Le gel des activités de l’USAID à l’échelle mondiale, décidé par Washington il y a quelques mois, laissait entrevoir une réorientation profonde de la coopération américaine. Après la galaxie USAID, what else ? La réponse se dessine désormais : «Du commerce, pas de l’aide», déclarait en mai à Abidjan Troy Fitrell, haut responsable du Département d’État pour les affaires africaines. Et à la fin du mois d’août, la nouvelle posture de Washington vis-à-vis des pays du Sahel a nourri les débats. «Washington a proposé de tuer les chefs des groupes jihadistes, en échange de l’accès des entreprises américaines au lithium et à l’or», selon Ulf Laessing, directeur du Programme Sahel à la Fondation Konrad Adenauer au Mali, cité par certains médias internationaux.
Comme on le sait, les États-Unis ont suspendu une partie de leur aide au développement et de leur coopération militaire après les changements politiques survenus dans nos trois pays entre 2020 et 2023. Les États du Sahel ont depuis fixé des lignes rouges, plaçant leur souveraineté au-dessus de toute forme de coopération, quelle que soit la puissance de l’État partenaire. Le retour du Président Donald Trump a plongé le pays de l’Oncle Sam dans un nouveau cycle démocratique, en rupture avec les pratiques de l’establishment politique dominé par les deux grands partis de l’Union. Le champion du slogan Make America Great Again (MAGA) casse les codes et entend désormais privilégier la diplomatie économique, plaçant les affaires avant la politique. Finis les tickets de bon élève démocratique et les injonctions aux droits de l’homme : bienvenue au partenaire en affaires.
Les leaders de l’AES ont reçu, ces derniers mois, plusieurs hauts responsables politiques, diplomatiques et militaires américains, preuve que les canaux de coopération avec la nouvelle administration ne sont nullement obstrués. À l’image du Mali et de ses trois principes constitutionnels, le Burkina Faso et le Niger affichent leur détermination à faire primer les intérêts nationaux sur toute proposition. Il ne s’agit pas de remplacer les partenaires sincères, mais de faire de bonnes propositions : il y a de la place pour tout partenaire respectueux. L’or malien et burkinabè, le lithium malien, l’uranium et le pétrole nigérien suscitent, sans surprise, les convoitises des quatre coins du monde.
Russie, Inde, Turquie, Iran, Chine : autant de pays portés par un multilatéralisme assumé et sincère, respectueux de la souveraineté des États du Sahel. Les États-Unis semblent avoir saisi le message, en attendant que leurs alliés occidentaux en fassent autant. À l’instar des États du Golfe arabique, qui ont intensifié leurs démarches diplomatiques ces derniers mois auprès des pays sahéliens. La grande Commission mixte de coopération Mali–Émirats arabes unis s’est tenue le 18 août 2025. Lors de cette rencontre à Abu Dhabi, plusieurs accords et mémorandums d’entente ont été signés dans les domaines de la sécurité, de l’agriculture et de l’énergie.
Bien avant cette session, les États du Sahel avaient accueilli, en mai 2025, une tournée de Cheikh Chakhbout Bin Nahyan Al Nahyan, ministre d’État au ministère des Affaires étrangères des Émirats arabes unis, reçu par les trois Chefs d’État. Le mercredi 27 août, le Président du Faso, Capitaine Ibrahim Traoré, a accordé une audience au président de la Haute autorité du Fonds souverain du Sultanat d’Oman, Abdulsalam Bin Mohammad Al Murshidi, à la tête d’une délégation de haut niveau. Les échanges ont porté sur les opportunités d’investissement du Fonds souverain omanais, notamment dans les secteurs des mines, de l’agriculture et d’autres domaines stratégiques au Burkina Faso.
Il ne fait aucun doute qu’avec la politique étrangère confédérale désormais en place, les États du Sahel trouveront, en les États-Unis du Président Trump, un partenaire bilatéral plus attentif aux convergences à bâtir en matière de diplomatie économique et de lutte contre le terrorisme. Quant aux pays du Golfe, leurs fonds souverains découvriront des terres sahéliennes ouvertes, prêtes à accueillir des investissements respectueux de la souveraineté de la Confédération des États du Sahel (AES).
Alassane Souleymane
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