Danse : Karim Togola magnifie les 20 ans du Festival sur le Niger

Cette œuvre est une représentation de pas de danse, mais aussi de figures géométriques et chant qui rendent hommage à Mamou Daffé, le créateur de ce Festival dont le génie mérite amplement d’être salué. Mais surtout pour la régularité de ce rendez-vous qui occupe une place de choix dans l’agenda culturel de notre pays

Publié vendredi 16 février 2024 à 08:49
Danse : Karim Togola magnifie les 20 ans du Festival sur le Niger

Ceux qui ont participé à la 20è édition de Ségou Art Festival sur le Niger gardent encore à l’esprit cette merveille de chorégraphie proposée par Karim Togola, le célèbre maître de ballet et chorégraphe. En fait, il s’agissait d’un montage de trois groupes de danse afin de rendre hommage à cette édition symbole de la manifestation. Intitulé «Ségou Art Waléa» qui voudrait rendre hommage à l’action de Ségou Art Festival sur le Niger pendant ses vingt ans d’existence.

La mise en scène commence par la prestation des Kôrèduga. Cette confrérie, régulièrement présente au festival a également pour rôle de conjurer le mauvais sort, autrement dit de chasser les démons. Pour cette création, ils devraient purifiiez la scène. Ces «bouffons» sont reconnus par leurs habillements qui sortent de l’ordinaire. Avec leur masque dénommé Kôrè,

ils ont la capacité de protéger tous les actes de la vie quotidienne chez les bambaras. Puis, ce sont les masques Dogon. La paix et l’unité sont symbolisées à travers les masques et les pas de danse qu’ils ont présentés. Avec 25 danseurs, porteurs de masques et instrumentistes qui viennent du centre du Mali. Enfin les 17 danseurs ont présenté une série de pas de danse, de figures géométriques et de chant qui rendent hommage à Mamou Daffé et son idée de créer cette manifestation.

Sur le plan national, les différentes actions sont illustrées dans les premiers pas de danse. Puis, la création fait un clin d’œil à différents pays voisins dont les représentants sont des plus réguliers au Festival sur le Niger. Des artistes musiciens et chanteurs aux plasticiens et autres photographes contribuent au rayonnement de ce rendez-vous culturel. C’est donc ainsi que le chorégraphe a montré des pas de danse et des chants du Burkina, de la Côte d’Ivoire et du Sénégal.

Cette création chorégraphique est l’œuvre de Karim Togola. Ce danseur et chorégraphe n’est pas à sa première expérience. En fait depuis quelques années, Karim Togola fait autorité dans l’art de la scène dans notre pays. Il s’est déjà illustré à plusieurs reprises comme étant le meilleur chorégraphe durant les éditions de la Biennale artistique et culturelle en 2005 à Ségou, en 2008 à Kayes, en 2017 à Bamako avec la troupe de Bamako. En 2010 à Sikasso, il remporta aussi le trophée de meilleur chorégraphe. À chaque fois, ses troupes remportent aussi la première place dans le concours de ballet. C’est ainsi que lors de la Biennale artistique et culturelle qui a eu lieu en juillet 2023 à Mopti, la Direction nationale de l’action culturelle décide de le choisir afin qu’il propose une chorégraphie pour la cérémonie d’ouverture de l’événement.

Ce spectacle, véritable chorégraphie en son et en lumière renvoyait au génie de la créativité artistique de notre pays. En une heure d’horloge, il fait revivre à toutes les générations des moments forts et des faits marquants de la vie de notre pays. Cette chorégraphie passe pour un livre, dont chaque page évoque pour les générations futures, l’histoire du Mali d’aujourd’hui.

«Ensemble redressons le Mali» a été construit avec 250 danseurs et danseuses de toutes les régions du Mali. L’œuvre magnifie le Mali avec un grand ballet qui illustre sa marche à travers les âges, notamment du 13è au 21è siècle. En effet, explique le chorégraphe, c’est un véritable voyage dans le temps qui s’appuie sur l’histoire du Mandé à son apogée avec l’empire de Soundiata Keïta.

Elle représente un clin d’œil aux grands empires et royaumes songhaï, peul, bambara, sénoufo et leurs grands guerriers, en passant par l’époque coloniale, mais aussi le Mali indépendant qui a connu quatre Républiques pour enfin jeter un dernier regard sur l’avenir de ce pays. Un pays multiculturel et multiethnique. In fine, l’œuvre tente d’exprimer les aspirations profondes des Maliens, notamment la paix, l’unité nationale, la cohésion sociale, la refondation et la souveraineté. C’est un subtil mélange de danses traditionnelles, de chansons soutenues par nos rythmes dans une chorégraphie novatrice.

Ce diplômé de l’Institut national des arts (INA) de Bamako a débuté sa carrière en 1972 comme stagiaire au Ballet malien. Il crée l’une des premières troupes privées de danse au Mali appelé «Don» ou la danse en 1985. En 1996, il participe avec Don à la Semaine du Mali à Villette à Paris. Il bénéficie d’une bourse pour une formation en danse contemporaine, africaine et moderne à l’École des Sables au Sénégal en 1999. En 2003, il remporte la médaille d’or de la chorégraphie à l’Exposition universelle de Hanovre en Allemagne.

Karim Togola est également un formateur en danse et en chorégraphie. Il a formé de nombreux danseurs et chorégraphes de notre pays au sein du Centre Togola à Sabalibougou. Un centre d’animation qu’il a créé en 2000.

 

Youssouf DOUMBIA

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