#Mali : Cour d’assises de Bamako : Astan retrouve l’air libre

Abandonnée par son mari alors qu’elle était enceinte, elle accoucha et jeta son nouveau né dans une fosse sceptique. Puis, elle justifie cet acte par le désespoir

Publié mercredi 03 avril 2024 à 07:23
#Mali : Cour d’assises de Bamako : Astan retrouve l’air libre

Le désespoir poussa Astan Doumbia à se débarrasser de son nourrisson de 21 jours. En commettant cet acte, la jeune dame s’est rendue coupable d’infanticide sur son bébé qu’elle venait de mettre au monde. Ces faits dont elle s’est elle-même rendue coupable sont prévus et punis par les articles 199, 200 al. 2, 204, 205, 206 et 281 du code pénal. La sordide histoire s’est passée en juin 2022 à Hamdallaye II de Koutiala alors que son époux l’avait abandonnée à son sort à la suite de sa grossesse.

Cette situation l’affligea au point qu’elle décida de se débarrasser de sa progéniture. C’est ainsi que désemparée, et abandonnée par un mari qui fuyait ses responsabilités, Astan n’a pas hésité à mettre à exécution son projet funeste, tout juste après avoir allaité l’enfant.  C’est ainsi que la jeune dame s’est rendue coupable de crime d’homicide commis sur son nouveau-né. Entre temps, elle dissimulait son acte à ses proches en expliquant que le bébé avait été enlevé par deux dames en moto de marque Djakarta. Coincée par ses proches, elle a fini par reconnaître avoir jeté le nourrisson dans la fosse septique.

 Le corps sans vie de celui-ci a été extrait de ladite fosse par des éléments de la protection civile et remis aux parents aux fins d'inhumation. Le commissariat de police de Koutiala, saisi de l'affaire, à l'issue de ses enquêtes, a établi et transmis au parquet du Tribunal de grande instance de Koutiala, son procès-verbal n°0069/CP-KLA du 1er  juin 2022. Ce magistrat instructeur a ainsi inculpé et placé sous mandat de dépôt le 2 juin 2022 la mère Astan Doumbia pour infanticide.

 

De larges circonstances atténuantes- C’est comme cela qu’elle a été trainée devant la Cour d’assises pour qu’elle puisse s’expliquer devant les juges. Une fois face aux jurés curieusement, la jeune dame n’a pas cherché à se disculper. Elle est restée constante dans cette attitude pour laquelle elle avait opté durant l’instruction de son dossier. Néanmoins, elle tentera de se justifier en mettant tout sur le dos de son époux. Pour elle, ce dernier l’a abandonnée dès qu’il a su qu’elle attendait un second enfant à 6 mois d’intervalle du premier. Cette situation de désespoir l’aurait poussée à agir de la sorte.

En plus, l’inculpée a soutenu que son mari ne subvenait plus aux charges de son premier enfant. Sur ce point, les jurés ont été très clairs. Pour eux, elle aurait pu en parler à leurs parents.  Quant au ministère public, la culpabilité de l’accusée ne fait l’ombre d’aucun doute à partir du moment où elle-même a reconnu les faits. «Elle est partie de son propre chef pour jeter l’enfant dans la fosse sceptique», a précisé le haut magistrat. D’où le maintien de la jeune fille dans les liens de l’accusation, mais avec de larges circonstances atténuantes.

Pour convaincre les jurés l’avocat de la défense a brossé la situation générale de sa cliente, et surtout ce que cette dernière a subi pour en arriver là. C’est ainsi que le conseil de l’accusée a invité les jurés à analyser les causes lointaines qui l’ont amenée à se débarrasser d’un nourrisson de trois semaines. « C’est une maman désemparée, victime de plusieurs facteurs. Le mari n’a pas été responsable, il a été cruel en demandant à la fille de se débarrasser de l’enfant qui va naître. Elle a vécu avec une souffrance psychologique et financière ».

L’avocat a ainsi plaidé coupable et a sans détour reconnu la culpabilité de sa cliente. Partant de là, il ne s’est pas privé de solliciter à son profit de larges circonstances atténuantes. Apparemment le cri de cœur de la défense semble avoir été entendu par la Cour qui a condamné la jeune dame à une peine assortie de sursis. Elle a ainsi écopé de 2 ans de prison dont un avec sursis.

Déjà très fébrile à la barre, elle a finalement recouvré la liberté, vu le temps qu’elle avait passé en  détention préventive. Et c’était au grand bonheur de toute sa famille et de l’assistance émues par son calvaire.

…Et Foné Coulibaly

À 52 ans, Foné Coulibaly a comparu devant les juges de la Cour d’assises de Bamako. Ce quinquagénaire était inculpé pour avoir porté des gifles à Farima, son épouse, à la suite d’un différend qui les opposa. Malheureusement, la pauvre est décédée peu de temps après. Le drame s’est noué en novembre 2021, à Niamana village. Cet acte involontaire de sa part est prévu et puni par l’article 202 du code pénal. 

De l’acte d’accusation, il ressort que Fonè Coulibaly et Farima Traoré, tous deux domiciliés à Missira, hameau de culture du village de Niamana, Commune rurale de Kalifabougou, étaient mariés depuis plus d’une trentaine d’années. De leur union sont issus 10 enfants dont certains sont majeurs. Le nommé Fonè avait pris une seconde épouse. Étant chez cette dernière la nuit du 1er au 2 novembre 2021, il a entendu des bruits venant de la chambre de son épouse Farima. Lorsqu’il s’est rendu chez cette dernière pour s’informer, il a trouvé celle-ci en train de se plaindre, en l’accusant d’être injuste entre ses épouses.

En dépit de la mise en garde de Fonè adressée à son épouse pour qu’elle cesse de faire du bruit, afin de permettre aux autres membres de la famille de continuer leur sommeil, cette dernière est restée sourde aux avertissements de son mari. Dans sa colère, celui-ci finit par  lui administrer deux gifles à la suite desquelles elle s’est plainte de terribles maux de tête.

Transportée sur une motocyclette par son époux et un des jeunes frères de celui-ci au centre de santé du village, ils ont été informés par l’agent de santé trouvé sur place que la dame Farima Traoré avait rendu l’âme en cours de route. À la suite de l’annonce du décès de son épouse, Fonè s’est rendu personnellement à la brigade territoriale de gendarmerie de Kati pour se dénoncer. Des éléments de cette brigade ont été dépêchés sur les lieux pour les besoins de l’enquête.

C’est ainsi qu’il a été poursuivi, inculpé et placé sous mandat de dépôt le 4 novembre 2021 pour coups mortels par le magistrat instructeur avant de se retrouver devant la Cour d’assises. L’inculpé, tant à l’enquête préliminaire que devant le magistrat instructeur, a reconnu sans détour les faits qui lui sont reprochés. Mieux, il s’est lui-même rendu à la gendarmerie de Kati pour se dénoncer et se mettre à la disposition de la justice.

 

Regret total- À la barre, l’homme est également resté constant en mettant son geste sur un fait de la providence. Car dit-il, après plus de 30 ans de vie commune, il ne voyait pas la raison d’en finir avec celle avec qui, il s’était lié à vie avant de fondre en larmes regrettant d’avoir perdu un être cher. La partie civile a indiqué que l’accusé n’avait pas l’habitude de battre sa femme, sinon qu’il le saurait, en tant que parent de cette dernière. Ainsi, la Cour a reconnu Fonè Coulibaly coupable des faits de coups mortels, mais elle lui a accordé de larges circonstances atténuantes.

Le président de la Cour a signalé qu’il a obtenu cette faveur grâce à son attitude vis-à-vis de sa femme, qu’il a transportée au centre de santé avant de se livrer lui-même à la gendarmerie. Comme derniers mots, l’accusé a demandé pardon à sa belle-famille et sollicité la clémence de la Cour pour que ses 10 enfants ne soient pas orphelins de père et de mère. “Leur mère n’est plus et si moi je reste en prison, que vont-ils devenir”, s’est-il défendu. Visiblement, ces mots de Foné semblent avoir  attendri le cœur des jurés de la Cour qui l’ont finalement permis de regagner son domicile en le condamnant à deux ans de prison, déjà purgé. 

Tamba CAMARA

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