Disparition d’Aguibou Dembélé : L’extinction d’un tison du théâtre national !

C’est sans exagération aucune l’un des piliers de l’art dramatique de notre pays qui s’en est allé. Il a quitté définitivement la scène après avoir perdu la dernière bataille qu’il livrait contre la maladie.

Publié mercredi 08 janvier 2025 à 08:01
Disparition d’Aguibou Dembélé : L’extinction d’un tison du théâtre national !

Aguibou Dembélé qui s’est éteint, lundi dernier, a eu une riche et longue carrière de comédien, metteur en scène, dramaturge, formateur et administrateur de plusieurs structures d’art. Il naquit à Kirango Markala en 1950. Après ses études primaires, il arrive à Bamako en 1968 avec le Diplôme d’études fondamentales (DEF) en poche et intègre l’Institut national des arts (Ina). Il passe 4 ans dans ce temple de l’art et décroche un diplôme en art dramatique en 1972 pour intégrer directement le Théâtre national à travers le Groupe dramatique ou Kotèba national.

 C’est une figure bien connue des passionnés de théâtre et des cinéphiles parce qu’il a joué dans de nombreuses œuvres, notamment «Une hyène à jeun» de Massamakan Diabaté, «On joue la comédie» de Moustaph Maïga au côté notamment des comédiens comme Mamoutou Sanogo, Fanta Bérété. Puis, il change d’orientation en se consacrant au kotèba, cette forme de grand théâtre des bambaras où, il excellera par son style.

Aguibou Dembélé devient successivement de 1979 à 1985 directeur du Groupe dramatique, professeur vacataire à l’Ina, directeur de la Troupe de marionnettes  pour enfants et directeur du Ballet national du Mali. De 2004 à 2006, il est devenu chargé de cours de théâtre à l’Institut national de la jeunesse et des sports et au Conservatoire des arts et métiers multimédia Balla Fasséké Kouyaté. Aguibou Dembélé était auteur et metteur en scène des pièces de théâtre de nombreuses régions pendant les différentes éditions de la Biennale artistique et culturelle.

À un moment donné de sa vie, il prend véritablement conscience de la nécessité de léguer son immense savoir dans l’art du théâtre et ses nombreuses expériences à la jeune garde de comédiens et de communicateurs spécialisés en Information, éducation et communication (IEC). Il devient consultant dans ce domaine et formateur en média et communication (96-98). Il a été très prolifique avec de nombreuses études comme «Médias traditionnels, élaboration de modules de formation et formation des artistes traditionnels», «IEC/médias traditionnels en santé de la reproduction et la planification familiale (96)», «Place des médias traditionnels dans le système de communication du Mali, l’exemple du Kotèba, séminaire CCA ONG» et  «IEC et théâtre, diffusion des messages par le théâtre, théâtre utile, ONG Action Mopti».

Il exportera également son savoir au Burkina à travers une série de formations pour les comédiens à l’atelier de théâtre Burkinabé de Ouagadougou (2004). Il fut également gestionnaire de la troupe Théâtre Nord/Sud avec Carrefour Canadien international en collaboration avec l’Université du Québec de Montréal (2003). «Les tisons dans le foyer brûlent ensemble, c’est un à un qu’il s’éteint. Un gros tison du foyer théâtral malien s’est éteint», déclare son collègue, le président de la Fédération des artistes du Mali (Fedama), directeur de la compagnie Acte Sept et initiateur du Festival du théâtre des réalités, Adama Traoré, pour qui son décès est une grande perte pour le théâtre malien.

Pour ce dramaturge, Aguibou fut simplement un excellent comédien. Il était à la tête de l’équipe qui a mené des recherches sur le kotèba. Il est aussi resté un homme très engagé pour la cause de la culture, poursuit-il, avant de rappeler que le défunt a été à leurs côtés dès la première édition du Festival du théâtre des réalités. Le président de la Fedama qui a aussi été l’un de ses étudiants retient de lui, comme d’autres, sa science du transfert des connaissances avec un art consommé de la pédagogie. Aguibou Dembélé laisse derrière lui, la grande famille culturelle inconsolable.

Dors en paix l’artiste !

Youssouf DOUMBIA

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