
L’artiste, révélé dans sa carrière solo en 1999 à travers «Allah ndèmè», s’était finalement installé avec les siens à Tiendo, village situé à une dizaine de kilomètres de Dioïla où, il cultivait pour nourrir sa famille. Le chanteur était permanemment sollicité par l’arrondissement central pour animer les soirées lors des visites des personnalités.
Son véritable exploit fut la biennale de 1978 avec son morceau «Konya Magni». Le gouverneur de la Région de Koulikoro d’alors, Sory Ibrahim Sylla, fit de lui son enfant chouchou et le comblait de présents et d’argent à toutes occasions. Adama Namacoro Fomba récite ses premières gammes musicales dans sa ville natale Dioïla au sein de l’orchestre «Baniko Jazz». Il confirmera au fil des éditions de la Biennale artistique et culturelle au compte de la Région de Koulikoro, avant de migrer en 1979 vers la Côte d’Ivoire pour rejoindre Sory Bamba, une figure de proue de la musique malienne, maître de l’orchestre : Le Kanaga de Mopti.
Son séjour fut fructueux, il aimait rappeler avoir y gagné un peu d’argent dans le groupe Tintinba Jazz et côtoyé de grands musiciens. Informé de l’ouverture à Bamako de Mali K7, un studio de production pour la promotion de la musique malienne, qui coïncide avec le décès de son père, il revient au pays pour être auprès de sa maman.
Le 12 juillet 1994, il débarque à Bamako et prend contact avec Philipe Conrhate, le directeur de Mali K7, auprès de qui il a été recommandé par Sory Bamba. Quelques mois après, il produit sa première cassette, Kolon Djugu Yiri. Un opus qui le propulse au-devant de la scène musicale. Ses anciens compagnons du Banico Jazz, qui avaient entre temps rejoint le Rail Band, en profitent pour l’embarquer dans une tournée de quarante jours en France. Ce qui lui permit de découvrir l’Hexagone.
JAMAIS DÉCORÉ- Il faisait
de la musique traditionnelle qui reflète le rythme spirituel du culte «Komo».
Cette particularité de sa musique est à l’origine de son grand succès dans
notre pays. Ses thèmes sont très variés et riches en paroles et en messages. Il
assénait des critiques objectives d’une société malienne, caractérisée par la
méchanceté, la galère conduisant souvent au suicide, la discorde et l’égoïsme.
Le chanteur évoquait aussi les problèmes du continent africain en proie à des
guerres fratricides provoquées, d’après lui, par l’impérialisme des Blancs
(démocratie ou encore multipartisme).
Cet album symbolise une maturité
incontestable de l’artiste, son savoir-faire et sa riche expérience qui est le
fruit de l’effort, de la sagesse et de la régularité. Adama Namakoro Fomba
puise ses inspirations dans les musiques du terroir, notamment le grenier
musical du Banico pour produire son deuxième album en 1999, «Allah ndèmè», qui
a connu un grand succès.
Dans une interview accordée à l’Office de radiodiffusion télévision du Mali (ORTM), l’artiste soutenait que ses productions musicales au Mali ne lui ont rien rapporté en termes de retombées financières. Il finira par mettre d’autres cassettes sur le marché, mais qui ont fait long feu. Désemparé, désorienté et déboussolé, Adama Namakoro Fomba regagne son village natal pour reprendre la daba en faisant sienne la philosophie selon laquelle : «La terre ne ment jamais».
L’homme n’aimait pas trop
parler de ses mauvais souvenirs, parce qu’il estimait que la vie est faite de
hauts et de bas pour tout être humain. Il préférait aussi garder un profil bas
sur les trahisons dont il a été victime. Adama expliquait à qui voulait
l’entendre n’avoir jamais été décoré par son pays. Même s’il avait reçu une
médaille de la France pour sa participation au Festival d’Angoulême avec le
Rail Band en 1995. Il laisse derrière lui une épouse et six orphelins (dont
l’aîné est un guitariste) éplorés.
Dors en paix l’artiste
Youssouf DOUMBIA
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