Mamadou Oumar Sidibé : «La formation d’une confédération des trois États de l’AES peut être une bonne chose dans plusieurs domaines»

Dans cette interview, le président du Parti pour la restauration des valeurs au Mali (PRVM-Fasoko) revient sur la fin de l’Accord pour la paix et la réconciliation, issu du processus d’Alger, l’idée de la création de la Confédération entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger. Mamadou Oumar Sidibé se prononce aussi sur l’initiative de la tenue d’un Dialogue inter-Maliens

Publié mardi 27 février 2024 à 09:03
Mamadou Oumar Sidibé : «La formation d’une confédération des trois États de l’AES peut être une bonne chose dans plusieurs domaines»

L’Essor : Quels commentaires faites-vous de la décision des autorités de la Transition de mettre fin à l’Accord pour la paix et la réconciliation, issu du processus d’Alger ?

Mamadou Oumar Sidibé : Huit ans après la signature du fameux Accord pour la paix et la réconciliation, issu du processus d’Alger, le temps nous a donné raison. Au début de ce processus, nous étions opposés à la signature de ce pacte entre les Maliens grâce à une médiation internationale pilotée par l’Algérie sous l’égide des Nations unies. Cependant, nos compatriotes avaient cru au retour de la paix. Cela n’a pas été le cas malheureusement. Dans tous les cas, le gouvernement a fait des efforts considérables notamment l’opérationnalisation du Mécanisme opérationnel de coordination (Moc), la mise en œuvre du processus de Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (DDR) accéléré, l’initiative de la création d’une armée reconstituée, la mise en place des autorités intérimaires, la mise à disposition de fonds de développement économiques et l’élaboration des lois relatives à l’organisation territoriale.

Ensuite, à l’époque, le gouvernement a organisé le Dialogue national inclusif (DNI) qui avait pour objectif d’instaurer l’union sacrée entre les Maliens.

L’une de nos recommandations depuis la signature de l’Accord fut une relecture judicieuse et inclusive de certaines dispositions du titre II en tenant compte des aspirations du peuple malien. Ce point avait été également recommandé au Dialogue national inclusif et aussi lors des Assisses nationales de la Refondation (ANR). Aujourd’hui, les autorités de la Transition ont décidé de mettre fin à l’Accord pour la paix et la réconciliation, issu du processus d’Alger, nous prenons acte.

L’Essor : À travers le Dialogue inter-Maliens, le président de la Transition a opté pour l’appropriation nationale du processus de paix. Qu’en pensez-vous ?   

Mamadou Oumar Sidibé : Nous avons pris acte de la mise en place du Comité de pilotage du Dialogue inter-Maliens pour la paix et la réconciliation nationale. Au sein du PRVM-Fasoko et de la plateforme Anw Ko Fasoko, nous pensons que le processus devait être plus inclusif à travers la participation de toutes les parties prenantes. Je considère qu’on ne peut nullement faire un dialogue pour la paix et la réconciliation nationale avec seulement ceux qui sont d’accord avec nous. Il doit être élargi en tenant compte de toutes les sensibilités. Et je pense qu’il n’est pas encore tard pour rendre le processus davantage inclusif.

Au-delà, comme indiqué dans les recommandations des Assises nationales de la refondation, la mise en place du Haut conseil des légitimités traditionnelles et aussi la Haute autorité de la cohésion et de la réconciliation prendront en charge toutes les problématiques liées à la paix et à la réconciliation nationale. Enfin, la paix et la réconciliation se résument à une justice juste, équitable et au pardon. Cela veut dire que la paix ne peut être séparée de la justice et ne peut être réalisée sans pardon. 

L’Essor : Comment vous avez accueilli l’annonce du retrait du Mali, du Burkina et du Niger de la Cedeao ?   

Mamadou Oumar Sidibé : Ce retrait n’a pas été une surprise. Au sein de notre formation politique, nous avons pris acte de la sortie de ces pays membres de l’AES de la Communauté sous-régionale. Ce qu’il faut savoir, la Cedeao est un véritable instrument sous-régional à caractère économique, commercial et financier. Les raisons de cette décision politique évoquées par le Mali sont une triste réalité. Ainsi, il va falloir travailler, d’arrache-pied, pour pouvoir satisfaire les attentes du peuple souverain de manière très intelligente. Par ailleurs, la plateforme Anw Ko Fasoko dont je suis le président, à travers une commission spécialisée est en train de disséquer les avantages et les inconvénients de la sortie de la Cedeao sur l’économie malienne. Dans les prochains jours, la plateforme s’exprimera publiquement sur tous ses détails.

L’Essor : Êtes-vous d’avis que la formation prochaine d’une Confédération des États de l’AES permettra de faire face aux défis de l’heure ?

Mamadou Oumar Sidibé : La formation d’une Confédération des trois États de l’AES peut être une bonne chose dans plusieurs domaines notamment : sécuritaire, culturel, socioéconomique et infrastructurel. Dans la lutte contre le terrorisme, certains pays de la Cedeao comme le Nigeria et le Togo en souffrent au même titre que les États du Liptako-Gourma. Donc, la mutualisation des ressources va permettre de lutter efficacement contre le terrorisme et le banditisme dans le Sahel. Aller en Confédération, ce n’est pas mal, même si je ne connais pas, pour le moment, tous les tenants et aboutissants. 

Propos recueillis par

Massa SIDIBE

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