Les participants ont débattu plusieurs thématiques, notamment en rapport avec Paix, cohésion sociale, sécurité et défense
C’est
parti pour la phase communale du Dialogue inter-Maliens pour la paix et la
réconciliation nationale qui a démarré, samedi dernier, dans de bonnes
conditions en Communes I, II et III du
District de Bamako. Cette phase, à laquelle sont attendus 50 à 100 participants
dans chaque commune, prend fin ce lundi. En
Commune III, les travaux se déroulent dans les locaux de la municipalité. Dans son discours d’ouverture, le maire de la
Commune III du District de Bamako a d’abord remercié les participants pour leur
intérêt à vouloir donner une orientation
à la politique du pays. D’après Mme Djiré Mariame Diallo, cette option a été
privilégiée par le président de la Transition lors de son discours à la nation
à l’occasion du nouvel an 2024. Cela, afin que l’on fasse l’appropriation du
processus de paix, en donnant toutes les chances à un dialogue direct
inter-Maliens.
Pour
elle, au regard des réalités auxquelles le Mali est confrontées, depuis
l’indépendance à nos jours, notre pays ne peut envisager un avenir de sécurité
et de stabilité durable tant que ses fils et filles n’intègrent pas la
dimension géopolitique sous toutes ses formes dans leur recherche de solutions.
«Pendant trois jours, nous aurons à échanger sur différents thèmes», a rappelé
l’édile. Et de demander aux participants de respecter la diversité d’opinions,
la liberté d’expression; d’utiliser un langage courtois et d’éviter toute forme
de discours haineux, injurieux ou discriminatoire. Elle a aussi invité tous
ceux qui croient à un Mali meilleur, à soutenir par des actes concrets le pays
et nos autorités, surtout en ces moments très difficiles de la gouvernance. «Le
pays a besoin de nous tous. Nous devons travailler pour les générations
futures. J’estime pour ma part que nous n’en faisons pas assez», a exprimé le
maire de la Commune III.
De son côté, la représentante du comité de pilotage du Dialogue inter-Maliens, par ailleurs membre du Conseil national de Transition (CNT), Mme Djikiné Hatouma Gakou, qui prenait part aux travaux en Commune III, a demandé aux participants de parler à cœur ouvert et sans tabou. Cela, en faisant des propositions pouvant faire avancer notre pays. Saluant l’initiative de ce forum, le représentant du Mouvement Mali espoir, Moussa Bagayoko, a estimé que quand on dialogue, il y aura obligatoirement des solutions à nos problèmes.
SOUVERAINETÉ-Notre
équipe de reportage s’est ensuite rendue en Commune I du District, où les
concertations se déroulent dans la salle de délibérations de la municipalité.
Jeunes, femmes, représentants de la société civile, de l’administration, des
autorités traditionnelles, religieuses et coutumières ont massivement pris
part à la rencontre. Mme Barry Aminata
Touré, présidente de la Cafo en Commune I, participait aux débats. Félicitant
l’inclusivité autour de cette rencontre, elle a estimé qu’elle permettra
d’approfondir les débats sur toutes les problématiques au niveau de leur
commune et à celui national. Notre interlocutrice a ajouté que les femmes sont
prêtes à contribuer à ce forum afin qu’il serve de tremplin pour résoudre les
questions de paix, de sécurité et de développement aux niveaux communal et
national. «Nous avons déjà notre souveraineté. Ce qui nous reste, c’est le
vivre-ensemble, le développement et le bien-être des communautés», a fait
savoir la femme leader, appelant à se donner la main «pour construire le Mali
que nous voulons».
De
son côté, le secrétaire général de la jeunesse de la Commune I, Ibrahim
Boubacar Keïta, a déclaré que son regroupement s’active à faire en sorte que
les jeunes participent aux travaux. Il a souhaité que leurs préoccupations
soient prises en compte par les autorités. Le
passage de notre équipe de reportage en Commune I a coïncidé avec une tournée
de supervision du gouverneur de Bamako, Abdoulaye Coulibaly. L’objectif de
cette démarche visait pour le chef de l’exécutif régional de s’assurer de la
bonne organisation des concertations communales au niveau de l’ensemble des six
communes de la capitale. Mais aussi de féliciter les participants pour leur
présence à la rencontre.
Le
gouverneur de Bamako leur a ensuite demandé de participer activement aux
travaux. «Car, vos contributions sont vivement attendues afin qu’on puisse
venir à bout de la situation de conflits que notre pays traverse depuis des
décennies», a-t-il exhorté. Cela est d’autant plus nécessaire que la situation
est particulièrement difficile dans notre pays. D’où l’initiative de ce
dialogue dont l’objectif général est de contribuer à la restauration de la
paix, de la cohésion sociale et de la réconciliation nationale.
«Il s’agit pour
vous de plancher sur les différents documents mis à votre disposition afin de
faire des propositions pertinentes et des recommandations pouvant sortir notre
pays, de façon définitive, de cette situation de crises», a renchéri le
gouverneur.
Au moment où nous quittions la Commune I, aux environs de 11 heures, les participants mettaient en place leur bureau (devant être composé d’un président et d’un vice-président ainsi que deux rapporteurs) et les commissions thématiques.
Retour
aux fondamentaux- En Commune II, les travaux du Dialogue inter-Maliens se
tiennent au Centre national d’appui à la promotion de l’économie sociale et
solidaire, sis à Bakaribougou. Samedi, les habitants sont sortis nombreux pour
remplir la salle. À notre passage, vers 11 heures 20, les participants
échangeaient sur la sous thématique : «paix et culture de la paix». Sur ce point, certains délégués ont appelé à
la cohésion sociale et au vivre ensemble pour
pérenniser la paix dans notre pays. D’autres ont, cependant, demandé le
retour à nos fondamentaux.
Lassina Balahira, président du Comité de développement du quartier de la Zone industrielle, a partagé cet avis. Il a proposé de faire voter une loi afin que l’éducation des enfants redevienne l’affaire de tous. Notre interlocuteur a aussi demandé de ne pas amener les conflits conjugaux sur les réseaux sociaux, mais de les gérer plutôt dans les familles pour éviter les divorces. Il convient de rappeler que les thématiques retenues pour le Dialogue inter-Maliens sont : «paix, réconciliation nationale et cohésion sociale» ; «questions politiques et institutionnelles» ; «économie et développement durable» ; «aspects sécuritaires et défense du territoire» et «géopolitique et environnement international».
Bembablin DOUMBIA
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