![#Mali ; Maryse Condé : L’autrice DE «Ségou» n'est plus](http://admin.journalessor.ml/assets/img/posts/1712305548.jpg)
Depuis
plusieurs années, le nom de Maryse Condé était cité parmi les prétendants au
prix Nobel de la littérature. L’autrice guadeloupéenne, morte dans la nuit du
1er au 2 avril 2024, laisse derrière elle une œuvre au sein de laquelle elle
décrit les ravages du colonialisme et le chaos du post-colonialisme. Voici une
sélection de quelques récits qui racontent les engagements et le parcours d’une
écrivaine majeure de la Francophonie. «Ségou»
(1984) : le déclin d’un royaume de l’Afrique précoloniale. Ségou est son
premier grand succès littéraire. L’ouvrage, construit autour de la famille
noble de Dousika Traoré, décrit le lent déclin du royaume bambara de Ségou qui
s’étendait, depuis la fin du XVIIè siècle, sur une grande partie de l’actuel
Mali.
L’autrice raconte l’esclavage, l’arrivée des Européens ou encore le développement de l’islam et fait le récit des traditions du peuple polythéiste et animiste des Bambara, du culte des ancêtres aux sacrifices rituels. Cette saga en deux tomes explore la grandeur et la richesse d’un peuple de l’Afrique précoloniale.
«Moi,
Tituba sorcière...» (1984) : histoire coloniale et chasse aux sorcières. En
février 1692, une série de procès en sorcellerie s’ouvre à Salem, un village du
Massachusetts. Plus de 140 femmes et hommes sont jugés, vingt d’entre eux sont
exécutés. Le roman de Maryse Condé – à l’origine titré Moi, Tituba sorcière
noire de Salem – plonge dans cet épisode de l’histoire coloniale des États-Unis
en imaginant la vie de Tituba, jeune esclave du pasteur de Salem, alors accusée
d’être une sorcière.
«La
Vie sans fards» (2012) : une autrice sans fiction. «Voici peut-être le plus
universel de mes livres», déclarait-elle lors de la sortie de son
autobiographie. Véritable «tentative de parler vrai», elle y raconte ses années
en Afrique à la découverte de son identité, la naissance de sa vocation
d’écrivaine ou encore ses doutes face à la maternité. «Traversée
de la Mangrove» (1989) : la société guadeloupéenne dans un roman choral.
Traversée de la Mangrove est le récit d’une nuit. En plein cœur de la forêt,
ils sont plusieurs à veiller le corps d’un homme dont personne ne sait
grand-chose. «Rêves amers» (1991) : Haïti raconté pour la jeunesse. Il a
d’abord été publié sous le titre Haïti Chéri. Souvent étudié dans les classes
de CM2, ce roman est le premier récit que Maryse Condé destine à la jeunesse.
L’ouvrage évoque les conditions de vie en Haïti à l’époque où Jean-Claude
Duvalier présidait le pays. Maryse Condé narre le parcours de Rose-Aimée, une
jeune fille issue d’une famille pauvre vivant dans la région du Cap et placée
comme domestique auprès d’une famille bourgeoise violente. L’autrice
guadeloupéenne entretenait un lien très fort avec Haïti, un pays qu’elle
évoquait comme le lieu «où la négritude se mit debout pour la première fois».
Enfin,
«L’Évangile du nouveau monde» (2021) : récit biblique et testament. Maryse
Condé avait annoncé en 2017 que son roman Le Fabuleux et triste destin d’Ivan
et d’Ivana serait son dernier ouvrage. Trois ans après avoir remporté le prix
Nobel alternatif de la littérature, l’autrice publiait «L’Évangile du nouveau
monde», son véritable dernier récit. Comme un adieu, ce roman explore la
société guadeloupéenne à travers une réécriture de la Bible. Maryse Condé livre
une ode à la fraternité et à l’amour, un passage par la Genèse pour écrire
l’espoir et l’avenir.
Yousouf DOUMBIA
avec France info
Youssouf DOUMBIA
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