#Mali : Veuve pleureuse : Un arbre fascinant aux multiples vertus

De plus en plus, on voit des maisons de Bamako parées avec des arbres grimpants dont les branches, vu de loin, ressemblent à celles des manguiers

Publié jeudi 02 mai 2024 à 05:22
#Mali : Veuve pleureuse : Un arbre fascinant aux multiples vertus

 Une croyance populaire soutient qu’il ne faut jamais maudire sous cet arbre au risque de voir la malédiction exaucée

 

En effet, l’arbre «la veuve pleureuse» est scientifiquement connu sous le nom de Ficus lacrima. Cette espèce d’arbre est originaire de régions tropicales, principalement en Amérique du Sud et en Afrique. C’est un grand arbre à feuilles persistantes, pouvant atteindre des hauteurs impressionnantes de plus de 30 mètres.  Il tire son nom de sa capacité unique à libérer de l’eau à partir de ses feuilles larges, de forme ovale et d’un vert brillant. Ce phénomène, appelé guttation, se produit généralement le matin ou la nuit lorsque l’humidité est élevée. Les gouttelettes d’eau s’accumulent aux extrémités des feuilles, donnant l’impression que l’arbre pleure. Cette caractéristique donne à cet arbre une allure fascinante, qui attire les curieux.

Assis seul sous son hangar, Chaka Sidibé, un jeune homme âgé d’une vingtaine d’années, semble être en attente de potentiels clients à l’arrivée de notre équipe de reportage au Quartier du Fleuve. Il vend, avec son père, des fleurs depuis qu’il a abandonné l’école. Les clients achètent ces arbres d’extérieur à 2.000 Fcfa le pied pour décorer leurs maisons, car ils peuvent atteindre des hauteurs impressionnantes. «Ces arbres ne demandent que de l’eau et donneront une belle couleur vert foncé. Ils n’aiment pas beaucoup de soleil», explique ce professionnel de fleurs et arbres. Pour lui, il est mieux d’acheter les pieds d’arbres que les pépins qui font 1.000 Fcfa, puisqu’il faut une technique pour que les pépins poussent.

La maison de la famille Keïta au Golf est joliment décorée par les veuves pleureuses. Amadou Traoré, le patriarche de la maison, dit avoir découvert ces arbres autour d’une concession lors d’une de ses missions au Burkina Faso. «J’ai été séduit par le rendu de ces arbres sur la maison et j’ai apporté une dizaine de pieds avec moi. Ils sont faciles à entretenir, ils ont juste besoin d’être arrosés. En plus, ils protègent ma peinture qui était avant couverte de poussière et j’ai de l’ombre dans la cour», affirme Amadou Traoré.

Quant à Awa Diallo, elle a demandé à son mari de les planter à l’intérieur de la cour pour protéger la chambre des enfants des regards extérieurs. La fenêtre de cette chambre fait en effet face à celles du voisin. La dame Diallo prévoit de planter un autre arbre dans une autre partie de sa cour pour protéger ses enfants des regards indiscrets des garçons des voisins qui dorment à la belle étoile en cette période de forte chaleur. En plus de cela, dira-t-elle, la cour bénéficiera d’ombre pour le grand bonheur de ses petits-enfants qui aiment faire du vélo en plein midi.

 

JAMAIS CHEZ UN PAUVRE- Arrosoir en mains, Sékou Kamaté nous reçoit dans sa cour où il a aménagé un espace pour les fleurs. Ce jeune dans la trentaine fait ce travail depuis 2015 avec son grand-frère. Pour lui, ces arbres sont à la mode maintenant, car les gens se sont rendus compte que leurs racines ne sont pas assez solides pour soulever les dalles. En plus, ils empêchent la poussière de rentrer dans la cour et constituent une «barrière de sécurité» pour la maison.

À Moribabougou, un quartier périphérique de Bamako, Alassane Maïga a fait le tour de sa maison avec ces arbres. «Je l’ai fait plus pour ma sécurité que pour la beauté de ces arbres, dit-il. Je recevais la visite de petits voleurs et, un jour, un cousin m’a parlé de ces arbres qui ne sont pas du tout encombrants mais qui démotivent les voleurs». Depuis qu’il a adopté l’astuce, Alassane Maïga n’a plus reçu de visites inopportunes.

Selon Yacouba Berthé affectueusement appelé Rougeot, botaniste dans le magasin de vente de fleurs «Les jardins verts» à Kalanban-coura, la veuve pleureuse joue un rôle essentiel dans l’écosystème. Ses larges branches offrent un habitat idéal pour de nombreuses espèces animales, notamment des oiseaux et des insectes. De plus, son feuillage dense fournit de l’ombre et aide à réguler le climat local. On voit de plus en plus les gens boire la décoction des feuilles de Ficus lacrima pour des vertus thérapeutiques. Oumou Diarra confie avoir vu sur les réseaux que ces feuilles préparées sont efficaces pour le traitement de la fièvre typhoïde. Par mesure de prudence, elle a demandé l’avis de son vendeur de médicaments traditionnels qui a confirmé les vendre à ses clients.

Et qu’il suffit de bouillir quelques feuilles et boire un verre de cette boisson matin et soir. Oumou Diarra a essayé et depuis lors, elle ne souffre plus de typhoïde. Aussi, la boisson servirait à faire baisser la tension artérielle et la fièvre. Elle est également efficace contre les maladies de la peau, le diabète, le rhumatisme, la ménorragie, la stimulation de la respiration, ajoute notre interlocutrice.

Selon la croyance populaire, cet arbre ne pousse jamais chez un pauvre. Il se dit également qu’il est interdit de maudire sous cet arbre au risque de voir la (malédiction) exaucée.

Anta CISSÉ

Lire aussi : Digitalisation de l’Administration : Six solutions innovantes présentées au Chef du gouvernement

L’Administration malienne accélère sa transformation numérique.

Lire aussi : Bourem : La troupe se prépare pour la phase régionale de la biennale Tombouctou 2025

Le samedi 13 septembre 2025, s'est tenue dans les locaux de la préfecture de Bourem, la rencontre de la commission locale chargée des participaratifs de la phase régionale de la Biennale artistique et culturelle Tombouctou 2025. C’était sous la présidence du préfet du Cercle, Kassoum Sanogo.

Lire aussi : Sikasso : La coordination régionale de l’union des journalistes reporters du Mali lance ses activités

La coordination régionale de l’Union des journalistes reporters du Mali (UJRM-Sikasso) a procédé, vendredi dernier dans la capitale du Kénédougou, au lancement officiel de ses activités. L’évènement a regroupé un parterre d’hommes de médias de Sikasso et des Cercles de Bougouni, Kadi.

Lire aussi : Ortm Gao : La sous-délégation du Haut commissariat aux réfugiés offre des matériels à la station régionale

La sous-délégation du Haut commissariat des réfugiés (HCR) à Gao a offert des lots de matériels à la station régionale de l’Office des radios télévisions du Mali (Ortm) de Gao. Les équipements sont constitués de 3 ordinateurs portables, autant d’ordinateurs bureautiques, des tables b.

Lire aussi : Titre Forum de l’investissement en Afrique : La 1ère édition aura lieu du 2 au 4 décembre 2025 à Bamako

Pour renforcer le commerce et les investissements entre les états membres de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), le Centre islamique pour le développement du commerce (CIDC), en partenariat avec le ministère de l’Industrie et du Commerce, organisera du 2 au 4 décembre 2025 dan.

Lire aussi : Guerre informationnelle : L’ autre front de la lutte contre le terrorisme

Alors que les attaques terroristes sont de plus en plus orientées vers le Sud du pays et que les réseaux sociaux deviennent un champ de bataille pour la propagande, experts, usagers de la route et citoyens appellent à une riposte coordonnée des autorités. Entre désinformation et résilience, l.

Les articles de l'auteur

Grandes vacances : C’est aussi une période d’occupation

Ce temps de repos est accordé aux élèves pour qu’ils fassent le plein d’énergie. Mais certains parents préfèrent inscrire leurs enfants à des cours coraniques ou de rattrapage. D’autres occupent leurs progénitures avec des activités lucratives.

Par Anta CISSÉ


Publié mardi 19 août 2025 à 07:57

Familles recomposées : Entre tensions et liens du cœur

À Bamako, les familles recomposées redessinent les contours de la parentalité et de l’amour. Entre traditions, défis émotionnels et quête d’équilibre, ces foyers révèlent des réalités complexes où le cœur doit parfois primer le sang.

Par Anta CISSÉ


Publié mercredi 09 juillet 2025 à 09:24

Journée mondiale de la tortue : vers une meilleure préservation de l’espèce

Le Palais de la culture a abrité, vendredi dernier, la 1ère édition de la Journée mondiale de la Tortue. Célébrée dans notre pays à l’initiative de Mme Keïta Ouleymatou Sidibé, cette journée a pour objectif de préserver les tortues, ainsi que d’autres espèces en voie de disparition..

Par Anta CISSÉ


Publié lundi 26 mai 2025 à 09:13

Élevage des tortues terrestres : Une activité rentable

Il faut débourser entre 30.000 et 175.000 Fcfa pour une paire de tortues. Tandis qu’un seul œuf coûte 5.000 Fcfa. Ce reptile herbivore fait partie des espèces protégées au Mali.

Par Anta CISSÉ


Publié jeudi 22 mai 2025 à 07:23

Conservation et transport de la viande : L’AFS améliore ses pratiques

L’Abattoir frigorifique de Sabalibougou (AFS), spécialisé dans l’abattage et le transport de la viande, est doté d’une technologie de pointe. Elle dispose de trois camions frigorifiques et d’une chambre froide conforme aux normes de santé publique.

Par Anta CISSÉ


Publié mardi 29 avril 2025 à 07:58

Systèmes financiers décentralisés : La digitalisation pour booster le refinancement

La digitalisation des processus du Mécanisme de refinancement des systèmes financiers décentralisés (Meref-SFD) connaît des avancées importantes..

Par Anta CISSÉ


Publié vendredi 18 avril 2025 à 07:54

Recensement général agricole : Dans de bonnes dispositions

La 2è session du comité de pilotage du Recensement général agricole (RGA) s’est tenue, vendredi dernier au ministère de l’Élevage et de la Pêche..

Par Anta CISSÉ


Publié lundi 17 mars 2025 à 07:49

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner