Notre santé, Endoscopie : Une intervention simple, efficace et rapide

«C’est une technique avec laquelle on gagne du temps, mais aussi en esthétique et sans complication». Le Pr Augustin Tionkani Théra, chef du service de gynécologie obstétrique au Centre hospitalo-universitaire (CHU) du Point G, résume ainsi l’efficacité de l’endoscopie, avant d’ajouter que le risque de décès est vraiment minime.

Publié lundi 07 novembre 2022 à 07:46
Notre santé, Endoscopie : Une intervention simple, efficace et rapide

Pr Augustin Tionkani Théra et son équipe lors d’une intervention endoscopique


Selon le gynécologue obstétricien, cette technique est tellement importante que la population, notamment la gent féminine doit requérir d’aller à ça. Elle comporte beaucoup d’avantages parce qu’avec elle les suites opératoires sont simples, le séjour à l’hôpital est réduit et il n’y a pas de rançons cicatricielles.

 Le praticien hospitalier soutient que la technique est en plein essor aujourd’hui dans tous les pays développés. Pour lui, le Mali aussi pour coller à l’air du temps, en tout cas dans le domaine de la médecine, il doit  s’atteler à la rendre disponible à une plus grande échelle. Généralement, explique le spécialiste,  l’endoscopie opératoire est un terme médical  réservé à la visualisation de la cavité intérieure.

Plus précisément en gynécologie, on peut visualiser l’intérieur du ventre et l’intérieur de l’utérus à travers une caméra qui est introduite et qui permet de refléter ces images sur un écran. Cet examen, c’est-à-dire l’endoscopie peut avoir  une valeur diagnostique. Dans ce cas, il se limite à regarder ce qui est à l’intérieur de l’utérus. En ce moment, on parle de célioscopie diagnostique ou l’hytéroscopie diagnostique.


Cependant, les mêmes «appareils dispositifs»  permettent en même temps, en y ajoutant quelques accessoires, d’effectuer une opération. Pr Théra précise que ce sont souvent des pinces, des ciseaux qui ont la taille d’un brin de paille qui sont introduits par des orifices et qui sont agrandis à souhait sur l’écran permettant de faire des interventions chirurgicales. Alors, on parlera de coelioscopie opératoire (quand il s’agit de faire une intervention à l’intérieur du ventre) ou d’hystéroscopie opératoire (quand il s’agit de faire une intervention à l’intérieur de l’utérus).

Le gynécologue dit que l’intervention peut se faire même en consultation ambulatoire parce que la caméra qu’on introduit dans l’utérus varie entre 2mm à 4mm. Elle se passe sans douleur et peut être réalisée directement en consultation au bureau du médecin.  «Si une pathologie est avérée lors de cet examen, on pourra programmer une intervention sous anesthésie quand il s’agit d’une hystéroscopie opératoire», indique Pr Théra. Et de préciser que si c’est la coelioscopie diagnostique ou opératoire, cela se fait sous anesthésie  générale, car il faut introduire une petite caméra à l’intérieur du ventre.


La patiente est alors installée et on lui injecte d’abord à l’intérieur de la cavité du gaz carbonique qui permet de distendre la cavité.  Une fois que la cavité est distendue, les intestins sont séparés de la paroi et on introduit en ce moment la petite caméra qui est reliée à un moniteur pour agrandir et filmer  les images. Cela permet de voir tout ce qui se passe dans la cavité.

De manière classique quand on parle d’intervention, il faut voir l’ouverture du ventre puis on fait l’intervention. Et il faut ensuite refermer le ventre sans complication et inquiétude par rapport à la patiente et sa famille. Et la patiente reste couchée à l’hôpital pendant plusieurs jours ensuite elle viendra pour les pansements avec souvent une cicatrice qui n’est pas tout à fait esthétique. Le gynécologue relève que ce sont toutes ces choses que l’endoscopie cherche à contourner absolument.


La preuve avec l’hystéroscopie, il y’a aucune incision car on n’ouvre rien du tout. D’après le toubib, Il suffit juste de passer par l’orifice naturel puis regarder dans la cavité pour opérer en général des fibromes ou d’autres pathologies. à en croire notre spécialiste, la patiente peut rentrer à la maison dès qu’elle n’est plus sous l’effet de l’anesthésie. Ce qui signifie qu’avec cette nouvelle technique la patiente peut rentrer à la maison 1h à 2h après l’intervention.

C’est le cas également avec la cœlioscopie, après l’intervention la patiente peut retourner chez elle. Contrairement à l’hystéroscopie, Pr Théra dit que pour cette intervention, il faut faire trois trous avec des petits instruments dont le plus gros a la taille d’un stylo. Il raconte qu’après l’intervention, il y a juste la trace de ces trois trous souvent qui peuvent passés inaperçus.

L’endoscopie existe au Mali,  mais elle n’est pas vulgarisée à souhait. à vrai dire, dans nos établissements hospitaliers le matériel existe. Pourtant, ce n’est pas une technique réservée seulement à la gynécologie, d’autres spécialités y font également recours comme l’urologie et la chirurgie générale. à l’hôpital du  Point G, il y’a même un service d’enseignement d’endoscopie qui a été créé depuis 10 ans.  Pour mieux vulgariser cette chirurgie qui vient révolutionner tant d’autres, Pr Théra recommande au personnel soignant  de donner l’information aux patients.


Qu’ils sachent que ces chirurgies sont accessibles  au Mali dans nos différents services. Qu’ils sachent également que c’est une technique qui peut facilement enlever un fibrome et permet de découvrir beaucoup de pathologies que même l’échographie ne voit pas comme  la stérilité et l’infertilité. Tous les centres qui font de la chirurgie ont besoin de cette technique. Le spécialiste exhorte les décideurs politiques à mettre à disposition ces appareils  et former ceux qui en disposent déjà. Il explique clairement aux femmes qu’elles n’ont plus besoin d’aller à l’extérieur pour le faire.

 

Fatoumata NAPHO

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