
Les officiels lors de la cérémonie de clôture, vendredi 14 juin 2025 à l’hôtel 2 Février de Lomé
La 1ère édition des BOAD development days, démarrée jeudi à l’hôtel 2 Février, a pris fin vendredi 13 juin à Lomé, capitale du Togo. Deux jours durant lesquels experts, décideurs politiques de haut niveau, entrepreneurs, acteurs de la société civile ont discuté des voies à explorer et des moyens à mobiliser pour accélérer le développement de notre sous-région.
L’ouverture des travaux a été présidée par le ministre togolais de l’Économie et des Finances, Essowè Georges Barcola, en présence des ministres maliens de l’Agriculture, Daniel Siméon Kelema, de l’Énergie et de l’Eau, Boubacar Diané, de plusieurs anciens Premiers ministres et ministres et patrons d’institutions financières dont le président de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), Serge Ekué, hôte de l’événement. Le Premier ministre nigérien, Ali Mahaman Lamine Zeine, a pris part à la cérémonie de clôture.
Ils ont, tous, été unanimes que le développement intégré et harmonieux de la zone Uemoa passe par un accès facile et moindre coût à toutes les sources d’énergie disponibles, indispensables pour booster de façon durable la production et la productivité agricole et relever le défi de la transformation des produits et matières premières. Une manière pour eux de confirmer la pertinence du thème de ce forum : «Le financement de la transition énergétique et de l’agriculture durable : défis, opportunités et solutions».
Les défis auxquels notre sous-région est confrontée sont nombreux. En la matière, le ministre Essowè Georges Barcola a énuméré les chocs externes, les défis climatiques, la crise sécuritaire, la sécurité alimentaire, l’accès à l’énergie, l’industrialisation et la création d’emplois décents pour une jeunesse de plus en plus nombreuse. Mais pour lui, la sécurité et la paix doivent être des priorités absolues. «La BOAD a fait beaucoup de choses depuis sa création. Elle a investi dans divers projets de développement, dans tous les secteurs. Mais si nous n’avons pas de sécurité, si nous n’avons pas de paix, ce développement harmonieux que nous avons commencé et que nous devons renforcer, va s’arrêter», a-t-il déclaré, intervenant à l’ouverture des travaux.
Cette approche préconisée par le ministre togolais a obtenu l’assentiment de l’assistance. Surtout dans un contexte sécuritaire volatile où la nébuleuse terrorisme tend à déborder les frontières du Sahel pour ceindre le Golf de Guinée. En témoignent les récentes attaques au Bénin et au Togo. Mais le développement devrait-il pour autant s’arrêter ? s’est-il interrogé, avant de répondre par la négative. C’est pourquoi, Essowè Georges Barcola a exhorté à privilégier également des actions visant une prospérité partagée afin d’endiguer la pauvreté qui est le terreau dont profite le terrorisme pour prospérer.
Ce chantier titanesque est réalisable eu égard aux énormes potentialités dont regorge notre zone. La finalité étant de permettre à nos populations de se sécuriser, se nourrir, se soigner, s’électrifier et de transformer nos produis. Pour y parvenir, il urge «de repenser les modèles de financement du développement, d’identifier des solutions innovantes et des opportunités de financement dédiées à la sécurité alimentaire et à la transition énergétique». Transition énergétique qui passe inéluctablement par la diversification des sources d’énergie en réussissant un équilibre entre le fossile et le renouvelable, a insisté le président de la Banque.
NUCLÉAIRE CIVIL- Si les énergies renouvelables ont toutes leur place dans ce mix énergétique, leur intermittence permet difficilement, à l’heure actuelle, d’atteindre l’industrialisation dont l’Afrique a besoin, a défendu l’ancien Premier ministre burkinabè Pr Lassina Zerbo. Celui qui est aujourd’hui le président de la Commission de l’énergie atomique du Rwanda propose en lieu et place le développement et la vulgarisation rapide «du nucléaire civil pour s’industrialiser et nourrir sa population».
«Intégrer les petits réacteurs modulaires permettrait d’alimenter en énergie les systèmes d’irrigation, les stations de dessalement, les chaînes de froid et les unités de transformation locales, renforçant ainsi notre sécurité alimentaire. Les SMR, comme on les appelle, ces petits réacteurs modulaires, ne sont plus seulement une option technologique, mais un levier structurant de développement», a préconisé le Pr Lassina Zerbo. Il a précisé : «Ces SMR, qui vont de 1 à 50 MW, sont conçus pour des usages spécifiques tels que les bases militaires, les hôpitaux, les industries éloignées ou les communautés rurales. Ils nécessitent peu de personnel, ont une empreinte au sol très réduite et peuvent fonctionner pendant 10 à 20 ans de façon continue, sans rechargement de combustible. Et c’est cela qui est important.»
Selon lui, nos pays peuvent s’inspirer de modèles sûrs en œuvre dans le monde, comme ceux des Émirats arabes unis, de la Turquie ou encore de l’Argentine, qui ont misé sur des partenariats public-privé. L’implication du secteur privé dans l’offre de produits alimentaires et d’énergie est une condition sine qua non pour mobiliser les fonds nécessaires à cet effet, a confirmé le président de la BOAD, intervenant à la clôture de l’événement, soulignant que tout sera fait pour mobiliser toutes les opportunités offertes par la finance climatique et les fonds climat. Cela compte tenu, selon Serge Ekué, des besoins importants d’investissement de nos Plans nationaux de développement.
Le financement de l’agriculture durable doit d’abord passer par la réduction des pertes post-récoles qui représentent près de 40% de la production de la zone Uemoa, soulignait l’éminent économiste et ancien Premier ministre béninois, Lionel Zinsou, en marge des premières Journées, dédiées à la transition énergétique et à l’agriculture durable. «La première façon de financer l’agriculture, c’est de réduire ces pertes. Et le goulot d’étranglement, c’est l’énergie», déclarait-il. Selon lui, le manque de silos aérés et de chaînes du froid (imputable à un déficit énergétique), pour conserver les produits agricoles secs et frais, entraîne d’énormes pertes.
Le président d’honneur du Réseau des organisations paysannes et des producteurs de l’Afrique de l’Ouest (Roppa), le Sénégalais Cheikh Mouhamady Cissokho, a prévenu : «On ne peut pas faire de progrès sans tenir compte de ce qu’on sait ou de ce qu’on fait.» Une manière pour lui d’attirer l’attention sur la nécessité de concilier savoir moderne et pratique endogène. Car, caricaturera-t-il, «un chef de famille qui sait qu’il ne peut pas nourrir sa famille quitte la maison à 2 heures du matin». D’où l’urgence de mobiliser toutes les énergies et tous les moyens notamment locaux afin de concrétiser l’autosuffisance alimentaire.
Envoyé spécial
Cheick Moctar TRAORE
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