Biosécurité au Mali : Le comité national évalue un nouvel outil de lutte contre le paludisme

Pendant trois jours, les experts et les acteurs du domaine ont examiné et validé le document de recherche «Vérification moléculaire des insertions génétiques chez des souches de moustiques génétiquement modifiés morts en milieu confiné», pour contribuer à la lutte contre cette maladie endémique et ravageuse

Publié jeudi 28 juillet 2022 à 05:13
Biosécurité au Mali : Le comité national évalue un nouvel outil de lutte contre le paludisme

 Cette maladie a causé 1.480 décès sur un total de 3,2 millions de cas confirmés en 2021

 

 

Au Mali, le paludisme reste un problème majeur de santé publique. Il est le premier motif de consultation dans les établissements de santé avec un taux de 34%. Les statistiques du Programme national de lutte contre le paludisme font état de 1.480 décès sur un total de 3,2 millions de cas confirmés dans notre pays en 2021. Les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes sont les plus touchés.


Les stratégies actuelles de lutte telles que la chimiothérapie, les moustiquaires imprégnées d’insecticide et la pulvérisation ont contribué à réduire le nombre de cas de la maladie. Cependant, de nouveaux outils de lutte contre le paludisme sont nécessaires pour son éradication.


C’est dans ce cadre que l’Université des sciences, des techniques et des technologies de Bamako et Malaria Research and training center (USTTB/MRTC) ont rejoint le consortium de recherche « Target Malaria », pour la mise en œuvre du projet «Vérification moléculaire des insertions génétiques chez des souches de moustiques génétiquement modifiés morts en milieu confiné».


L’objectif est de mener des expériences sur une souche de moustiques mâles stériles génétiquement modifiée, appelée Ag DSM2 importée d’Italie. Les résultats de ces expériences ont fait l’objet d’un atelier d’évaluation tenu, du 21 au 23 juillet 2022 dans un hôtel de Bougouni, à 165 kilomètres de Bamako.

L’ouverture des travaux a été présidée par le conseiller technique du ministère de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable chargé des questions de biosécurité, Drissa Traoré. C’était en présence du représentant de l’Agence de développement de l’Union africaine, Moussa Savadogo, du directeur des évaluations de l’Autorité nationale de biosécurité du Burkina Faso, Massouroudini Akoudjin et des membres du Comité national de biosécurité du Mali.

Les travaux de l’atelier ont porté sur l’évaluation des risques potentiels du protocole de recherche et de leurs impacts sur les plans humain et environnemental, l’examen des effets néfastes sur la santé humaine et animale, les dommages sur l’environnement, les impacts sur la biodiversité, la prise en compte des préoccupations du public et les impacts socio-économiques. Dans sa présentation, le responsable du projet, Dr Mamadou B. Coulibaly a décliné les résultats de la recherche et précisé qu’il ne s’agit pas d’une solution miracle pour éradiquer le paludisme, mais d’un outil qui contribuera efficacement contre la maladie en réduisant significativement la population d’anophèles, vecteur principal de la pathologie, en les rendant stériles.

Ainsi, l’analyse des différents risques potentiels a permis de montrer que le risque global lié aux activités faisant l’objet de demande d’autorisation est faible en tenant compte de la non viabilité du matériel biologique et de l’ensemble des mesures de gestion associées et décrites dans le dossier de demande.

À cet effet, l’atelier recommande aux autorités compétentes d’engager en collaboration avec les parties prenantes, les démarches nécessaires auprès du gouvernement pour la création de l’Agence nationale de biosécurité du Mali. À l’autorité nationale désignée, il est demandé l’organisation des sessions de formation et de recyclage des membres du Comité national de biosécurité sur la biosécurité et la biosûreté. Les résultats de cette session sont consignés dans le rapport d’évaluation qui sera transmis à l’autorité nationale compétente.

C’est en 2007 que notre pays s’est doté d’un cadre national de biosécurité, à l’issue d’un processus itératif et largement participatif, rappellera Drissa Traoré. Suivant l’arrêté n°2019-1563/MEADD-SG du 21 juin 2019, le ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable a autorisé l’Université des sciences, des techniques et des technologies de Bamako, à mener ces travaux de recherche. Conformément au permis d’utilisation confinée qui court jusqu’en 2022, une série d’expériences a été menée sur cette souche dans le laboratoire de confinement de l’USTTB.

Cheick Amadou DIA

Lire aussi : Promotion de la femme : Des engrais Bio offerts aux maraîchères

-.

Lire aussi : Le professeur Oumar Kanouté s’éteint : Une perte pour la littérature et la culture

L’annonce du décès du professeur Oumar Kanouté, dit Barou, survenue ce mercredi 3 septembre 2025, a d’abord circulé sur les réseaux sociaux avant d’être confirmée par ses proches..

Lire aussi : People : Fatim Diabaté se remarie avec son guitariste Adama Diabaté

L’artiste Fatim Diabaté fait de nouveau parler d’elle non pas pour un nouvel album, mais pour une nouvelle noce. L’icône franco-malienne de la musique va se remarier. Une annonce personnelle faite sur sa page Facebook ce mardi 02 septembre 2025..

Lire aussi : Tradithérapie : Bakary Coulibaly décédé à 72 ans

Aboubacar, dit Bakary Coulibaly, a marqué son époque en révolutionnant le marketing dans le domaine de la pharmacopée traditionnelle. Les ballets de motos CG 125, communément appelés «Dragons» et équipées de haut-parleurs vantant les vertus de ses plantes médicinales séchées, vendues à.

Lire aussi : Notre santé, Hépatite B : Le dépistage précoce est salvateur

«Le dépistage précoce permet de détecter tôt le problème et la prise en charge est plus facile», dit Dr Ousmane Diarra hépato gastro-entérologue à l’hôpital de Kati. Selon ce dernier, cette maladie est causée par le virus de l’hépatite B..

Lire aussi : Mali : Un sourd-muet admis à l'examen du Brevet de technicien

Le candidat sourd-muet, Youssouf Diarra, est admis au Brevet de technicien (BT1) dans la spécialité dessin-bâtiment avec la mention assez-bien. Nous lui avions consacré un reportage en marge des épreuves de cet examen tenu en juin 2025. Les résultats ont été proclamés ce vendredi 29 août .

Les articles de l'auteur

Financement climatique : Une gestion «Kafkaïenne» des fonds

En 2015, à Paris, dans la capitale française, un Accord historique sur le climat a été adopté par 197 pays du monde. Il consacre un financement substantiel des actions de lutte contre le dérèglement climatique par les pays riches en faveur des plus pauvres, vulnérables au phénomène. La cagnotte, loin d’être remplie, est aussi soumise à une règle procédurale et administrative qui rend son accès difficile pour ses bénéficiaires.

Par Cheick Amadou DIA


Publié jeudi 14 août 2025 à 11:21

Insécurité alimentaire : Le plan national de réponses 2025 financé à hauteur de 12,74 milliards de FCFA

Lancé hier par le Président de la Transition, le Général d’armée Assimi Goïta, ce plan prévoit de fournir une assistance alimentaire à 2,3 millions de personnes vulnérables à travers le pays.

Par Cheick Amadou DIA


Publié mercredi 13 août 2025 à 08:23

Engrais subventionnés : Les producteurs de Bamako reçoivent leur précieux sésame

C’est un investissement de 9,84 milliards de Fcfa qui permettra l’acquisition d’engrais de qualité supérieure pour les exploitants agricoles. Les détenteurs du document ont accès au sac d’engrais de 50 kg à 14.000 Fcfa contre plus de 25.000 Fcfa sur le marché.

Par Cheick Amadou DIA


Publié mercredi 30 juillet 2025 à 09:24

Protection et utilisation des ressources en eau : Plaidoyer pour l'adoption d'un code de l'eau

Le sujet a fait l’objet d’un atelier national organisé par l’Ong Join For Water, en collaboration avec le Partenariat national de l’eau du Mali (PNE) et la Coalition nationale pour la sauvegarde du fleuve Niger (CNSFN)..

Par Cheick Amadou DIA


Publié vendredi 25 juillet 2025 à 07:47

Satisfaction des besoins fondamentaux des populations : L’exécution du plan d’action gouvernement-secteur privé jugée mitigée

Sixième du genre, cette réunion mensuelle du cadre de concertation secteur public/secteur privé dresse un bilan mitigé de la prise en charge effective des préoccupations de chaque partie prenante du processus de développement économique.

Par Cheick Amadou DIA


Publié vendredi 30 mai 2025 à 07:44

Campagne agricole 2025 : Tout est vert

Il est prévu cette année, 11.696.721 tonnes de céréales et 682.000 tonnes de coton graine. De quoi amorcer la campagne de 2026 avec sérénité.

Par Cheick Amadou DIA


Publié mercredi 07 mai 2025 à 07:40

Mali-Banque mondiale : L’heure du diagnostic du portefeuille et du dialogue franc

L’institution financière mondiale est venue s’enquérir des préoccupations du gouvernement malien dans la conduite de ses actions de développement de façon générale, et proposer des pistes de solutions à la crise économique couplée à la crise politico-sécuritaire qui secoue notre pays depuis quelques années..

Par Cheick Amadou DIA


Publié vendredi 18 avril 2025 à 07:31

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner