
Pour des économistes, la délocalisation des garbals pourrait avoir des conséquences économiques sur les communautés locales
Si certains marchés ont été
totalement déguerpis à ce jour, d’autres restent encore partiellement occupés
malgré la mise en garde des autorités. À l’approche des fêtes religieuses (Tabaski
et Ramadan) et d’autres évènements sociaux, les marchés à bétail disséminés
dans notre capitale ressemblaient à une fourmilière géante où se confondent
marchands de bétail, acheteurs et vendeurs ambulants.
Dès le début de ce
mouvement de déguerpissement, suite aux attaques terroristes à Bamako le 17
septembre 2024 qui ont endeuillé la Nation entière, la désolation s’est
installée chez les locataires. «Cette nouvelle instruction va me coûter très
cher, car elle impacte en premier lieu mon porte-monnaie», s’indigne un éleveur
qui a requis l’anonymat. Résident dans le même quartier que le marché où il
opérait, notre interlocuteur ne supportait aucun frais pour se transporter sur
son lieu de travail.
Désormais, il devra dépenser chaque jour la somme 2.500
Fcfa comme frais d’essence pour faire l’aller-retour de la maison au Dral à
Kati. «Au-delà de cette nouvelle charge, l’éloignement du nouveau site a
refroidi beaucoup de clients. Ce qui représente un manque à gagner énorme pour
nous», regrette-t-il.
Si certains marchés ont été
totalement déguerpis à ce jour, d’autres restent encore partiellement occupés
malgré, la mise en garde des autorités. C’est le cas du marché «Luna Parc»,
dans le quartier de Bakaribougou, sur la route de Koulikoro. Ici, opèrent encore
quelques irréductibles qui, en désespoir de cause, ont décidé de braver ces
mesures pour leur survie. De peur de se faire identifier, un jeune marchand de
bétail confie qu’il faut trouver des solutions modérées au lieu de déplacer
tout le monde. Ainsi, il préconise par exemple que tous les parcs soient vidés
de leurs occupants pendant la nuit.
Le secrétaire général du bureau national des marchands de bétails, Moussa Traoré est du même avis. Il est lui-même marchand de bétail au quartier TSF ou «Sans fil» depuis 1982. «À ce jour, nous comptons au moins trois marchés (Lafiabougou, Djélibougou, Sans fil) qui ont été déplacés vers le nouveau site de Kati. Ceux qui doivent être installés à Zantiguila sont toujours dans l’attente, car le site n’est pas encore prêt pour les accueillir», explique Moussa Traoré, soulignant que des pourparlers sont en cours avec les autorités pour trouver une alternative.
ACTIVITÉS CONNEXES
IMPACTÉES- En plus du désarroi moral des vendeurs de bétail, il y a beaucoup de
petites activités connexes qui se trouvent impactées, selon lui. Des vendeurs
d’essence aux marchands ambulants en passant par les gargotes côtoyant ces
garbals, tous ressentent le coup.
À en croire un pompiste d’une station-service
située à côté du garbal de Lafiabougou, ce déménagement n’est pas une bonne
chose pour lui, car cela impacte ses ventes. «Les vendeurs de bétail se
ravitaillent en essence chez nous, et nous avons accès facilement au bétail à
des prix avantageux, à cause de notre proximité et la familiarité qui s’est
forgée», argumente notre pompiste. Idem pour les autres petits commerçants tout
autour de ce marché.
Pour Edou Sidibé, boucher
au marché de Sabalibougou Courani, l’insécurité constitue une inquiétude
majeure pour se rendre au grabal de Zantiguila où au Dral pour acheter des
bœufs, surtout lorsqu’il faut transporter une forte somme d’argent. En plus,
les coûts ont augmenté. S’il fallait 2.000 Fcfa pour acheminer un bœuf de
Niamana, il faut aujourd'hui 5.000 Fcfa ou plus, pour transporter un animal
depuis le Dral de Kati ou de Zantiguila.
Seydou Diarra est
économiste et cadre d’une institution financière de la place. Il estime que la
délocalisation des garbals pourrait avoir des conséquences économiques majeures
sur les communautés locales. «Les garbals jouent un rôle central dans
l’économie informelle malienne. En plus d'être un point névralgique pour le
commerce du bétail, ils créent un écosystème économique où divers petits
métiers prospèrent, comme les vendeurs de nourriture, les transporteurs et les
artisans. Leur délocalisation dans un endroit sans infrastructures adéquates,
risque de désorganiser leurs activités, entraînant une baisse drastique des
revenus pour des milliers de familles», explique-t-il.
En outre, il insiste sur la
nécessité d’une planification préalable et d’un dialogue inclusif pour une
transition réussie. Pour ce faire, il est crucial d’impliquer tous les acteurs
dans les discussions et de mettre en place des infrastructures adaptées sur les
nouveaux sites, comme des forages fonctionnels, des abris sécurisés et des
mesures pour assurer la sécurité sur les lieux indiqués, préconise-t-il.
Une délocalisation mal
préparée pourrait non seulement exacerber les inégalités économiques, mais
aussi créer des tensions sociales, en particulier dans un contexte déjà
fragile. Selon lui, les autorités doivent considérer l’impact à long terme sur
les ménages et l’économie locale avant toute prise de décision.
Même si ces
nouveaux sites sont loin de la capitale et s’avèrent inadaptés aux activités de
vente de bétails, pour l’instant, les acteurs ont la certitude que ces endroits
pourront servir de site d’embouche pour le développement du cheptel national.
Approché le gouvernorat n’a pas souhaité s’exprimer sur
le sujet.
Anta CISSÉ
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