
Dans son combat contre la faim et la pauvreté
dans le monde, l’ONG internationale japonaise, anciennement connue sous le nom
de Sasakawa Global 2000, mise sur la vulgarisation agricole sur toute sa chaîne
de valeur. Aujourd’hui, ses bonnes pratiques agricoles diffusées en milieu
rural font des émules.
Nous sommes à Siranikoto, village de la
Commune de Kita-Nord dans la Région du même nom. Il est 11 heures ce mardi 10
octobre quand le convoi de la mission de Sasakawa Africa Association (SAA),
conduite par Mme Ethiopia Tadesse, chef du département communication et
plaidoyer pour la région Afrique, accompagnée du 2è adjoint du préfet de Kita,
Modibo Kane Togo, du maire de Kita-Nord, Cheickna Keïta, des principaux
responsables de SAA-Mali et d’hommes de médias, s’immobilise sur la place
publique du village.
Elle est accueillie dans une liesse populaire.
Parmi les nombreux villages d’intervention de l’ONG, Siranikoto a été choisi
pour abriter l’édition 2023 des journées médiatiques de SAA dans la Commune.
Cet évènement braque les projecteurs sur l’importance de la vulgarisation
agricole pour le développement durable, la sécurité alimentaire et la réduction
de la pauvreté au Mali.
Le chef du village, Sanangou Tounkara,
endimanché auprès de ses principaux conseillers, accueille ses hôtes sous le
grand hangar du village. Sur un grand étal sont exposés des produits agricoles
et maraîchers (maïs, arachides, choux, goyaves, concombres, courgettes, etc.),
fruits de la bonne récolte des paysans grâce à l’accompagnement de SAA. «Il fut
un temps où la faim était presque à nos portes», lance le chef coutumier à sa
prise de parole.
Avant de louer l’approche pragmatique de l’ONG internationale
qui redonne de l’espoir à des milliers de paysans dans cette zone dont la seule
source de revenus est l’agriculture. Fidèle à son slogan : «Marcher avec le
paysan», reflet de sa vision et de sa philosophie, SAA dans sa stratégie
d’intervention, s’appuie sur trois piliers essentiels que sont l’agriculture régénératrice
(RA), l’agriculture sensible à la nutrition (NSA) et l’agriculture orientée
vers le marché (MOA).
À Siranikoto, la fin de l’hivernage s’annonce
sous de bons auspices, confie le président de la Coopérative des producteurs
agricoles du village, Mamadou Keïta. Comme en témoignent ces beaux produits céréaliers
et maraîchers étalés devant vous, explique le paysan. Grâce aux technologies
simples et innovantes que Sasakawa a apportées à travers ses formations,
notamment sur l’enrichissement du sol en laissant dans le champ les résidus
agricoles, la préparation de la fumure organique et la rotation des cultures
pour avoir un bon rendement, nous pouvons dire aujourd’hui que nous sommes en
train d’aller à une autosuffisance alimentaire, s’est-il réjoui.
Pour appuyer leurs efforts, SAA a contribué à
hauteur de 9 millions de Fcfa pour l’achat d’un tracteur multifonctionnel pour
les travaux champêtres et post-récolte. Cependant, la réussite d’une bonne
campagne agricole est liée à beaucoup de facteurs, dont le plus important est
la bonne semence. C’est pourquoi, en plus du bon conditionnement des sols,
Sasakawa accompagne les producteurs en mettant à leur disposition des parcelles
de multiplication de semences à base communautaire.
Dans le village Doumbadjila, à quelques
encablures de Siranikoto, la coopérative des femmes dispose d’une parcelle
d’expérimentation de semences d’arachide améliorées. En parcourant ce champ, le
constat est réjouissant. Sur environ 0,25 hectare, des centaines de pieds
d’arachide sont en maturité. Le rendement est trois fois supérieur aux autres
semences qu’elles ont l’habitude de semer, estime la présidente de la coopérative
bénéficiaire Mariam Kanouté. Ces semences qui, grâce au suivi de SAA sont
certifiées et peuvent être vendues sur le marché, sont mises à la disposition
d’autres producteurs pour booster leur productivité.
Après une bonne récolte, il faut bien manger
d’abord, transformer une partie, en vendre et conserver le reste, tel est le
but recherché par Sasakawa dans sa démarche de l’agriculture sensible à la
nutrition, explique le coordinateur du projet agriculture sensible à la
nutrition de l’ONG, Cheick Oumar Ouattara.
C’est à ce niveau qu’intervient la gestion
post-récolte. Après avoir équipé la coopérative d’un moulin pour la production
de la pâte d’arachide qui est, aujourd’hui, disponible sur les marchés de Kita
et Bamako, les paysans sont formés aux techniques de conservation durables des
récoltes. Cela commence par les bonnes manières de transporter les récoltes du
champ à la maison pour minimiser les pertes. Une fois sur place, que ce soit du
mil, du maïs, riz, arachide ou toute autre céréale sèche, elles sont conservées
de deux manières en stockage hermétique.
Cette technologie est parfaitement maîtrisée
par Sama Tounkara, un grand producteur agricole du village Doumbadjila. En démonstration,
il met des dizaines de kilogrammes de riz non décortiqué dans un grand fût bleu
en plastique et le referme hermétiquement avec un couvercle. Une deuxième
technologie appelée «foroko saba» (3 sacs en français), consiste à mettre la céréale
dans un sac en plastique transparent d’une capacité 50 à 100 kilogrammes, doublé
d’un second sac transparent qui est ensuite mis dans un troisième sac non
transparent.
Auparavant, avec nos greniers traditionnels, on était obligé
d’utiliser des insecticides pour protéger nos céréales, confie Sama. Ce qui
n’est pas sans conséquences sur le plan sanitaire. «Mais avec ces méthodes que
Sasakawa nous a appris, on peut conserver nos céréales pendant 12 mois ou plus»,
confirme le paysan affichant un large sourire aux coins des lèvres.
Pour assurer l’autonomisation complète aux
cultivateurs et leur permettre de vivre dignement de leurs activités, Sasakawa
fait l’intermédiation entre eux et les commerçants grossistes pour écouler
leurs productions. Il vise la mise en relation de ceux qui ont une grande
capacité financière et qui peuvent acheter en gros avec les coopératives. Ce
volet est coordonné par Moussa Diallo. Il nous amène chez l’un de ces marchands
de céréales installés au grand marché de Kita. Yaranga Diarra travaille avec
les paysans, encadrés par SAA depuis quelques années. Au cours de la campagne
dernière, il a acheté plus de 200 tonnes de céréales aux coopératives et a préfinancé
la campagne de sésame à hauteur de 10 millions de Fcfa. Ce qui est un pari gagné
par SAA estime son coordinateur. Car, il s’agit aussi de garantir aux paysans
une stabilité financière.
Cet objectif est renforcé par l’initiation des
agricultures à la production de semences destinées aux marchés. L’expérience de
Sasakawa sur ce plan est une belle réussite à Kita. Issa Traoré, vendeur
d’intrants au marché de Kita en est une preuve. Cet agro-dealer, comme on les
appelle dans leur jargon, est en partenariat avec des coopératives des zones
d’intervention de SAA grâce à l’intermédiation. Cela lui permet de collaborer
avec eux en toute confiance en leur achetant des semences certifiées, mais
aussi en leur vendant à crédit s’il le faut, les intrants agricoles,
explique-t-il.
En retour, ce partenariat permet aux coopératives d’avoir un
marché sûr où écouler leurs produits, d’optimiser leurs productions et de ne
plus être soumis au stress lié à la recherche d’intrants en début de campagne.
Grâce à l’éducation financière dispensée par SAA et la mise en relation avec
l’institution financière Nyéssiguisso, 137 producteurs ont bénéficié d’un
financement de 6,6 millions de Fcfa depuis 2021, selon le chef de service
finance et comptabilité de la caisse de Kita, Amadou Traoré.
«Ces dernières années, alors que la complexité et le défi de l’agriculture africaine ont été mieux compris et que les services de vulgarisation nationaux ont réagi, en élargissant leurs programmes, la SAA a répondu en diversifiant son programme pour opérer sur le long des chaînes de valeur agricoles et soutenir les efforts des agriculteurs pour créer des organisations durables», souligne son directeur adjoint, Ousmane Sanogo. Aujourd’hui, il s’agira de traiter les questions de la gestion post-récolte, la transformation agro-alimentaire et la commercialisation des produits agricoles, tout en associant un éventail de fournisseurs de services.
Cheick Amadou DIA
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