
Beaucoup d’hôtels ont été contraints à dégraisser à cause de la crise
Sans clientèle, le secteur de l’hôtellerie et de la
restauration n’est ni économiquement, ni financièrement viable. Et c’est de
l’absence de clients dont souffrent véritablement les acteurs opérants dans ces
domaines dans notre pays. Ce qui fait dire beaucoup d’entre eux qu’une réelle
menace pèse sur la survie de leurs établissements qui se voient obligés de
mettre des travailleurs en congé technique ou de les licencier parce que les
affaires tournent au ralenti.
Tous se disent inquiets de ne plus accueillir,
plus souvent, des clients qui participent à des ateliers, séminaires, colloques
et conférences, des touristes ou autres visiteurs, et de prospérer. Cette
situation est liée pour certains aux conditions sécuritaires dans notre pays,
pour d’autres à une crise structurelle.
Un week-end dans un hôtel à Siby, une bourgade située
à moins d’une quarantaine de kilomètres de Bamako. La réception commence à
jaunir sous l’effet de la poussière. Le gérant se tourne les pouces. De temps à
autre, il jette un petit coup d’œil sur un écran de télévision allumé en face
pour voir le journal télévisé d’Africanews.
Sans lui parler de notre étonnement, il semble lire
dans nos pensées et explique à brûle-pourpoint que c’est une triste situation
que vit désormais son établissement hôtelier qui grouillait de monde autrefois.
«Nous avons dégraissé et la dame qui s’occupait de l’entretien des chambres a
été licenciée», explique-t-il.
Cette réalité rappelle les propos du secrétaire
général de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT). Zurab Pololikashvili
disait : «Notre secteur permet de vivre, de gagner non seulement un
salaire, mais aussi d’avoir de la dignité et de l’égalité.» En d’autres termes
la vulnérabilité du secteur peut avoir de graves conséquences sur beaucoup
d’emplois.
L’hôtelier de Siby explique que depuis l’éclatement
des crises sécuritaire et sanitaire (le coronavirus), son établissement vit une
situation peu enviable parce que les clients sont rares. Ceux-ci étaient
majoritairement constitués de touristes qui venaient explorer les sites
historiques, touristiques voire les ruines ou vestiges de civilisations
anciennes dans notre pays. Au niveau du bar de son hôtel une serveuse est aux
petits soins d’une poignée de buveurs.
Cette clique par bibacité et par
habitude s’y retrouve les weekends. Comme dans cet établissement hospitalier,
c’est la même navrante réalité un peu partout dans les hôtels : les
clients ne se bousculent pas aux portillons.
Pour y faire face des structures comme l’Agence pour la promotion touristique du Mali (APTM) ont entrepris des actions de relance du secteur. Son directeur général cite en exemple le projet «Voyage intégrateur», un séjour touristique au contenu à la fois pédagogique, culturel et ludique à l’intention des jeunes scolaires de différentes régions du pays et le City Tour destiné aux personnalités politiques, célébrités et autres catégories. En outre, explique Sidy Keïta, il y a eu des actions de communication et des spots de sensibilisation à la télévision nationale ou d’autres activités pour accompagner les acteurs.
19,5 MILLIARDS DE FCFA- Ces actions jugées louables ne
semblent pas dissiper toutes les inquiétudes chez les hôteliers et autres
restaurateurs. Le secrétaire général de la Fédération nationale de l’industrie
hôtelière du Mali (FNIHM), Yamadou
Diallo, figure parmi ceux qui sont loin d’être rassurés par ces démarches. Il
se lance dans une comparaison de période d’avant et pendant la crise pour
jauger l’ampleur de la situation, avant de déplorer l’inscription de notre pays
sur la zone rouge dans les grands aéroports du monde.
Ce qui a poussé de nombreux
touristes à éviter la destination Mali. Selon les statistiques de la direction
nationale du tourisme de 2009, notre pays a enregistré 166.914 touristes pour
un peu plus de 103 milliards de Fcfa. En 2011, ils étaient 133.877 pour environ
50 milliards de Fcfa, avant de retomber en 2021 à un peu plus de 19,5 milliards
de Fcfa.
Pour inverser la tendance, le FNIHM a déclenché
plusieurs actions et proposé des mesures visant à les aider à sortir la tête de
l’eau. Il s’agit de la demande d’allègement de la fiscalité, de moratoires sur
les redressements fiscaux et le paiement des charges sociales, ainsi que la
réduction de la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) et la mise en place d’un fonds
spécial pour soutenir le secteur. Yamadou Diallo trouve que si l’on avait agi
dans ce sens, on serait peut-être dans une situation moins catastrophique
aujourd’hui.
Cela aurait été un véritable bol d’air pour les hôtels et les
restaurants, insiste-il. Il reconnaît qu’il y a eu des initiatives salutaires
du gouvernement, notamment le décaissement d’un fonds Covid-19 pour soutenir le
secteur et la distribution de céréales aux employés de l’hôtellerie et de la
restauration.
Yamadou Diallo pointe du doigt un phénomène qui, selon
lui, est un paradoxe dans le domaine de l’hôtellerie. «Les prestations
étatiques sont attribuées à des prestataires qui ne payent ni taxe, ni impôt»,
tonne-t-il. Cet état de fait contribue à mettre à genoux les établissements
hôteliers. Au même moment, déplore-t-il, les hôtels sont harcelés par les services
des impôts. Sachant bien que les hôtels font face à plusieurs exigences sur le
plan législatif et administratif.
Le secrétaire général de la FNIHM déplore également la
faible fréquentation de ces établissements par les nationaux, or ces structures
doivent faire face à des charges liées aux salaires du personnel et allocations
familiales, mais aussi aux factures d’eau et d’électricité. Il évoque à titre
d’exemple le cas des fonctionnaires en mission qui préfèrent séjourner dans les
structures d’hébergement des services de l’État, moyennant une somme
forfaitaire ou souvent gracieusement.
Le responsable de la FNIHM n’est pas le seul à
exprimer une inquiétude. Joint au téléphone, le gérant de l’hôtel Nèma Yoro de
Mopti, Amadou Dolo, parle de son amertume à qui veut l’entendre. Il incrimine
le système développé par les Organisations non gouvernementales (ONG) qui,
selon lui, ont décidé de bouder les hôtels et de louer des villas. Il attribue
aussi la période de vaches maigres à d’autres facteurs comme la psychose liée
aux multiples attaques terroristes.
Le patron de l’établissement de restauration «Dun ka
fa», prosaïquement manger à satiété en bamanankan, à Niamana, Ousmane Barry,
pense arriver à joindre les deux bouts. Il souligne que c’est une question d’offre
gastronomique et de type de clientèle.
«J’ai initié mon projet en tenant compte
du revenu du Malien moyen. Ce qui fait que beaucoup de personnes peuvent venir
s’empiffrer de bons plats dans mon restaurant à des prix abordables.
Mais, les
établissements de standing européen ont forcément des soucis parce qu’ils ne
sont pas accessibles à la bourse du citoyen lambda», clarifie le restaurateur. Oumar N’diaye, un client retrouvé dans un hôtel de la
place, a accepté d’opiner sur la question.
Il pense que contrairement à un
préjugé, manger ou séjourner dans un hôtel n’est pas forcément un signe de
bourgeoisie, mais plutôt une question d’hygiène et de sécurité
alimentaire. C’est aussi culturel.
Amadou SOW
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