
Ces habits que l'on trouve dans la friperie sont vendus entre 1.000 et 1.500 Fcfa l'unité
Les vendeurs de fripes (yougou-yougou),
notamment des pull-overs et autres vêtements
chauds comme les blousons ou manteaux se frottent les mains en cette période de
froid. Pour s’en convaincre, il suffit de faire le tour de quelques marchés de
friperie à Bamako. Au Grand marché, il était environ 11 heures ce jour dans un
tohu-bohu indescriptible. Au niveau des points de vente des pull-overs, des
clients
marchandent.
Selon des grossistes, ces vêtements viennent d’Europe, d’Amérique et d’Asie par
voie aérienne ou maritime. Ils sont vendus en fonction des qualités reparties en
lots de premier, deuxième et troisième choix. Le premier choix peut coûter
100.000 Fcfa contre 80.000 Fcfa pour le deuxième et 60.000 Fcfa pour le troisième.
Coumba Touré, une vendeuse de pull-overs au Grand marché, confie que le prix
d’une balle de pull-overs oscille entre 100.000 et 200.000 Fcfa en cette
période de froid. «Après le triage, on vend l’unité à 1.000 ou 1.500 Fcfa.
Ça dépend
de ce qu’on obtient dans la balle», raconte la trentenaire qui exerce ce
commerce avec sa maman. «Toute ma famille maternelle excelle dans cette
activité commerciale.
J’ai intégré le métier après trois échecs au Baccalauréat »,
affirme celle qui est loin de regretter son choix. Car, en 9 ans d’activités
dans ce domaine, Coumba Touré explique avoir acheté deux parcelles de terrain
et cinq
motos taxis. Pour elle, la vente de fripes est une niche en période de froid.
Un client à la recherche de pullovers se présente devant elle.
Ichaka
Koné, puisqu’il s’agit de lui, est vétérinaire. «J’achète des pullovers tous les
deux ans pour ma famille. Je préfère ceux de la friperie, car ça dure et le
prix est abordable », justifie-t-il avant d’inviter les parents à protéger
leurs enfants contre le froid. Une autre cliente, Mme Touré Lobo Diacko
n’accepte pas d’envoyer ses enfants à l’école sans les draper de pull-overs.
«Je fais le tour des points de vente des friperies pour trier des pulls pour ma
famille; surtout les enfants.
Tous les
habits doivent être des pulls maintenant. Même avec l’augmentation des prix,
j’en achète. Car sans eux, on peut attraper toutes sortes de maladies, donc
acheter un pull à 3.000 Fcfa vaut mieux que d’être hospitalisé dans un
établissement de santé
à cause du froid», argumente-t-elle.
Kadia
Sangaré, une marchande de vêtements chauds dans le même marché attire
l’attention des passants sur ses produits.
«Les pull-overs d’occasion sont plus
prisés que les
habits dits industriels grâce à leur diversité, leur qualité et leur prix»,
explique Kadia Sangaré assise devant des friperies exposées sur une natte
étalée à même le sol. Cette année, ce n’est pas le grand rush, regrette la
vendeuse. «Les prix
commencent à grimper à cause du coût élevé du dédouanement. J’achète
les balles de friperies dans un magasin ici au Grand marché. Avant, je pouvais
faire plus de 30.000 Fcfa de vente par jour. À cause de la crise économique, on
vend au maximum 15.000 Fcfa par jour», poursuit-elle.
DÉSINFECTION DES FRIPE RIES- Souleymane Diallo
a décidé de migrer de la vente de vestes à celle de pull-overs. Il tient une
boutique à l’ACI 2000. «Je vends des vestes de
seconde main, mais pendant la saison froide, j’évolue dans le commerce des
pull-overs. J’avoue que ça marche bien. Je m’approvisionne chez un grossiste dont
les produits sont appréciés par les clients», se réjouit-il.
Sous anonymat, un
client soutient qu’en cette période, il faut porter des pullovers des bonnets
et même des gants si possible. Et de prévenir que ce moment expose à des risques
sanitaires tels que le rhume. «Il faut surtout protéger les organes de sens
contre la poussière à cause
de leur fragilité. Cependant les personnes les plus touchées par ce fléau sont
les enfants », affirme-t-il. C’est également l’avis du médecin généraliste, Dr
Seydina Kamissoko. Il témoigne que les pull-overs sont particulièrement
efficaces.
«Ils
offrent une chaleur instantanée et sont très confortables», explique-t-il. Les
blousons en coton épais, quant à eux, sont aussi une bonne option pour se
protéger du froid, tandis que les pull-overs, plus légers, conviennent pour des températures plus
modérées. En complément de ces vêtements, le Dr Kamissoko suggère également d’ajouter
des accessoires tels que des chaussettes, des bonnets, des écharpes
et des gants, particulièrement recommandés la nuit ou dans des zones moins
habitées, proches de forêts ou de barrages
Cependant, certains vêtements sont à éviter comme les pulls en polyester
ou autres matières synthétiques qui ne retiennent pas la chaleur et n’offrent
pas aussi une commodité de respiration au corps. Il déconseille aussi les pulls
trop fins ou ceux qui retiennent l’humidité
qui peut
refroidir rapidement le corps. Le dermatologue Karim Toé conseille aux
utilisateurs des pullovers «yougou-yougou» de désinfecter correctement ces
habits au préalable.
Ces vêtements, prévient-il, peuvent constituer un
réservoir important
de nombreuses maladies infectieuses. «La peau est naturellement recouverte de millions
de bactéries, de champignons et de virus. Cela signifie que chaque
vêtement que nous portons entre en contact direct avec ces microbes »,
explique le toubib. Le spécialiste indique qu’il est recommandé de laver les
vêtements d’occasion à une température d’environ 60° Celcius. Cela permettra,
poursuit-il, non seulement de nettoyer les saletés du vêtement, mais aussi
d’éliminer les germes et d’inactiver les agents pathogènes.
Djeneba BAGAYOGO
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