
La polygamie est bien une réalité de chez nous. La pratique a ses adeptes, mais aussi ses détracteurs, qui contrairement aux convictions profondément ancrées sur la polygamie, trouvent que se marier à deux, trois voire quatre épouses, c’est creuser sa propre tombe. Ceux qui n’apprécient guère la pratique pensent qu’elle est source de problèmes, de conflits larvés entre les enfants.
Mais quant à eux, les partisans de la polygamie opposent simplement la tradition et des versets coraniques où Allah, le Clément et Miséricordieux, invite à se marier pour procréer. Pour les adeptes, le mariage est institué par Dieu qui dit : «Épousez les femmes qui vous conviendront à raison de deux, trois ou quatre épouses. Si vous craignez d’être partiaux, que ce soit une seule épouse ou des esclaves en votre possession… »
La polygamie qui résiste encore à l’épreuve du temps dans notre société vire souvent au cauchemar à travers des bisbilles entre coépouses, mais aussi souvent entre enfants de mères différentes. Mais cette réalité pour certains ne tient pas seulement à la polygamie, mais aussi au fait que notre société vacille sur ses fondamentaux parce que là où le nombre était la valeur, il est devenu un problème.
Mme Coulibaly Fatoumata Traoré affirme son peu de goût pour la pratique. Cette fonctionnaire d’État explique que la polygamie engendre au sein de la famille des difficultés comme la jalousie et rivalités entre coépouses et accentue l’égoïsme, les règlements de compte. À l’en croire, cette situation s’explique par le fait que le mari, dans bien de cas, affiche une préférence pour l’une de ses épouses et ses enfants au détriment des autres membres de la maisonnée.
Mme Touré Awa Maïga partage plus ou moins un point de vue similaire. Elle pousse l’analyse un peu plus loin pour dire que les coépouses ont souvent recours à des fétichistes pour se détruire. Elle évoque, sans prendre des gants, un aspect dont beaucoup de femmes se gênent à en parler, c’est-à-dire la sexualité dans les couples polygames. Pour elle, c’est une situation qui impacte la libido sexuelle de certaines femmes. «Toutes les femmes ne sont pas pareilles. L’impiété de certaines d’entre elles peut conduire à des comportements malsains. La sorcellerie est l’une des causes de séparation des conjoints la plus fréquente au monde», explique Mme Touré Awa Maïga à qui veut l’entendre.
Comme l’interlocutrice précédente, Mme Keïta Bintou Diarra, une mère de trois enfants s’oppose à la polygamie. Celle qui est issue d’une famille polygamie explique un peu les travers de la pratique. «J’ai grandi dans une famille polygame. Ma mère était la troisième épouse de mon père. Chose que la deuxième femme ne digérait pas. Elle a juré et réussi à briser le mariage de ma mère. Après le divorce, mes frères et moi avons traversé de dures épreuves dans la famille paternelle.
Cette situation de mépris a des répercussions sur tout humain», relate-t-elle avec une pointe d’amertume. Et d’indiquer que le quotidien dans les familles polygames est fait de méchanceté et d’égoïsme. «Je ne souhaite pas vivre dans un foyer polygame. Les femmes qui décident de faire ce choix doivent cultiver la paix», conseille-t-elle. Ce n’est pas chose facile pour beaucoup d’entre elles. Surtout quand elles reprochent à l’époux d’être injuste.
Sorcellerie- C’est aussi le cas de Mariam Traoré, femme au foyer. Elle appréhendait de vivre la polygamie et malheureusement pour elle, son époux finira par convoler en secondes noces. Elle explique vivre un calvaire avec l’arrivée de sa coépouse puisque, selon elle, son mari ne goûte plus à ses repas et semble avoir aussi fermé le robinet en termes d’argent pour ses petits besoins. «Mon foyer est devenu un enfer. Je prie les hommes polygames à être seulement justes entre les femmes», supplie-t-elle.
Certaines femmes ont une philosophie toute faite. La monogamie ou rester célibataire. Pour celles qui s’inscrivent dans cette posture, l’élu du cœur ne doit pas être partagé. Oulématou Keïta ne se range pas du côté de ces femmes. La ménagère ne verrouille pas systématiquement la porte à la polygamie comme pourraient le faire d’autres femmes. Elle pense plutôt que si son mari devait épouser une seconde femme, il devrait s’assurer de faire le bon choix, celui d’une femme vertueuse et respectueuse de la vie conjugale en polygamie.
Selon elle, un polygame ne peut faire montre d’équité envers les femmes. Entre les femmes, elles-mêmes, assure-t-elle, l’animosité est grande à cause de la jalousie. Pour étayer ses dires, Oulématou Keïta évoque un drame anecdotique. C’est le récit d’une de ses voisines du quartier qui aurait assassiné sa coépouse sous le coup de la colère de la voir porter une grossesse de leur époux, après dix ans d’infertilité dans le mariage alors qu’elle même avait donné naissance à trois enfants.
Quid des hommes ? Quelle perception ont-ils de la polygamie ? À ces interrogations certains trouvent des réponses nettement tranchées. Kader Sissouma, chef de famille, pointe du doigt le comportement irresponsable de certains époux qui ne sont pas justes entre les coépouses. Ce qui pousse, dit-il, les femmes à rejeter la polygamie. Un bémol, il tente de trouver une explication irrationnelle à cette inéquité des hommes et pense que certains polygames sont envoûtés par l’une de leurs femmes. Pour éviter ce malheur, il conseille de la vigilance au moment d’épouser plusieurs femmes.
«Pour certains polygames, la vie reste rose. Après avoir donné naissance jusqu’à des filles 6, une femme a proposé à son conjoint de prendre une deuxième épouse. Dieu a récompensé la décision de la première en lui donnant une coépouse très respectueuse. En plus, la seconde venue a donné naissance à 4 garçons comme souhaité par la première femme», raconte le père de famille.
Certaines femmes entrent dans le mariage uniquement pour faire partir les autres, pense Zara Maïga. Cet agent commercial affirme que malgré tout, il existe des femmes pieuses qui respectent leurs coépouses même si ce genre de femme se compte sur les doigts d’une main. Elle suggère à la gent féminine de s’armer moralement pour le mariage quelques soient les conditions.
Pour Mohamed Dembélé, les conflits récurrents dissuadent les femmes d’entrer dans des mariages polygamiques. Il dénonce la posture va-t-en-guerre de certaines épouses et les comportements pervers et narcissiques d’autres dames qui se prennent pour le nombril du monde.
Maitre Seydou N’golo Koné, notaire, explique que la loi donne à chaque homme la possibilité de choisir l’option matrimoniale (polygamie ou monogamie) qu’il veut.
Il précise que le non-respect des conditions de ces deux options peut entrainer des conséquences juridiques comme le divorce et les sanctions penales. Par ailleurs, le notaire tient à préciser la différence entre l’acte de mariage civil et religieux. Il explique que l’acte de mariage civil produit immédiatement ses effets, alors que celui religieux, reconnu par l’État, doit être transcrit à la mairie ou au tribunal pour produire ses effets.
L’imam de la mosquée de Sarambougou Kolomba Da, Alhassane Bah, assure que l’islam exhorte au mariage. Cela, dit-il, a des récompenses divines. Il précise que la loi islamique donne l’autorisation à l’homme de se marier jusqu’à 4 femmes à condition d’être capable de tenir physiquement, matériellement et surtout d’être juste et équitable envers elles. Et d’affirmer que la loi reconnait le mariage célébré dans la mosquée. Mais, le document d’enregistrement des mariages dans les mosquées ne propose que l’option polygamique.
Amsatou Oumou TRAORE
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