Nos expatriés : Samba Sow “on doit être prêt à tout pour la Can”

Dans cette interview, l’ancien milieu de terrain de la sélection nationale aborde plusieurs sujets : le Club des internationaux maliens de football dont il est le secrétaire général, sa reconversion, la CAN 2025, les Aigles et ses bons et mauvais souvenirs avec la sélection nationale

Publié jeudi 13 février 2025 à 07:53
Nos expatriés : Samba Sow “on doit être prêt à tout pour la Can”

L’Essor : Vous êtes secrétaire général du Club des internationaux maliens de football (CIMFOOT) qui vient d’initier une session de formation des entraîneurs de D2 et D3, en collaboration avec la Fédération malienne de football. Depuis combien de temps cette association existe et quels sont ses objectifs ?

Samba Sow : Le CIMFOOT existe depuis 4 ans, mais nous avons obtenu notre récépissé de création il y a deux ans. L’association est présidée par l’ancien international Adama Tamboura et je suis le secrétaire général du bureau. Il y a beaucoup d’anciens internationaux dans l’association.


Après que beaucoup d’entre nous ont raccroché les crampons, nous avons échangé entre nous pour mettre en place une association qui regroupe tous les anciens joueurs du Mali. Alhamdoulilah, ça se passe bien et nous demandons les bénédictions afin que ça soit une réussite. Nos objectifs : dans un premier temps, c’est de rassembler et fédérer autour des anciens et nouveaux internationaux. En un mot, l’idée c’est de réunir tout le monde génération après génération pour qu’on puisse contribuer au développement du football malien.

L’Essor : D’où est venue l’idée de créer cette association et comment fonctionne-t-elle depuis sa création ?

Samba Sow : C’est une idée de tous les passionnés de football que ce soit les supporters, les joueurs, bref tous les enfants de ce pays. Nous aimons bien que nous soyons ensemble surtout quand nous avons eu la chance d’évoluer au sein d’une même équipe. Le but était de se retrouver avec notre génération que ce soit Mamadou N’Diaye, Adama Tamboura, El Hadj Mahamane Traoré, Cheick Tidiane Diabaté, Soumaïla Diakité, pour ne citer que ces quelques noms.

Nous avons joué ensemble en équipe nationale et un jour nous avons discuté entre nous et décidé de mettre en place une association à travers laquelle nous pouvons apporter notre petite contribution au développement du football de notre pays. Tout le monde a adhéré à l’idée, que ce soit nos aînés ou nos cadets. Toutes les générations ont un rôle à jouer dans ce club. C’est notre génération qui a créé l’association, mais le CIMFOOT appartient à tous les acteurs du football malien.

L’Essor : Est-ce que tous les anciens internationaux du Mali sont membres de l’association et quelles sont vos relations avec les instances sportives du Mali, notamment la Fédération malienne de football ?

Samba Sow : Pour le moment, je ne peux pas dire que tout le monde est membre de l’association, mais nous avons fait pas mal d’activités en France où nous avons pu réunir plusieurs anciens internationaux, notamment Frédéric Oumar Kanouté, Bassala Touré, Békaye Traoré, Samba Diakité, Fousseyni Diawara.

Nous avons un groupe de 45 membres, je ne cesserai jamais de le dire l’objectif est que tout le monde s’y retrouve et je sais que ça va être un combat de longue haleine et nous allons continuer à travailler dans ce sens. La Fédération malienne de football est une porte d’entrée pour notre association. La Femafoot est un partenaire incontournable, elle nous accompagne dans tous nos projets et cela nous facilite la tâche. Le CIMFOOT est là pour le développement du football malien et nous devons avoir une bonne relation avec les gens qui sont en charge de ce sport. 


L’Essor : Concrètement, quels sont les grands projets du CIMFOOT pour le football malien ?

Samba Sow : Je ne pourrai pas dire maintenant tout ce que nous allons faire dans le futur. Concernant les actions déjà menées, je peux citer le don fait aux pionniers, c’est-à-dire les anciens joueurs. Nous avons fait le tour de certaines familles et partout où nous sommes passés, nous avons fait des dons. C’était la première activité de l’association. Ensuite, nous avons organisé un match amical en France contre les internationaux de la Guinée. La troisième activité, c’est la session de formation des entraîneurs de D2 et D3 qui se déroule depuis le 10 février et qui est dirigée par un éducateur français du Racing club de Lens, Anthyme Charley. Le but est de renforcer les capacités des entraîneurs maliens.        



L’Essor : Depuis quelques années, vous êtes devenus consultant TV de la Confédération africaine de football (CAF). Comment êtes-vous arrivé à la CAF TV et comment se passe votre reconversion ?

Samba Sow : Je vais dire que j’ai des émissions par moment au niveau du consulting que ça soit avec la Confédération africaine de football (CAF) ou des médias français. C’est une expérience que j’ai beaucoup aimée ; surtout lors de la CAN, Côte d’Ivoire 2023 même s’il y a eu la déception avec notre élimination en quart de finale par le pays organisateur (1-2 après prolongation, ndlr). Cela fait partie du football. J’ai vraiment aimé mon travail de consultant. Je ne suis pas membre de la CAF, j’ai été invité pour commenter les matches du Mali et ça s’est très bien passé, sauf que les Aigles ont été éliminés en quarts de finale. Parlant de la reconversion, elle se passe bien.

Quand j’ai arrêté le football, j’ai enchaîné avec la formation d’entraîneur. J’ai entraîné l’équipe U14 de RS Lens pendant deux ans. Je suis aujourd’hui ambassadeur d’une compagnie de construction en Türkiye : Groupe integral qui est dans la construction des infrastructures sportives. J’essaie aussi d’être un conseiller par rapport aux infrastructures, d’aider les gens à réaliser leur rêve. Je suis aussi un conseiller par rapport à ce que j’ai vécu en tant que joueur professionnel avec comme rôle, véhiculer des messages comme comment gérer l’après carrière. Je touche un peu à tout comme le CIMFOOT.

L’Essor : En tant qu’ancien international est-ce que vous continuez à suivre le football malien, en général et la sélection nationale, en particulier ? Si oui, que pensez-vous de la génération actuelle des Aigles ?

Samba Sow : Je ne suis pas le championnat national car je ne suis pas sur place mais par contre la sélection nationale, oui. Je suis l’équipe nationale de très près, c’est normal parce que je suis un ancien international. Je veux que l’équipe gagne des matches, la génération actuelle a beaucoup de talent, beaucoup ont eu la chance de jouer dans de grands clubs. Que ça soit nous ou nos aînés on n’a pas eu la chance de gagner une Coupe d’Afrique et j’espère que cette génération réussira à donner du sourire au peuple malien, en remportant un trophée africain.  

L’Essor : Lors de la prochaine CAN, le Mali évoluera dans la poule A en compagnie du Maroc, de la Zambie et des Comores. Que pensez-vous de ce groupe ?

Samba Sow : Il n’y a plus de petites équipes, donc il ne faut pas sous-estimer nos adversaires. Le Maroc est le pays organisateur, c’est une grosse équipe en plus, il joue à domicile. Je pense que le Mali a ses chances de sortir de cette poule. Je souhaite bonne chance à l’équipe.


L’Essor : Le Mali est devenu un habitué des phases finales de la CAN, mais depuis 1972, les Aigles ne parviennent pas à atteindre la finale, à fortiori, remporter le trophée. Quels commentaires vous inspire cette longue disette ?

Samba Sow : Ce qui me vient dans la tête, c’est que ce n’est pas normal, que depuis 1972 à Yaoundé, notre équipe n’arrive plus à atteindre la finale ou gagner une CAN. Mais c’est le football, il ne faut jamais relâcher. Quand on fait des choses bien tôt ou tard on aura la chance et la coupe. C’est vrai, nous sommes restés coincés sur Yaoundé 1972 même si notre génération a pu avoir la 3è place deux fois en 2012 au Gabon et en Guinée équatoriale et 2013 en Afrique du Sud. Avec le talent que nous avons actuellement, on mérite mieux mais il faut le prouver sur le terrain.      

L’Essor : Quels sont vos meilleurs souvenirs avec la sélection nationale ?

Samba Sow : C’est quand j’ai remporté deux médailles de bronze en 2012 et 2013, c’était tout simplement incroyable. Surtout en 2012 quand nous sommes revenus au bercail et l’accueil à l’Aéroport international Président Modibo Keïta-Sénou et jusqu’au stade Modibo Keïta. C’était quelque chose d’extraordinaire.   

L’Essor : Et les mauvais ?


Samba Sow :
Ce sont les blessures, je me suis blessé pas mal de fois. J’ai encore une cicatrice au pied gauche. En 2010, j’ai eu une fracture du pied et ça m’a pris 7 à 8 mois avant de revenir en sélection. Cela m’a laissé des séquelles et cela reste mes pires souvenirs en sélection. 


L’Essor : Un petit message pour les supporters

Samba Sow : Je demande aux supporters d’être toujours aux côtés des équipes nationales, de les encourager. Je sais que ce n’est pas facile car il y a eu beaucoup de déceptions mais quand on aime son pays, on doit être prêt à tout. Qu’ils continuent donc de soutenir les Aigles.  

 

Interview réalisée par

Djeneba BAGAYOGO

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