Le chef de l’état a annoncé le dialogue direct inter-Maliens lors de son discours à la Nation à l’occasion du Nouvel an
Trouver des solutions exclusivement maliennes
aux problèmes maliens. C’est sans doute l’esprit qui sous-tend l’appropriation
nationale du processus de paix annoncée par le président de la Transition, le
colonel Assimi Goïta, dans son discours de Nouvel an. Capitalisant les avancées
réalisées dans le cadre du processus de paix, et tirant les enseignements des
défis qui demeurent, le chef de l’État a soutenu, en effet, avoir pris l’option
de privilégier l’appropriation nationale du processus de paix, en donnant
toutes ses chances à un dialogue direct inter-maliens pour la paix et la
réconciliation. Cela, afin d’éliminer les racines des conflits communautaires
et intercommunautaires. Les contours de l’exercice seront davantage connus dans
les prochaines semaines lorsque le comité chargé de piloter ce dialogue
déposera son rapport.
De fait, cette initiative suscite
inévitablement des interrogations sur l’avenir de l’Accord pour la paix et la réconciliation
au Mali, issu du processus d’Alger, signé il y a presque une décennie.
De 2015 à nos jours, le contexte a fondamentalement changé avec des faits
nouveaux et subséquemment l’apparition d’acteurs supplémentaires. Cette
décision du chef de l’état intervient, néanmoins, au moment où les rapports de
force sont assez favorables aux autorités de la Transition. En quelques années,
le spectre des actes terroristes et autres attaques s’était considérablement
élargi touchant presque tout le territoire.
Négocié et signé dans la foulée des événements de mai 2014 à Kidal, l’Accord renferme des dispositions fort controversées qui ont entravé sa mise en œuvre correcte. C’est ainsi que de nombreuses voix notamment lors des fora nationaux se sont élevées pour une relecture du texte. Forts de leurs arguments, certains de nos compatriotes n’hésitaient à dire que l’Accord d’Alger a le germe de la division de notre pays. Soit dit en passant, à ce jour, les autorités n’ont officiellement pas indiqué qu’elles sortaient de l’Accord. Au demeurant, quelle interprétation donner à la posture adoptée par la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) et ses alliés qui ont, de manière récurrente, violé les dispositions du document. Tout cela, sous le regard complaisant de la Médiation internationale.
BON BOUT-Du reste, l’inventaire de l’Accord de
Tamanrasset de 1991, de celui d’Alger de 2006 et de l’Accord pour la paix et la
réconciliation au Mali de 2015 met à nu les limites des Médiations menées par
l’Algérie. à preuve, au lieu de la stabilité et de la paix que ces différents
textes étaient supposés apporter, l’on assistera plutôt aux reprises de la
belligérance et à des rebellions cycliques. Par ailleurs, le jeu trouble de la
Minusma au cours du processus de rétrocession des emprises qu’elle occupait à
l’armée malienne est venu apporter de l’eau au moulin des Maliens qui estiment
que certains partenaires étrangers alimentent le brasier de la violence. Ils sont
d’autant plus fondés dans cette conviction que le Mali a, de manière expresse,
accusé la France d’armer les terroristes à des fins de déstabilisation interne.
Ces raisons et certainement d’autres ont probablement poussé les autorités à
changer de fusil d’épaule en «internalisant» la question du dialogue.
En tout état de cause, en 2023-2024, sur le
plan sécuritaire, nos dirigeants tiennent sans doute le bon bout. Toutes choses
qui expliquent la restauration de l’intégrité du territoire national, à travers
les actions salvatrices des Forces armées maliennes (FAMa). Demeurée longtemps
comme une question d’honneur pour les Maliens, la reconquête de Kidal et
d’Aguelhok illustre à merveille la montée en capacités de l’Armée nationale.
Quelques années auparavant, c’était quasiment une gageure que de penser que le
pays recouvrirait l’entièreté du territoire en si peu de temps.
Sans conteste,
le changement de leadership sera un tremplin pour nos militaires qui sont donc
arrivés à relever le gigantesque défi de récupérer toutes les positions perdues
depuis 2012-2013. En effet, le changement de vision politique opéré par les
autorités qui ont pris les rênes du pays après la rectification de la
trajectoire de la Transition, intervenue en mai-juin 2021, sera un tournant
déterminant. Manifestement, l’acquisition d’importants matériels et équipements
militaires essentiellement à partir de la Russie changera nettement la donne
dans les rapports de force entre le Mali et les terroristes. Ainsi, nos hommes
engrangeront des résultats très probants dans la lutte contre le terrorisme.
Contrairement à ce qui avait été annoncé, le
Mali est parvenu à réaliser ces prouesses après avoir demandé et obtenu le
départ de toutes les Forces étrangères qui avaient crée «l’embouteillage». Cela, au grand dam de ceux-là qui prédisaient
l’Apocalypse. «Le Mali est à nouveau unifié, l’Armée malienne est présente dans
toutes les régions et il n’y a pas de vide sécuritaire», s’est récemment réjoui
le ministre de la Défense et des Anciens combattants, le colonel Sadio Camara.
Cette étape devra déboucher sur l’incontournable phase de réconciliation nationale. Pour y parvenir, nul doute que la main des autorités reste toujours tendue. En cela, elles sont rejointes par les fils du pays dont l’une des grandes voix vient de donner le ton. Lundi dernier, à la faveur de la présentation des vœux à Koulouba, le Cardinal Jean Zerbo attirait l’attention du président de la Transition sur le fait que la victoire sur cette violence aveugle qui affecte notre pays depuis de nombreuses années ne serait que le début d’un combat encore plus difficile : celui du pardon et de la réconciliation. Et d’ajouter que l’année 2023 a été le début de la concrétisation de l’espoir pour tout un peuple.
Massa SIDIBE
Les Forces de défense et de sécurité sont responsables de la défense de l’intégrité territoriale ainsi que de la protection des personnes et de leurs biens. Sur le plan opérationnel, nos hommes ont, ces derniers mois, abattu un travail titanesque ayant permis à notre pays d’exercer sa so.
Dans cette interview, le président du Parti pour la restauration des valeurs au Mali (PRVM-Fasoko) revient sur la fin de l’Accord pour la paix et la réconciliation, issu du processus d’Alger, l’idée de la création de la Confédération entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger. Mamadou Ou.
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