De gauche à droite l’ancien directeur de CDI Assana Diawara, le directeur
général de l’Amap, Alassane Souleymane et le journaliste-enseignant-chercheur,
Mamadou Koumé
Les
médias publics sont confrontés à des enjeux complexes en période de crise.
Entre pression politique, sécurité des journalistes et accès à l’information,
leur rôle demeure à la fois stratégique et vulnérable.
Comment
garantir la sécurité des journalistes sur le terrain ? Quelle posture
éditoriale adopter sans compromettre l’indépendance ? Autant de questions au
cœur de la table ronde organisée hier, lors de la deuxième journée des Journées
de relance de l’Agence nationale de presse du Mali. Le thème retenu était :
«Quels défis pour les médias publics dans un contexte de terrorisme et de
transition politique ?»
Les
objectifs de cette rencontre consistaient à analyser les responsabilités des
médias publics en période de crise, identifier les mécanismes de protection et
proposer des stratégies de couverture équilibrée. Les participants,
journalistes, chercheurs et représentants d’institutions publiques ont échangé
autour de la neutralité, de l’objectivité, de l’indépendance et des libertés
professionnelles. Ils ont également abordé les notions de journaliste embarqué
et de journaliste sportif-supporter, tout en soulignant la nécessité d’un usage
prudent de certains termes sensibles comme «djihadistes». Les risques encourus
par les reporters dans les zones sensibles ont été largement évoqués. Bandé
Moussa Sissoko, représentant régional de l’Amap à Kayes, a partagé son
expérience lors de la récente attaque terroriste survenue dans la région. Il
est notamment revenu sur les fausses informations qui ont circulé sur les
réseaux sociaux et dans certains médias, et qu’il a lui-même pris le soin de
vérifier sur le terrain. Selon lui, il disposait de toutes les informations
nécessaires pour rédiger un article, mais a préféré attendre la version
officielle avant de publier. Il a souligné que la confiance entre les
journalistes et les autorités est très importante, et a insisté sur la prudence
ainsi que sur le respect des consignes des forces de sécurité.
Pour
Souleymane Bobo Tounkara, le directeur des publications en français de l’Amap,
le journaliste doit faire preuve de courage, sans pour autant mettre sa vie en
danger. «Contrairement à ce que pense la jeune génération lorsqu’elle se rend
sur le terrain, il faut se battre pour obtenir certaines informations», a-t-il
déclaré. Il a également rappelé qu’un journaliste n’a pas le droit de mentir à
son public. Selon lui, le respect des consignes de sécurité données par les
forces de l’ordre renforce la confiance et facilite le travail. Il a enfin
invité les journalistes à éviter de prendre trop de risques afin de ne pas
compromettre la sécurité de leur rédaction.
PROCESSUS
D’APPRENTISSAGE ET DE TRANSMISSION- De son côté, l’ancien patron de la
Direction de l’information et des relations publiques des Armées (Dirpa), le
Colonel-major à la retraite Diarran Koné, a souligné qu’aucun citoyen, qu’il
soit français ou américain, n’est totalement libre vis-à-vis de l’État de son
pays. Il a appelé à la prudence, estimant que la liberté de la presse doit
s’inscrire dans le cadre de la liberté de la nation elle-même. Selon Diarran
Koné, l’indépendance de la presse doit aller de pair avec celle de la société.
«La déontologie journalistique n’est pas forcément contraire à la loi», a-t-il
précisé, avant de relever l’existence d’un problème générationnel dans la
profession. Pour lui, il faut accepter le processus d’apprentissage et de
transmission, car «le journalisme en temps de crise est totalement différent du
journalisme en temps normal, en période de crise, il s’agit avant tout de
préserver l’essentiel, c’est-à-dire la vie humaine». Le
journaliste-enseignant-chercheur, Mamadou Koumé, venu du Sénégal, a estimé
qu’un média public ne peut totalement s’opposer au pouvoir. «Pour conserver
votre indépendance, vous pouvez donner la parole à d’autres. Mais quand vous
êtes dans un média d’État, vous n’avez pas toutes les libertés», a-t-il
déclaré.
Clôturant
les débats, le directeur général de l’Amap, Alassane Souleymane, a salué la
pertinence des réflexions menées. «Depuis 2012, notre pays traverse une crise
multidimensionnelle qui affecte tous les métiers de l’information. Notre
mission est d’informer avec justesse et équilibre, tout en respectant les
impératifs de sécurité», a-t-il rappelé. Et d’ajouter : «Nous devons trouver le
juste milieu entre notre rôle de journalistes et nos responsabilités en tant
qu’agents de l’État».
Cette table ronde aura permis de partager des expériences de terrain et de formuler des recommandations concrètes pour renforcer la résilience et l’indépendance des médias publics face aux défis de l’heure.
Amadou GUEGUERE
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