#Mali : Théâtre : «Ala te Sunogo», une pièce malienne qui cartonne sur les réseaux sociaux

Solo, un muet vit, danse et dort dans la rue. Goundo, la fille de Bougouniéré en est émue.

Publié vendredi 15 mars 2024 à 08:38
#Mali : Théâtre : «Ala te Sunogo», une pièce malienne qui cartonne sur les réseaux sociaux

Elle demande à sa mère d’héberger le garçon. Une connivence s’établit entre Solo et Goundo. La jeune fille comprend que la danse est le langage du jeune muet. Elle lit dans ses gestes et s’en fait l’interprète. Mais Bougouniéré veut se débarrasser du jeune homme, qui pèse sur son budget et provoque un intérêt trop insistant chez sa fille. Elle tente de le faire engager comme danseur par Cheickna, un opérateur culturel de la place.


De son côté, Cheikna est en proie à des attaques incessantes. Kotèso, un centre culturel qu’il a fondé provoque beaucoup de jalousies. Harcelé par des agents publics corrompus ou incapables, il est acculé. Même l’entreprenante Super-Bougou, experte en sciences occultes, ne parvient pas à dénouer la situation.

Dans les années 1980, les comédiens du théâtre national du Mali reprennent la tradition du kotèba – farces burlesques de critique sociale jouées dans les villages bamanans et l’adaptent à la scène. Ils montent notamment un spectacle intitulé Bougouniéré. Le titre, une petite bonne rurale et drolatique, est interprété par Diarrah Sanogo, qui en tire immédiatement une célébrité nationale.

En 1999, la compagnie théâtrale de BlonBa vient de naître et redonne vie au personnage dans «Le retour de Bougouniéré», une comédie de kotèba qui sera représentée plus de cent cinquante fois en Afrique et en Europe. Toujours aussi truculente, quoique chaque fois placée dans des situations différentes, Bougouniéré est à nouveau le personnage principal de «Bougouniéré invite à dîner» et fait une apparition dans «Sud-Nord, le kotèba des quartiers». Devenue un «type» du kotèba d’aujourd’hui, elle croise cette fois sa nouvelle aventure avec la danse contemporaine, un art en pleine effervescence à Bamako. Elle est un personnage central de «Ala tè sunogo».

L’évolution et la modernisation du kotèba ont convaincu la société malienne et donné une perspective à une lignée culturelle qui sinon était vouée à la disparition ou à la folklorisation. Quoique le nouveau kotèba soit formellement très différent de ce qui se faisait dans les villages, il est spontanément reconnu par le public comme d’inspiration endogène et en tire une vive popularité. Avec «Ala tè sunogo», BlonBa fait un nouveau pas et tente un mariage entre le kotèba et la danse contemporaine.

Au début des années 2000, la chorégraphe haïtienne Kettly Noël s’installe à Bamako. Elle y fonde une compagnie de danse contemporaine et y ouvre un lieu, Donko Séko, qui accueille notamment des enfants de la rue. Plusieurs d’entre eux sont aujourd’hui des danseurs confirmés. De cette expérience naissent des vocations ardentes, des œuvres de qualité, un vivier d’artistes plein d’énergie et de créativité, une diversification des perspectives avec l’intervention de nouveaux chorégraphes étrangers et l’émergence de créateurs maliens. Mais les formats de la danse contemporaine, trop marqués par les standards occidentaux, peinent à prendre une place dans l’imaginaire culturel des Maliens, à trouver leur économie, à faire vivre au pays les jeunes qui s’y sont engagés avec tant d’énergie et de talent. C’est un paradoxe dans une civilisation où la danse est de toutes les occasions importantes et de toutes les réjouissances. Le projet «Ala tè sunogo» est pensé pour populariser le travail de ces jeunes gens en intégrant des moments de danse contemporaine à un type de spectacle bien identifié et apprécié par le public bamakois.

Un spectacle de la Compagnie Blonba/Culture en partage. Avec Adama Bagayoko, Altina Baldé, Diarrah Sanogo, Sidy Soumaoro, Souleymane Sanogo. Un texte de Jean-Louis Sagot-Duvauroux, une mise en scène de J.L Sagot-Davauroux et Ndji Traoré, Production BlonBa et coproduction : théâtre d’Ivry-Antoine Vitez. Co-fondateur de BlonBa avec Alioune Ifra Ndiaye, Jean-Louis Sagot-Duvauroux est dramaturge et essayiste.

Pour BlonBa, il a écrit ou co-écrit les textes de sept spectacles qui ont été largement diffusés dans l’espace francophone. Il est également l’auteur du scénario et des dialogues de La Genèse, long-métrage de Cheick Oumar Sissoko, sélection officielle Cannes 1999 «Un certain regard». La mise en scène du spectacle est le fruit, selon la tradition du kotèba, d’un travail très collectif. Jean-Louis Sagot-Duvauroux et Ndji Yacouba Traoré, qui a été l’assistant de Patrick Le Mauff lors des trois dernières créations de BlonBa, ont conduit ce travail, aidés des conseils de François Ha Van.

Youssouf DOUMBIA

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