Compétitivité de nos produits sur le marché international : Le code-barres, une exigence qui plombe les efforts ?

Cette donnée numérique ou alphanumérique permet d’augmenter la productivité d’une entreprise à travers une meilleure gestion des stocks, des inventaires, de la comptabilité et de la traçabilité des produits. Mais la plupart de nos petites et moyennes entreprises éprouvent des difficultés à s’en approprier, faute de moyens

Publié mercredi 03 mai 2023 à 09:36
Compétitivité de nos produits sur le marché international : Le code-barres, une exigence qui plombe les efforts ?

Le code-barres peut permettre à nos PME-PMI de booster la production et les recettes

Vendredi 28 avril, nous sommes dans une station service implantée aux abords du boulevard du Peuple à Bamako. Une voiture s’immobilise au niveau d’une pompe à essence. Le conducteur descend sa vitre laissant s’échapper de la fraîcheur. Il tend six bons d’essence au pompiste. Ce dernier, à l’aide d’un appareil laser, scanne le code-barres du ticket d’essence pour, certainement, évaluer le montant et la quantité de litres d’essence par ticket avant de servir le client.

Outre les bons d’essences, ces écritures cryptées dénommées code-barres sont visibles sur des étiquettes incorporées aux emballages ou packaging des produits alimentaires, pharmaceutiques, des boîtes de conserve, etc. Elles sont reconnaissables à travers une série de barres et d’espaces d’épaisseurs variables. À quoi sert un code-barres ou code à barres ? Quel est l’intérêt pour une entreprise d’avoir un code-barres sur ses produits ? Que faut-il pour en avoir sur son produit ? Nous avons tenté d’avoir la réponse à ces questions.

Un code-barres ou code à barres est la représentation d’une donnée numérique ou alphanumérique sous forme d’un symbole constitué de barres et d’espaces dont l’épaisseur varie en fonction de la symbologie utilisée et des données ainsi codées, explique l’encyclopédie virtuelle Wikipédia. «Le code-barres permet de visualiser des données lisibles grâce à une machine. Ces données sont matérialisées par des barres qui sont la transcription graphique des chiffres. Ce symbole permet la saisie automatique des données à chaque lecture de l’article après scanne», explique la directrice générale de la société Sahel Infusion, Mme Touré Aminatou Abdou Souley. 

En clair, ajoute le directeur général adjoint de l’Agence pour la promotion des exportations du Mali (Apex-Mali), il s’agit de la représentation d’une donnée numérique simplifiée qui sert à donner une identification unique à chaque produit. Précisant qu’il donne des informations sur la date et le lieu de fabrication, Tahirou Kader Cissé étaie : «Le code-barres permet à la fois une meilleure gestion des stocks, des inventaires, de la comptabilité ainsi qu’une traçabilité accrue de chaque produit : emplacement, origine et quantité des articles.»

Selon lui, l’idée d’un code à barres vient de l’association GS1 Bruxelles. Cette société représente l’Organisation internationale neutre à but non lucratif. Elle a été créée par les entreprises pour faciliter et automatiser les échanges entre partenaires en s’appuyant sur un système d’identification unique. Le code-barres fait ainsi partie des exigences des marchés européen, canadien, américain. «Sans ces codes-barres, c’est difficile de vendre ses produits sur ces marchés-là», explique le directeur général adjoint de l’Apex-Mali.

«Pour obtenir un code de fabricant, il faut adhérer à GS1 selon un barème qui tient compte de votre chiffre d’affaires. Les trois premiers chiffres des code-barres d’un produit indiquent en fait le code du pays où le produit a été fabriqué. Ils ont leur avantage à la fois dans l’entrepôt et en magasin», indique la chargée de communication de la Société Aminata Konaté (Bara-Muso), Fatimata Sidibé. Selon elle, l’obtention d’un code-barres s’effectue en trois temps : l’inscription pour fournir divers renseignements liés à l’activité, la cotisation de l’entreprise et la délivrance du code-barres.

LUTTER CONTRE LA CONTREFAÇON- Une exigence dont souffre nombre d’entreprises maliennes qui, pour la plupart, manquent non seulement de moyens financiers pour s’offrir «ce luxe» mais aussi ne peuvent pas avoir accès à ce service-là. Avoir un code-barres est un parcours du combattant pour nos entreprises pour la simple raison que notre pays n’est pas enregistré à GS1, croit savoir la directrice générale de Sahel Infusion, rencontrée à son bureau.

À cet égard, la principale difficulté reste l’accès à ce service qui nécessite un déplacement hors du pays et dont le coût n’est pas à la portée de toutes les petites et moyennes entreprises (PME). «Pour que les produits aient un code à barres, il faut aller soit en France, en Belgique, au Sénégal, au Maroc ou en Côte d’Ivoire», explique celle qui se rend en France chaque année pour la mise à jour des identifiants de ses produits. Pour ce service, elle dit débourser 200 euros, soit 120.000 Fcfa, sans compter le billet aller-retour. Sur son bureau devant elle, les codes-à-barres sont visibles sur des cartons de thé.

Une entreprise qui n’en dispose pas pour l’identification de ses produits, est limitée quant à sa capacité d’écouler ses produits notamment sur le marché international. Consciente de l’impact négatif de cette situation pour nos entreprises, Apex-Mali avait lancé un appel d’offres à l’intention des consultants et bureaux d’études pour la conception d’un système national de code à barres. «Jusque-là, nous n’avons rien vu», explique Mme Touré.

Effectivement, Apex-Mali a lancé une étude de faisabilité pour la mise en place d’une association de GS1 au Mali. «Les consultants qui ont été recrutés, ont élaboré un premier draft. Nous avons formulé des observations visant à consolider le business plan et avoir une base de données solide d’entreprises souhaitant y adhérer», explique le DGA d’Apex-Mali. Il révèle que son agence adressera une correspondance officielle à GS1 afin d’en savoir davantage sur les conditions d’adhésion à cette organisation dont l’antenne Mali sera pilotée par une entreprise privée. «Il est toujours difficile et coûteux de se rendre dans ces pays. Avoir ce service ici au Mali est un gain énorme de temps pour nos entrepreneurs», raisonne Tahirou Kader Cissé.

«Pour que le Mali ait accès aux codes à barres, explique Tahirou Kader Cissé, il faut créer la GS1 Mali parce que c’est une association au niveau international qui attribue ces codes. Nous voulons l’attirer au Mali pour qu’elle s’y implante. Les conditions sont telles qu’il y a les frais d’adhésion, une cotisation annuelle à payer. Il faut que la GS1 s’assure aussi que l’intérêt est là», explique Tahirou Kader Cissé.

Cette initiative, si elle venait à se concrétiser, serait salutaire car elle permettra de booster les productions et les recettes des petites et moyennes entreprises (PME). En ce sens, il permet d’augmenter la productivité des entreprises, corrobore la directrice générale de Sahel Infusion.

Le code à barres permet de savoir les statistiques liées à toutes les importations et exportations et de lutter contre la contrefaçon, ajoute la chargée de communication de la Société Aminata Konaté (Bara Muso), spécialisée dans la transformation des produits agricoles qu’elle exporte un peu partout à travers le monde.

«Grâce au code-barres nous vendons efficacement, accélérons la visibilité de nos produits, prospectons de nouveaux marchés avec un produit qui répond au besoin de confiance et de transparence des consommateurs et des partenaires», confirme-t-elle, ajoutant que le code à barres permet à un pays de retrouver également une place de choix dans les statistiques mondiales en matière d’exportations.

Fatoumata Mory SIDIBE

Lire aussi : Agriculture : Des équipements made in Mali

Semoirs, charrues de labour, pièces de rechange des tracteurs sont fabriqués par nos artisans. La plupart de ces équipements sont vendus dans les zones de production comme Kita, Sikasso, Bougouni ou Koutiala. Certains fabricants arrivent aussi à écouler leurs produits dans des pays voisins.

Lire aussi : Convention groupée de la zone 4 de la JCI Mali : Pour l’excellence et le leadership

Placée sous le thème : « Jeunesse engagée : apprendre et innover pour relever les défis de l’employabilité des jeunes du Mali », la 16ᵉ convention groupée de la zone 4 (Z4) de la Jeune Chambre Internationale (JCI) du Mali s’est tenue samedi dernier, au Centre de formation des collectiv.

Lire aussi : Solidarité : Plus qu’une aide matérielle, une consolation pour les sinistrés

Ils sont 512 déplacés provenant des régions les plus affectées par la crise sécuritaire à trouver refuge au Centre Mabilé, au cœur de la capitale malienne. Bien qu'insuffisant, le soutien des acteurs humanitaires locaux et internationaux réconforte ces sinistrés Situé en Commune VI du D.

Lire aussi : Économie verte : Une initiative lancée pour orienter les politiques et créer des d’emplois

5.000 emplois verts potentiels à identifier, trois propositions de politiques publiques à rédiger et un guide sectoriel à produire. Ce sont quelques objectifs phares du projet «Initiative pour promouvoir l’économie verte et la création d’emplois verts au Mali», officiellement lancé, mer.

Lire aussi : Mines de Lithium de Bougouni : Prêtes pour l’inauguration

Le constat a été fait par le ministre des Mines, Amadou Keïta, qui a visité les lieux la semaine dernière.

Lire aussi : PDZSTA-KB : Le budget prévisionnel du ptba 2025 s’élève à plus de 3,251 milliards de Fcfa

La 5è session du comité de pilotage du Programme de développement de la zone spéciale de transformation agro-industrielle des Régions de Koulikoro et péri-urbaine de Bamako (PDZSTA-KB) s’est tenue, hier, dans les locaux du ministère de l’Agriculture..

Les articles de l'auteur

Approvisionnement en eau potable : La Somapep-sa fait le point de l’état d’avancement de son projet d’extension

La Société malienne de patrimoine de l’eau potable (Somapep-SA) a tenu hier, à son siège, la 2è session du comité de pilotage du Projet d’appui à la réalisation et à l’extension des systèmes d’approvisionnement en eau potable dans les centres secondaires du périmètre concédé..

Par Fatoumata Mory SIDIBE


Publié jeudi 14 août 2025 à 10:40

Filière halieutique : Focus sur les résultats finaux du Pafha

Le Comité de concertation et de suivi du Projet d’appui à la filière halieutique (Pafha) a tenu, hier dans un hôtel de la place, sa session finale. La rencontre a été présidée par le secrétaire général du ministère de l’Élevage et de la Pêche, Madi Matené Keïta, en présence du chargé de programme de la délégation de l’Union européenne (UE), Abdoulaye Kabdaogo..

Par Fatoumata Mory SIDIBE


Publié vendredi 25 juillet 2025 à 07:46

Le ministre Youba Ba en visite à Mali Agri Phyto : Un pas vers la souveraineté piscicole

Le ministre de l’Élevage et de la Pêche, Youba Ba, continue ses visites dans le cadre du suivi et de la mise en œuvre du plan agricole 2025. Vendredi dernier, il était à la ferme Mali Agri Phyto à Banankoro, sur la route nationale n°7. Accompagné d’une importante délégation, le ministre a pu apprécier de visu les progrès de cette exploitation piscicole..

Par Fatoumata Mory SIDIBE


Publié lundi 21 juillet 2025 à 08:55

Lait et aliment bétail : Le ministre Youba Ba visite deux unités de production

Il s’agit de l’usine de transformation de lait «la Coopérative laitière Kaoural» à Diatoula et celle de fabrication d’aliment bétail «Walila Sarl» à Samaya. Toutes les deux sont importantes dans le dispositif d’approvisionnement de notre pays en lait et en aliments bétail.

Par Fatoumata Mory SIDIBE


Publié vendredi 18 juillet 2025 à 09:40

Société : Ces mamies qui refusent la sédentarité

Elles évoluent très souvent dans des activités génératrices de revenus pour maintenir la santé et surtout pour rester utiles à la société.

Par Fatoumata Mory SIDIBE


Publié vendredi 11 juillet 2025 à 08:00

Tiguida Sacko : L’as de la cacahuète

Tiguida Sacko a ouvert son commerce dans les environs de l’Agence malienne de presse et de publicité (Amap) sis au Quartier du Fleuve en Commune III du District de Bamako..

Par Fatoumata Mory SIDIBE


Publié vendredi 11 juillet 2025 à 07:58

Entrepreneuriat, Emploi et Formation professionnelle :Les cadres en formation pour mieux maîtriser les normes juridiques et administratives

La ministre de l’Entrepreneuriat national, de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Mme Oumou Sall Seck, a présidé hier dans les locaux de son ministère, l’ouverture d’une session de partage et d’appropriation des principaux textes de création, d’organisation et de fonctionnement des services et établissements publics, des finances et de la comptabilité publique..

Par Fatoumata Mory SIDIBE


Publié mercredi 09 juillet 2025 à 09:34

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner