Patrimoine culturel de Bandiagara : L’heure de la Restauration et de réhabilitation du site des Falaises

Ce programme de réhabilitation cible les villages dogons, notamment Ogossagou, Sobane da, Djombolo et Tégourou. Il ambitionne de renforcer le tissu social, la cohésion sociale et la paix

Publié mercredi 19 octobre 2022 à 05:52
Patrimoine culturel de Bandiagara : L’heure de la Restauration et de réhabilitation du site des Falaises

 Cette première réunion du Comité de pilotage s’est déroulée, hier au ministère en charge de la Culture

 

La crise politico-sécuritaire de 2012 a porté un sérieux coup à notre patrimoine culturel avec la destruction des monuments et sites classés sur la liste du patrimoine mondial. Ce drame a favorisé l’ébranlement total des valeurs sociétales tels que la cohésion sociale, le dialogue des cultures, le vivre-ensemble, mais aussi la destruction du tissu social et le déplacement des populations. Au-delà de cette destruction massive du patrimoine, des villages comme Djombolo, Tégrou, Ogossagou et Soban da ont été entièrement détruits avec des dégâts matériels et des pertes en vies humaines.

C’est dans ce contexte que le  ministère de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme, à travers la direction nationale du patrimoine culturel, a initié le Projet «Reconstruction et réhabilitation du patrimoine bâti du site des Falaises de Bandiagara (Pays-Dogon)». C’est en partenariat avec l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco), sur financement de l’Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les zones en conflit (Aliph).


Ce programme vise à accélérer la reconstruction et la réhabilitation du patrimoine détruit par des hordes de terroristes, la resocialisation et la bonne conservation des objets cultuels. Mais aussi la reprise des pratiques et traditions culturelles intra et intercommunautaires. La première réunion du Comité de pilotage de ce projet s’est déroulée, hier au ministère en charge de la Culture. Elle était présidée par le secrétaire général dudit département, Demba Hamane Cissé, en présence du chef du bureau de l’Unesco au Mali, Edmond Moukala. On notait la présence des représentants de la Minusma, de l’Aliph, ainsi que des communautés. La réunion était également suivie en visioconférence par l’Unesco de Paris et Aliph.

Le secrétaire général a exprimé la satisfaction de son département pour la tenue de cette première réunion qui regroupe toutes les composantes de la chaine. Demba Hamane Cissé a salué l’engagement constant de l’Unesco auprès de notre pays, ainsi que les autres partenaires techniques et financiers, particulièrement Aliph pour son soutien financier. Il a aussi rappelé le contexte de la crise de 2012.

La cohésion sociale, le dialogue des cultures, le vivre-ensemble, gage de paix et de développement, ont été ébranlés. «Sous les assauts abrupts des terroristes, notre pays a vu son  patrimoine culturel, richesse inestimable, détruit avec fureur au nom d’une guerre aux contours toujours contestables», a dit Demba Hamane Cissé. Et d’évoquer aussi le site de Badiangara qui a été durement frappé par les tensions et conflits dont les conséquences ont été la destruction des maisons, des greniers à céréales, ainsi que des enlèvements de bétail, des pertes en vies humaines et la destruction des biens culturels, etc... C’est dans ce contexte difficile que le Projet de reconstruction et réhabilitation du patrimoine bâti du site des Falaises de Bandiagara a été initié. Le programme cible 4 villages à savoir Ogossagou, Sobane da, Djombolo et Tégourou.


Il entend y reconstruire ou réhabiliter le patrimoine bâti qui a été détruit pour renforcer le tissu social, la cohésion sociale et la paix. Quand à Edmond Moukala, il a salué la résilience de la communauté de Bandiagara qui a permis à l’équipe de se rendre dans les différents villages. «Malgré les résultats encourageants, les défis pour ce projet restent importants et complexes à cause de la situation sécuritaire et de la forte attente de la population», a-t-il souligné.

Edmond Moukala a salué Aliph pour son appui financier et réitéré l’engagement de l’Unesco pour la restauration de la paix et la construction du patrimoine culturel. Auparavant, les représentants de l’Unesco et Aliph étaient intervenus par visioconférence. Tous deux ont  témoigné de leur volonté de soutenir notre pays dans la restauration de son patrimoine culturel. Au menu de la cérémonie, il y avait aussi la projection d’un film documentaire sur les 4 villages concernés.

Amadou SOW

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