
Ousmane
Samassékou est l’archétype de l’artiste américain qui sait se vendre, sans
fausse modestie, mais aussi sans hésiter sur les mots. Partout où on le voit
sur scène ou en discussion avec les journalistes francophones ou anglophones,
le jeune réalisateur malien fait preuve d’une décontraction à nulle autre
pareille.
Des
dreadlocks sur la tête, chemise et pantalon bouffants, Ousmane, un jeune homme
de 35 ans, marche à pas de charge en répondant en même temps à des journalistes
autrichiens dans le hall d’une salle de cinéma de Ouagadougou. C’était lors de
la 28è édition du Fespaco en 2023.
Doté
d’une formation académique en économie et gestion, complétée par des études
spécialisées en production audiovisuelle et d’art au Conservatoire, il a
consolidé ses compétences à travers une série d’ateliers et de formations
prestigieuses à travers les continents, notamment aux festivals des 3
continents à Nantes, à la Fabrique des cinémas au festival de Cannes, et au
Forum de IDFA à Amsterdam, entre autres. «Mon parcours professionnel reflète ma
capacité à mener à bien des projets audiovisuels de grande envergure, que ce
soit en tant que réalisateur, coordonnateur, producteur, ou manager en Afrique
et ailleurs», explique le réalisateur.
Parmi ses réalisations et coordinations notables figurent des productions
primées et sélectionnées pour des compétitions prestigieuses, et des
contributions à des projets de terrain de grande envergure financés par des
organismes de renommée mondiale. Il préfère aborder les thématiques sur la
condition humaine. Partout où l’homme subit des injustices, des traitements
inhumains, Ousmane s’y intéresse. Ainsi, le professionnel du cinéma n’est plus
seulement dans un métier. Ousmane en donne la preuve avec sa multitude de
qualifications. Il est coordonnateur et producteur sur certains films, tandis
qu’il réalise ses propres projets de cinéma. Sur d’autres, il peut être
régisseur ou monteur et même parfois directeur photo et souvent du son.
Pour
lui, les choses sont très claires. «Le cinéma est venu dans ma vie d’une
manière assez inattendue, mais je l’ai accueilli avec passion et curiosité»,
explique-t-il. À la base, il affirme avoir toujours été attiré par l’art et
l’expression créative, notamment à travers l’écriture et la lecture. C’est son
conteur d’oncle qui a créé et nourri cette passion du conte en lui. Mais, c’est
à travers une amie actrice qu’il a découvert le côté pratique du cinéma. Il a
commencé en tant qu’acteur avant d’explorer d’autres aspects du métier,
devenant technicien. Pendant ses années de lycée, il était également impliqué
dans le slam. Ce qui a renforcé son intérêt pour l’expression artistique. «Au
fil du temps, ma passion pour le cinéma a grandi grâce à des rencontres, des
études au Conservatoire et des expériences extérieures», souligne Ousmane
Samassékou.
Le
cinéma a enrichi sa vie à bien des égards, reconnaît-il. Aussi bien sur le plan
intellectuel, en gestion culturelle, en production, ainsi qu’une expertise
technique en tant que chef opérateur, ingénieur du son et scénariste. En outre,
le cinéma m’a exposé à divers domaines artistiques tels que la peinture, la
littérature, la musique et la danse. Sur le plan professionnel, il avoue avoir
exprimé sa créativité et s’est épanoui en tant que réalisateur et producteur.
La
problématique du financement des productions est une réalité. Les sources
classiques de financement se ferment, beaucoup de réalisateurs et producteurs
ont du mal à obtenir le moindre Kopeck pour financer leurs productions. La
réponse de Ousmane Samassékou ne tarde pas. «Je pense que le secret pour
produire suffisamment de films réside dans la créativité et la détermination».
Il est important de rechercher des financements alternatifs, tels que les
subventions, les partenariats avec des entreprises ou des organisations voire
le financement participatif. Et il ajoute qu’il est crucial de gérer
efficacement les ressources disponibles et de rester flexible dans la
réalisation des projets, en ajustant les budgets et les plans de production
pour les adapter aux besoins.
«Les défis financiers sont omniprésents, ainsi que les obstacles liés aux
ressources matérielles, à la formation et à la distribution des œuvres, surtout
dans un pays où le financement du cinéma est quasi-inexistant», constate notre
réalisateur.
Pour
surmonter ces défis, il propose la collaboration et la synergie des
partenariats nord-sud ou sud-sud, favorisant ainsi une complémentarité entre
les différentes régions d’Afrique. Cette approche permet de combler les lacunes
financières et donner à nos productions la visibilité qu’elles méritent, même
dans un contexte où le public local peut parfois manquer de soutien.
Des projets de production et de réalisation, Ousmane Samassékou n’en manque pas du tout. Bien au contraire, il est à la fois sur des réalisations et des productions. Actuellement, il a plusieurs projets en cours et travaille notamment sur un court métrage de fiction intitulé «Dolo - étoile», qui devrait bientôt voir le jour. Parallèlement à cela, il prépare son prochain long métrage documentaire intitulé : «Dreamscape» (Paysage de rêve). En tant que producteur, Samassékou collabore avec des cinéastes talentueux comme Angèle du Sénégal pour sa nouvelle série et Kady Traoré pour son prochain long métrage. «Ces projets témoignent de ma volonté de continuer à créer et à promouvoir le cinéma africain, malgré les défis auxquels il est confrontés», explique-t-il.
Quelques prix et distinctions
- Prix du meilleur réalisateur Uemoa à Clap Ivoire 2023 avec le court
métrage de fiction «L’appel de nuit»;
«Dernier refuge», documentaire réalisé en 2021, il a représenté le Mali
dans le monde avec, entre autres :
- Prix du Kewale People du Meilleur réalisateur malien en 2022 ;
- Prix du meilleur réalisateur malien en 2023 au festival Agna ;
Grand prix du CPH Dox au Danemark ;
- Prix du jury au festival TARIFA ;
- Grand prix du meilleur film documentaire africain aux Encounters en
Afrique du Sud ;
- Tanit d’argent à Carthage au JCC en Tunisie ;
- Médaille d’Or au festival African de New York en 2023 ;
- Grand prix du jury aux Escales documentaires de la Rochelle en France ;
- Grand prix du jury à Porto Doc au Portugal ;
- Grand prix du jury au Stlouis'Docs - Festival du film documentaire de
Saint Louis ;
- Prix de la critique audiovisuelle au Stlouis'Docs - Festival du film docu
mentaire de Saint Louis au Sénégal ;
- Et notre Afrique sur scène, coréalisateur, documentaire de 35 mn ;
- Les Héritiers de la colline, long métrage de docu-fiction sur l’Aeem
en 2015.
Youssouf DOUMBIA
Le gouverneur de la Région de Koulikoro, le Colonel Lamine Kapory Sanogo, a présidé, vendredi dernier dans la salle de conférence du gouvernorat, une réunion sur les préparatifs de la prochaine Biennale artistique et culturelle qui doit se tenir en décembre à Tombouctou..
La 9è édition de ce rendez-vous du balafon, un instrument mythique propre à certaines communautés africaines, se tiendra sous le thème : «Le Balafon, symbole de la transformation sociale dans un nouvel espace souverain». Rendez-vous est pris du 9 au 11 octobre prochains dans la capitale du K.
Il se nomme Aly Guindo, mais tout le monde l’appelle par le sobriquet Waka qui signifie «vient en mossi». Sa profession : guide individuel, une activité qu’il exercice depuis 2013 et qui fait aujourd’hui de lui un acteur presque incontournable du tourisme national..
La capitale malienne (Bamako) accueillera la 2è édition de la Nuit du textile africain (NTA). Elle se tiendra du 8 au 14 septembre prochain sous le thème : «Textiles africains : impacts culturels et économiques»..
Le moins que l’on puisse dire est que «2025, décrétée Année de la culture» fait des émules. Depuis janvier dernier, les présentateurs et présentatrices du JT de 20h du dimanche sur les antennes de l’Ortm s’habillent en made in Mali..
Les forces vives du Cercle de San ont procédé, jeudi dernier à l’évaluation de l’organisation de la phase locale de la Biennale artistique et culturelle qui s’est déroulée du 22 au 24 juillet dernier dans la région..