
La prise de parole des trois Chefs d’État de la Confédération des États du Sahel (AES) est rare, et donc précieuse pour les populations, qui en font des repères dans l’évolution du nouveau projet géopolitique dont elles sont toutes actrices. Du Président de la Transition du Mali, le Général d’armée Assimi Goïta, au Général d’armée Abdourahmane Tiani, Président de la République du Niger, en passant par le Président du Faso, le Capitaine Ibrahim Traoré, chacun sait que la parole doit être rare pour peser de l’or. Et ici, elle pèse vraiment de l’or.
À l’image de la grande interview que le Président burkinabè a bien voulu accorder à la presse nationale et à certains médias panafricains. Diffusée largement dans la nuit du dimanche 28 septembre dernier, elle n’a pas tardé à faire parler d’elle. Elle contient des séquences marquantes, liées aux grands enjeux de l’espace AES : sécurité, économie, diplomatie, entre autres.
Très à l’aise dans la communication politique, le Président du Faso n’a pas manqué de puiser dans les tréfonds de la culture africaine et sahélienne pour livrer une énigme qui restera comme l’image forte de cette interview. Évoquant la vie collective dans l’espace confédéral, et notamment le défi sécuritaire face aux attaques terroristes, il a lancé cette phrase : « Bientôt, nous parlerons d’un albinos noir qui va apparaître, et la guerre va finir très vite. »
Cette métaphore n’a pas seulement fait tilt : elle a secoué tout l’espace cognitif sahélien, voire africain. Depuis, elle alimente les causeries, les réflexions, jusqu’aux interactions avec les moteurs de recherche et l’intelligence artificielle.
Le sujet a envahi les colonnes de la presse burkinabè et africaine. L’Express du Faso relève même une curiosité : « On peut même dire, au risque de se tromper, que l’Albinos noir est devenu un sujet de débat, pour ne pas dire une question nationale, puisque cela préoccupe les Burkinabè. Ce qui est curieux, c’est qu’aucun de nos grands traditionalistes, dozos, trésors humains vivants, griots, devins, sociologues, anthropologues ou historiens ne s’est hasardé à nous donner une explication convaincante. »
Le journal ajoute : « Certainement, le capitaine n’a pas inventé cette représentation de “l’Albinos noir” que nous verrons bientôt. Ce qui veut dire que nous devons vraiment retourner à nos sources, aller apprendre encore auprès des quelques personnes âgées qui détiennent encore des savoirs africains. »
Un autre média évoque cette « note à la fois mystique et volontariste » propre au leader burkinabè, qui ouvre des perspectives heureuses pour de nombreux citoyens de l’AES et pour les panafricanistes. Certains n’ont pas tardé à lier l’énigme à la future monnaie de la Confédération.
La visite du Président nigérien, 48 heures après l’interview, est venue amplifier cette note mystique, même si ses déclarations furent plus factuelles qu’énigmatiques. À Bamako, le Général Abdourahmane Tiani a évoqué des projets déjà familiers aux citoyens de l’AES : la force unifiée et la Banque confédérale d’investissement et de développement (BCID). En somme, des albinos noirs déjà connus, dont l’annonce en leur temps avait eu la force d’un symbole.
La « force unifiée » signifie rupture avec les modèles de défense extravertis et sous influence étrangère, tandis que la BCID incarne un nouvel ordre économique confédéral et souverain.
Le Président Traoré, dans ses échanges avec la presse, a fait preuve d’empathie en tant que chef d’État, face aux souffrances des populations confrontées à une guerre hybride : attaques fréquentes au Mali, au Niger et au Burkina Faso, tentatives de blocus économiques, isolement diplomatique, et autres affres imposées par des hordes barbares. Les chefs d’État connaissent les attentes pour le retour à la paix, y travaillent, même si la résilience semble parfois à bout de souffle.
De notre point de vue, en puisant dans les valeurs traditionnelles bien de chez nous, la traduction littérale de « l’albinos noir » en bamanakan est bien gombèlè fiman. Et l’on sait, sans entrer dans les détails, tout ce que cela signifie en termes de force mystique.
Le Président du Faso, en lançant cette énigme aux journalistes, leur a demandé la patience plutôt que des explications. C’est dire qu’il invite ses compatriotes sahéliens à un exercice de patience. Car ce qu’un citoyen doit savoir, même en démocratie, c’est que les voies de nos palais sont insondables. Et dans un contexte de lutte souverainiste, elles sont souvent impénétrables, surtout lorsqu’elles s’abreuvent à nos sources traditionnelles profondes et mystiques.
Alors, patience… en attendant l’apparition de l’albinos noir.
Alassane Souleymane
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