des financements n’ont pas remboursé les prêts. En plus, depuis la suppression, en fin 2018, de la Taxe emploi jeune qui finançait les activités de l’Apej, la situation budgétaire est très contraignante. Il n’est pas rare de rencontrer des jeunes qui veulent entreprendre. Pour autant, n’est pas entrepreneur qui le veut. Il faut avoir un objectif précis, maitriser son plan d’affaires et pouvoir le défendre devant un bailleur, avoir le goût du risque, savoir innover et être persévérant.
L’Essor : Quelles solutions ou alternatives proposez-vous pour surmonter les
difficultés financières rencontrées par les jeunes entrepreneurs au Mali ?
Mamadou Ba
: L’Apej mène régulièrement des campagnes d’information et de sensibilisation
sur l’entreprenariat auprès des jeunes et des établissements scolaires.
La deuxième composante du Programme emploi jeune porte sur le développement de
l’esprit d’entreprise chez les jeunes. Les axes opérationnels sont les suivants
: la promotion de la culture entrepreneuriale, la promotion de l’entreprenariat
jeune, la formation à l’entreprenariat, le renforcement des capacités des bureaux d’études, le développement d’un
dispositif d’appui/conseil aux jeunes entrepreneurs, le développement du
coaching et le développement du système d’incubation.
L’Essor : Avez-vous des recommandations spécifiques pour les jeunes qui
cherchent des financements ?
Mamadou Ba
: Sous la tutelle de notre ministère, c’est une priorité. Au-delà des Banques,
nous avons déjà identifié plusieurs partenaires techniques et financiers à cet
effet comme LuxDev, la SNV, le Projet régional d'appui au pastoralisme au Sahel
(Praps), la Banque mondiale à travers le Projet de développement des
compétences et emploi des jeunes (Procej), etc. afin de nous accompagner pour
l’accès aux financements sous forme de prêts ou de subventions.
Nos jeunes
doivent également donner le bon exemple. La question de la garantie des jeunes
doit être réévaluée. Les différents outils Germe, Cree, Cle, Step, Cefe,
Éducation financière, etc. sont en soi des outils efficaces, mais sans
accompagnement des jeunes formés jusqu’à l’élaboration des projets, la
recherche de financement et l’accompagnement des premiers pas du jeune
promoteur, le processus ne serait pas optimal. Il s’agit ici de développer un
dispositif d’appui conseil aux jeunes promoteurs depuis la phase conception de
son projet jusqu’à sa mise en œuvre. Il s’agit du coaching qui va consister à
mettre à la disposition des jeunes un réseau de coach, composé de
professionnels experts dans tous les domaines de l’entreprise. Cet appui devra
contribuer à améliorer la gestion des entreprises créées et assurer leur
pérennisation.
L’Essor :
Comment les politiques gouvernementales actuelles soutiennent-elles l’accès des
jeunes entrepreneurs au financement de leurs projets ?
Mamadou Ba
: C’est une priorité des autorités. Il n’y pas que l’Apej ou l’ANPE. Il y a d’autres dispositifs à travers les
projets et programmes surtout dans le secteur de l’économie rurale. Au besoin,
nous orientons les jeunes vers les mécanismes disponibles. Les jeunes n’ont pas
besoin que de financements, ils sont également besoin de formations y compris
en gestion d’entreprise.
L’Essor :
Quels types de financement ou d’aides spécifiques pensez-vous être les plus
adéquats pour les jeunes entrepreneurs?
Mamadou Ba
: Au niveau du Programme emploi jeune, il s’agit de renforcer les liens de
coopération avec les acteurs du secteur financier, renforcer les relations avec
les banques et les institutions de microcrédit, développer un mécanisme de
financement direct par le Fnej des projets des jeunes et renforcer le Fonds
national pour l’emploi des jeunes en trouvant des sources de financements.
Comme je l’ai dit plus haut, les jeunes doivent donner le bon exemple.
Nous avons déjà financé 20.607 plans d’affaires des jeunes dans le
secteur des PME/PMI (tracteurs, chèques géants, télé-centres, projets dans
différents secteurs, transferts d’argent, kits de démarrage d’entreprises, bourses
de l’emploi et de la formation professionnelle, équipements agricoles, etc.).
Et 1.834 jeunes ont été installés dans la pisciculture à cage flottante par le
financement de 220 projets. Le taux de remboursement n’atteint pas 30%. Cette
situation grippe le fonctionnement du revolving des financements.
L’Essor : Quels peuvent être les facteurs clés de succès des initiatives ou
programmes de soutien existants pour le financement des projets des jeunes au
Mali ?
Mamadou Ba : La fixation d’objectifs clairs, la formation et le bon encadrement sont les bases. Il est reconnu que les petites et moyennes entreprises (PME) génèrent plus de la moitié des emplois formels dans le monde et apportent des solutions efficaces aux besoins des consommateurs.
Réalisée par
Fiacre DIOMA
Rédaction Lessor
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