Ce n’est pas une simple crise logistique. Comme on le sait, c’est une stratégie de « l’internationale barbare », orchestrée par des groupes armés qui prétendent agir au nom de la religion, cette même religion qui, dans son essence, est vecteur de paix, de justice et de fraternité. Mais on le sait les sponsors étatiques sont dans une guerre par procuration qui se nourrit d’imposture. Ces
attaques ciblées contre les convois d’hydrocarbures, ce blocus cynique, ne sont
rien d’autre qu’une guerre contre les paisibles populations maliennes. Une
guerre contre leur droit à vivre, à se déplacer, à travailler. Une guerre
contre leur dignité.
Mais
le Mali n’est pas un pays sans mémoire. Il est le fruit d’une civilisation
millénaire, façonnée par les empires du Ghana, du Mali et du Songhaï. Il est le
berceau de Tombouctou, cité des savoirs et des manuscrits, où la parole écrite
et la sagesse orale se sont unies pour bâtir une société de tolérance et de
grandeur. Les communautés maliennes, dans leur diversité ethnique et
culturelle, ont toujours puisé leur force dans l’unité, la solidarité et le
respect mutuel.
C’est
tout cela qui façonne la dignité dont font montre nos compatriotes, dans les
longues files dans les stations-services, subissant mais avec hauteur et calme.
Ils savent tous le contexte géostratégique, les enjeux et les objectifs
funestes de ceux qui veulent simplement mettre le Mali de Modibo Keita en
coupes réglées.
Le
réveil de l’Afrique s’opère, par le Mali et les Etats du Sahel, non sans
adversité comme il en été de tous les temps. Des écrivains comme Amadou Hampâté
Bâ, dit dans Amkoulel, l’Enfant peulh : « si vous voulez faire une œuvre
durable, soyez patients, soyez bons, soyez vivables, soyez humains ».
C’est cela que l’Africain a de plus que les autres, plus formatés dans la
barbarie. Le sénégalais Cheikh Hamidou Kane, dans L’Aventure ambiguë, interroge
la tension entre tradition et modernité, entre soumission et liberté. Et Seydou
Badian Kouyaté, dans Sous l’orage, célèbre la résistance des peuples africains
face aux bouleversements imposés de l’extérieur. C’est de tout cela que le
Malien et le Mali tirent leur force pour résister. Et la résistance suit son
cours jusqu’à la victoire, à la souveraineté consolidée.
Aujourd’hui,
les Maliens ne sont pas dupes. Ils comprennent les enjeux géostratégiques qui
sous-tendent ces adversités. Ils savent que derrière les groupes terroristes se
cachent des États sponsors, des intérêts étrangers qui veulent affaiblir le
Mali, le diviser, le soumettre.
Le peuple malien, d’anciens à plus jeunes, est
éveillé. Il sait lire entre les lignes, décrypter les manœuvres, et surtout, il
sait tenir.
Le
Mali tiendra. Parce que les Maliens sont le socle de cette nation. Parce que
leur dignité est plus forte que la peur. Parce que leur histoire est un chant
de résilience. Et parce qu’à l’heure du Mali, c’est la puissance du peuple qui
écrit l’avenir. Et quand la dignité se met à la puissance malienne, elle est
une digue contre toutes les velléités.
Alassane SOULEYMANE
Alassane Souleymane
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