La Confédération des États du Sahel suit allègrement son chemin au gré des changements géostratégiques. La tenue de l’Assemblée générale constitutive de la Banque confédérale pour l’investissement et le développement (BCID-AES), le 11 décembre dernier dans un hôtel de Bamako, en est une parfaite illustration.
Cette rencontre marque un tournant historique dans la marche collective des trois états de l’AES et symbolise la volonté de leurs Chefs d’état à renforcer la coopération économique et financière. Elle aura permis de mettre en place les organes dirigeants de la BCID-AES et de valider ses textes fondateurs, tout en veillant à la disponibilité des moyens techniques, financiers, juridiques et humains nécessaires à son développement. Cette institution financière incarne une ambition collective, celle de reprendre en main le destin économique et financier de l’espace.
Outil essentiel de promotion et de financement des projets structurants dans les secteurs stratégiques, la BCID-AES démarrera avec un capital initial de 500 milliards de Fcfa. L’institution aura pour mission de mobiliser des ressources financières à grande échelle en vue de soutenir le développement des infrastructures essentielles dans des domaines aussi divers que l’énergie, le transport, l’agriculture et les technologies. Sa création n’est pas seulement une décision politique, c’est une réponse pragmatique et stratégique aux défis économiques de la Confédération.
à travers son opérationnalisation, les fondations d’une nouvelle ère économique seront posées et les peuples auront les moyens de vivre dans la paix, la sécurité et la prospérité. «Depuis la création de la Confédération de l’AES, nous avons développé des mécanismes de dialogue et de coordination des efforts pour un développement équilibré de nos pays », avait rappelé le ministre Alousséni Sanou lors de la réunion de Bamako.
Lui et ses collègues du Burkina Faso et du Niger ont, à l’occasion, passé en revue la situation socio-économique dans l’espace commun. Et à l’issue de cette analyse, des actions prioritaires ont été retenues afin d’opérationnaliser la BCID-AES en vue de stimuler la mise en œuvre de projets structurants et intégrateurs. Ils ont à cet égard convenu d’accélérer la libération du capital de la Banque confédérale.
La BCID-AES est un pas décisif vers une intégration économique plus renforcée et plus dynamique de notre région. Pour Modibo Mao Macalou, spécialiste en économie, les spécificités de cette banque publique d’investissement et de développement devraient pouvoir la distinguer des autres institutions financières sous-régionales. « L’objectif serait d’utiliser l’argent public pour stimuler l’investissement privé et promouvoir une croissance durable. La banque publique d’investissement ne doit pas se substituer à l’investissement privé, mais plutôt agir comme un catalyseur, en permettant à l’investissement privé de se déployer dans des secteurs clés où il est moins enclin à s’engager », analyse-t-il.
L’expert estime que la création de la BCID devrait s’accompagner de la libéralisation des marchés et de la réduction des barrières à la libre circulation des biens, services et capitaux. « La levée progressive des obstacles aux échanges inter-régionaux, couplée à la mise en place de solutions de financement innovantes comme celles proposées par cette banque publique, pourrait avoir un impact direct sur le renforcement de la compétitivité des économies des États membres », soutient l’économiste.
Aussi, la BCID-AES pourrait constituer un véritable levier pour combler les déficits d’investissement, particulièrement dans les infrastructures et autres domaines sectoriels associés au développement durable. « Les banques publiques d’investissement ou de développement investissent dans divers secteurs économiques et dans les infrastructures socio-économiques qui sont cruciales pour la croissance économique forte, durable et inclusive», souligne notre interlocuteur. Toutefois, poursuit-il, la BCID-AES ne devrait pas être un simple outil financier, elle devra également accompagner une série de réformes pour renforcer l’intégration et la modernisation des économies de ces trois pays membres.
L’économiste insiste : l’investissement public doit posséder un effet d’entraînement, il doit donc renforcer de la complémentarité avec l’investissement privé. Il s’agira essentiellement d’accorder des prêts et garanties pour le financement du développement durable des États membres, de mobiliser les ressources financières, humaines et techniques. Cela pour la réalisation des projets et programmes d’investissement ou toute autre activité économique, commerciale et financière susceptible d’améliorer les conditions de vie des populations.
Pour intégrer leurs économies, le spécialiste estime que les pays de l’AES devraient réduire les obstacles aux échanges commerciaux et à l’investissement et relier leurs réseaux d’infrastructures. Ils doivent, poursuit-il, axer leurs efforts sur la libéralisation des échanges de biens et de services et celle des marchés financiers et des marchés du travail. L’expert préconise également l’utilisation d’une monnaie commune ou unique qui réduirait, selon lui, les coûts de transaction et stimulerait les échanges commerciaux au sein de l’AES, mais aussi entre elle et les autres organisations d’intégration économique sous régionales. Toute chose qui permettrait d’intégrer davantage les chaînes de valeur mondiale et renforcer l’activité économique.
Babba COULIBALY
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