#Mali : Ségou Art Festival sur le Niger : Ce sont aussi des fêtes populaires et traditionnelles

Au total, elles étaient une dizaine de troupes de musique et de danse traditionnelle à se produire devant des centaines de personnes au cours de la 20è édition de Ségou Art Festival sur le Niger.

Publié vendredi 09 février 2024 à 07:03
#Mali : Ségou Art Festival sur le Niger : Ce sont aussi  des fêtes populaires et traditionnelles

 Ces «kôrèdugaw» représentent un peu le symbole du Festival sur le Niger

 

C’était du 30 janvier au 4 février dernier dans la capitale des Balazans. Selon les organisateurs, l’idée, c’est de permettre aux populations locales de se retrouver pour exprimer leurs identités et promouvoir les expressions artistiques et culturelles de leurs zones respectives. Ainsi, amener les festivaliers à découvrir la richesse culturelle de notre pays.

D’abord, les masques et les marionnettes des villages de Kirango, Tiongoni (Markala) et Pélengana de Ségou ont offert pendant trois jours des spectacles époustouflants sur les berges du fleuve Niger. Ils ont présenté les «sogow» ou masques représentant des animaux géants, mais aussi des homomorphes, représentant des personnages qui ont défilé et dansé.

Habituellement, ces derniers se produisent dans leurs villages respectifs lors de cérémonies en début d’hivernage ou à la fin des récoltes. Souvent lors des circoncisions. Quant aux «kôrèdugaw», ils représentent un peu le symbole du Festival sur le Niger. Il est pratiquement impossible de faire un tour au siège du Festival, à l’entrée du quartier administratif de Ségou, sans les apercevoir ou entendre. Ces personnages bouffons portent des haillons et sont munis d’instruments de musique et de différents masques. Ils ne laissent personne insensible.


Classés sur la liste du patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco, et célèbres depuis la nuit des temps, les kôrèdugaw appartiennent à une confrérie très fermée, basée sur une discipline de groupe. Les touaregs étaient aussi présents au rendez-vous avec leur Tindé. Ce mot désigne à la fois la danse traditionnelle et l’instrument de musique qui sert à lui donner un rythme. On le retrouve dans les Régions de Kidal, Gao et Tombouctou, mais aussi à Agadez au Niger. La troupe de Tindé présente à Ségou s’est produite l’après-midi du samedi au siège du de la Fondation Festival sur le Niger.


Leur présentation a également mobilisé non seulement des touaregs de la ville, mais aussi de nombreux invités. Les battements des mains, le son de l’instrument à percussion des femmes, mais aussi les quelques pas de danse esquissés ont émerveillé le public. Sur la place publique de Ségou, il y avait aussi Mamou Thiero que l’on ne présente plus. Malgré son âge avancé, ses timbres vocaux restent intacts. Elle incarne toute la richesse artistique de son terroir. Si cette talentueuse artiste était assez peu connue sur le plan discographique, c’est parce qu’elle a été très tôt vénérée par les Bozo et Somonos vivant sur les berges du Niger.

Depuis l’âge de 13 ans, elle était déjà bien inspirée dans l’exhortation à la tâche des grands maîtres de pêche, de l’épervier, du harpon et de l’hameçon. En 2003, elle a parfaitement brillée au «Folklife Fest» de Washington où notre pays était l’invité principal. Le festival organisé depuis les années 1950 par le Smithsonian muséum permet d’archiver les artistes et artisans dans les fonds de l’institution. Cette année, la ville de Mopti, capitale de la 5è région administrative était invitée par les organisateurs.

Les autorités ont proposé une troupe de danse des célèbres masques dogons. Ces derniers étant réputé pour leur cosmogonie et leurs sculptures. La musique dogon est diverse et variée. Elle est étroitement associée aux différents rites : mariages, funérailles, etc. Cette troupe constituée d’une vingtaine de joueurs d’instruments, porteurs de différents masques, danseurs sur des échasses et chanteurs ont égayé les invités triés sur le volet.

Enfin, la manifestation la plus populaire auprès des Ségoviens demeure le «Baara» ou «Ségoubaara». Dès que le son retenti, tout Ségou veut voir et entendre de près. Ce fut le cas lors de Ségou Art Festival sur le Niger. L’après-midi du samedi, la place de l’indépendance a presque refusé du monde lors de cette représentation. Le Ségoubaara est une danse majestueuse et aristocratique, exécutée par un grand nombre de femmes et d’hommes qui revêtent les plus beaux atours. C’est une danse en ligne ou en cercle, rythmée aux sons du «cun», des «bangolos», mais aussi de chants fredonnés par une soliste principale et d’un chœur.

C’est une danse où grâce corporelle, conjuguée avec souplesse. Les hommes évoluent chacun avec un bâton et un foulard en procession menée par le meilleur danseur sinon, l’un des meilleurs. Les chants sont épiques pour la plupart, ils parlent aussi d’amour et de travail et de vie communautaire. Selon de nombreux traditionnalistes, l’origine du Ségoubaara provient des guerriers vainqueurs qui, de retour, mimaient les tactiques qui leur avaient permis de gagner.

Youssouf DOUMBIA

Lire aussi : Livre sur Guimba national : Le parcours d’un comédien hors pair

Habibou Dembélé dit Guimba national a fait rentrer la comédie dans une autre dimension. Cet artiste arrive, avec une facilité déconcertante, à arracher le sourire à tout le monde.

Lire aussi : Chorégraphie de la Biennale de Tombouctou : Le ministre Daffé exprime sa satisfaction

Cette œuvre sera présentée par 333 jeunes en référence aux 333 Saints de Tombouctou. La répétition a commencé depuis fin octobre et elle relate les figures historiques des empires du Ghana, du Mali et du Songhaï avec des forgerons et des griots qui ont construit notre histoire.

Lire aussi : Semaine internationale de l’artisanat touareg : Le secteur artisanal comme alternative à la migration irrégulière

Le Salon international de l’artisanat touareg, tenu du 18 au 23 novembre, a dédié la journée du samedi dernier au département des Maliens établis à l’Extérieur et de l’Intégration africaine. La rencontre a été marquée par un panel sur le thème : secteur artisanal au Mali, alternati.

Lire aussi : El Hadj Adama Issa Sacko : «J’ai remarqué que la culture Khassonké est en voie de disparition»

L’écrivain traditionnaliste, à travers son livre, intitulé : «Le Khasso traditionnel : coutumes et mœurs», lancé le 17 juillet dernier, met en lumière les repères culturels de cet espace linguistique dont il est le «Djeli», de par la bataille de Tumbifara. Dans cet ouvrage de 162 pa.

Lire aussi : Coopération culturelle : Le ministre Daffé et l’ambassadeur de la Palestine, Hassan Albalawi, s’inscrivent dans la même vision

Le ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l'Industrie hôtelière et du Tourisme, Mamou Daffé, a rencontré, lundi dernier dans ses propres installations, dans le cadre de l’Année de la culture, l’ambassadeur de la Palestine au Mali, Hassan Albalawi..

Lire aussi : Biennale de Tombouctou : La chorégraphie de la cérémonie d’ouverture en construction

Depuis bientôt un mois, le maître chorégraphe, Karim Togola, assisté de deux professeurs de danse du Conservatoire des arts et métiers multimédia Balla Fasséké Kouyaté, Abdoulaye Koné et Dramane Sidibé, sont à pied d’œuvre pour la construction du ballet de la cérémonie d’ouverture.

Les articles de l'auteur

Biennale de Tombouctou : La chorégraphie de la cérémonie d’ouverture en construction

Depuis bientôt un mois, le maître chorégraphe, Karim Togola, assisté de deux professeurs de danse du Conservatoire des arts et métiers multimédia Balla Fasséké Kouyaté, Abdoulaye Koné et Dramane Sidibé, sont à pied d’œuvre pour la construction du ballet de la cérémonie d’ouverture de la Biennale de Tombouctou..

Par Youssouf DOUMBIA


Publié mardi 18 novembre 2025 à 11:43

Festival Rendez-vous chez nous : De beaux spectacles dans la rue

Si au départ le «Festival Rendez-vous chez nous» était concentré sur les masques et marionnettes, force est de constater que l’événement s’est beaucoup développé. De nos jours, il est devenu plus éclectique avec une programmation riche et variée, allant de la musique à la danse moderne..

Par Youssouf DOUMBIA


Publié mardi 11 novembre 2025 à 08:19

Cinéma : Le 2è épisode de «Bini Bana» réaffirme la souveraineté des noirs

Au moins 300 élèves de l’École fondamentale Bleu et Blanc de Missala, à une vingtaine de kilomètre de Bamako, ont assisté, vendredi dernier, à l’avant-première du 2è épisode du film Bini Bana de Zaidou Coulibaly. Ce long métrage de 90 minutes est une ode à la libération totale du joug colonial..

Par Youssouf DOUMBIA


Publié mardi 04 novembre 2025 à 14:01

Manuscrits anciens : L’ONG Savama-DCI montre sa contribution à l’année de la culture

La Sauvegarde et valorisation des manuscrits anciens pour la défense de la culture islamique (SAVAMA-DCI) est une ONG culturelle, qui a joué un rôle fondamental dans la préservation du patrimoine écrit au Mali. Dans le cadre de ses missions, elle a entrepris la construction de plusieurs bibliothèques dédiées à la conservation, protection et mise en valeur des manuscrits anciens..

Par Youssouf DOUMBIA


Publié jeudi 02 octobre 2025 à 13:23

4ē Grand prix d'Afrique de hippisme au Maroc : Enrichissante participation du Mali

La 4ē édition du Grand prix d'Afrique de hippisme se tient ces jours au Maroc avec la participation de plusieurs pays du continent dont le Mali..

Par Youssouf DOUMBIA


Publié samedi 13 septembre 2025 à 21:54

4è Grand prix d’Afrique de hippisme : Les turfistes Maliens pourront désormais parier sur courses marocaines

-.

Par Youssouf DOUMBIA


Publié vendredi 12 septembre 2025 à 20:26

Culture et Intelligence artificielle : Bamako Académie dévoile sa série « La voie du Donsoya »

On peut s’aventurer à dire que Kabakoo Academies ose une fusion avant-gardiste de l’Intelligence artificielle (IA) et de la culture, en présentant en exclusivité un film intitulé « La voie du Donsoya ». Il s’agit du tout premier film d’animation explorant la richesse du Donsoya, une institution sociale et une vision du monde multiséculaire d’Afrique de l’Ouest..

Par Youssouf DOUMBIA


Publié mardi 09 septembre 2025 à 17:02

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner