
La circulation dans la capitale est dominée par les motos et les véhicules des transports en commun
Fatoumata
Diarra travaille dans un service public. Cette fonctionnaire quitte les
logements sociaux de N’Tabacoro tous les matins à 6 heures pour éviter les embouteillages
afin d’être à l’heure au bureau. Contrairement à elle, Mohamed Fofana, habitant
du même quartier, se retrouve tous les jours confronté à ces bouchons car il
quitte sa maison à 7 heures du matin. Il raconte que depuis la grande porte des
logements sociaux, les bouchons se forment et se désencombre par endroits.
«Lorsque je quitte la maison à 7 heures, j’arrive très souvent au travail à 8
heures et demi, souvent même à 9 heures, soit plus d’une heure de retard»,
dit-il. Ces embouteillages sont dus, selon lui, à des actes d’indiscipline,
d’incivisme et d’intolérance de la part des usagers. «Souvent, tout le monde
est pressé et personne ne veut céder le passage et par finir, on reste coincés
surtout dans les carrefours, où il n’y a pas de policier pour règlementer la
circulation», déplore notre interlocuteur.
Pourtant,
le temps passé dans les embouteillages est considéré comme perdu. Il n’est ni
utilisé pour le travail ni pour le loisir. Aux heures de pointe et même en
dehors, se déplacer dans la capitale est un véritable calvaire pour les usagers
de la route. Des bouchons monstres provoquant de longues files d’attente sur
certains axes de la ville pendant des heures, deviennent le quotidien de ces
usagers en véhicule ou à moto qui prennent leur mal en patience.
Les usagers
venant des quartiers comme Niamana, Sénou, Sébenikoro, Kati, et Titibougou ne diront pas le contraire. Pour comprendre
les raisons de ces embouteillages, rappelons que Bamako, de par ses fonctions
socio-économiques et politico-administratives, est le principal pôle de
convergence des populations environnantes, car la ville abrite la plupart des
unités industrielles, les services centraux, les institutions de la République.
Toutes choses qui obligent les gens à converger quotidiennement vers le centre
ville.
Lundi 30
décembre 2024, sur le boulevard Niamody Sissoko (qui va du viaduc de Yirimadio
à l’entrée du pont de l’amitié Sino-Malienne), aux environs de 8 heures, la
voie est prise d’assaut par les automobilistes, motocyclistes et minibus
Sotrama cherchant chacun à se frayer un chemin pour éviter le retard dans les
services. Personne ne veut céder le
passage, foulant aux pieds le code de la route.
Dans cette situation, on entend
que des bruits de Klaxon et des injures venant des usagers. Et comme pour ne
rien arranger, les gros porteurs s’invitent souvent dans la danse. Et cela bien
qu’un arrêté du 20 octobre 2009 de la mairie du District de Bamako interdit à
ces porteurs de circuler le jour sur certains axes de la ville, notamment sur les ponts Fahd et
des Martyrs. Leur passage n’est autorisé qu’entre minuit et 6 heures du matin.
Malheureusement les transporteurs ne respectent pas cette mesure provoquant
ainsi des embouteillages et des accidents. Selon l’Agence nationale de la sécurité
routière (Anaser), en 2022, 8.189 accidents, 8.297 blessés et 684 tués ont été
recensés.
Pour
certains observateurs, la recrudescence des moyens de transports notamment les
engins à deux roux, les voitures personnelles et les modes de transports collectifs
comme les Sotrama, les taxis et les mototaxis ainsi que le manque de route
contribuent beaucoup à ces embouteillages. Et pour d’autres, le phénomène est
inhérent à l’augmentation de la population. Selon le 5e recensement général de
la population et de l’habitat, la population malienne est caractérisée par une
croissance accélérée et s’établie à 22.395.489 habitants en 2022. À ces causes,
s’ajoutent l’occupation anarchique des voie publiques, les stationnements interdits et
l’inadéquation des transports en commun avec l’urbanisation.
Ces embouteillages ne sont pas sans conséquences. Mohamed Gambi est un vendeur de basin au Grand marché de Bamako. Coincé dans les bouchons sur le trajet Sébénikoro-Grand marché, il raconte que sa boutique devrait être ouverte depuis 8 heures alors qu’à 10 heures, il est toujours dans les bouchons. «Je vais perdre beaucoup de clients aujourd’hui, car ceux-ci n’ont pas la patience d’attendre», déplore le commerçant. Quant à Mme Coulibaly Alimatou Dembélé, elle déplore la consommation supplémentaire de carburant et le retard dans le traitement des dossiers qui lui a été confiés par son chef.
Problème
de mobilité- L’urbanisation et la croissance démographique accentuent la
demande de mobilité pour éviter les pertes économiques. Aujourd’hui, le défi
majeur auquel sont confronté les usagers de la circulation urbaine à Bamako est
un problème de mobilité. Les perspectives d’une mobilité confortable existent
et sont liées aux actions de sensibilisation et à la réalisation de grands chantiers
routiers dans la ville de Bamako. Ainsi, face à l’ampleur des embouteillages et
aux accidents dans le District de Bamako et conformément à sa mission d’assurer
une mobilité urbaine, les autorités ont
décidé de mettre en application la mesure relative à la circulation alternée.
L’opération
qui a été lancée en 2019 est appliquée le matin, de 7 heures à 9 heures, et le
soir, de 16 heures à 19 heures. Le week-end, la mesure n’est pas appliquée. Sur
le pont des Martyrs, le passage est autorisé à un sens unique aux heures de
pointe, de sept heures à neuf heures et de quinze heures trente minutes à dix
neuf heures trente. Cette opération censée
alléger les souffrances des usagers de la route, n’a pas répondu aux attentes
de certains.
À cette
mesure, s’ajoutent les projets d’envergure engagés par les autorités de la
Transition, comme l’aménagement de 7 km de voirie dans la ville de Kati et de
la section d’embranchement GMS-Samé-Kati en 2×2 voies avec un coût d’investissement de 95 milliards de Fcfa financé
par le budget national. Lors du lancement des travaux d’aménagement en février
dernier, la ministre de l’équipement et des Transports, Mme Dembélé Madina
Sissoko, indiquait que cet axe est stratégique et a enregistré un trafic moyen
journalier de 45.117 véhicules en 2023.
Cette estimation inclut les tricycles
et les deux-roues. En comparaison, l’axe Bamako-Koulouba-Kati enregistrait une
moyenne de 9.000 véhicules par jour, avec une projection de 43.000 véhicules
par jour d’ici 2045. En plus de
ces projets en cours, certains usagers de la circulation proposent des solutions notamment l’introduction du code de
la route dans les programmes d’enseignement primaire et secondaire et la
construction d’un quatrième pont sur le fleuve Niger.
Anne Marie KEITA
Cette situation s’explique, notamment par la forte demande, le déboisement et les coûts des transports de cette précieuse matière fortement consommée dans notre pays.
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