
L’Essor : Votre département est connu pour être un ministère difficile à gérer. Avant d’être nommé ministre, est-ce que vous aviez été impliqué dans la gestion du sport ou meneur d’une association de jeunesse ?
Abdoul Kassim Ibrahim Fomba : Depuis
1998, je suis très actif dans les organisations de jeunesse. J’ai commencé
d’abord avec l’Association jeunesse UNESCO (Organisation des Nations unies pour
l’éducation, la science et la culture). À l’époque le siège était à Niaréla.
Depuis ce temps, on commençait à être impliqué dans la vie associative. Ensuite
j’ai été impliqué dans l’Association des étudiants de mon université. On a aidé
les nouveaux étudiants en les orientant et leur expliquant un peu comment se
passe la vie au Campus universitaire. Quand je suis revenu à Bamako, j’ai
travaillé au niveau de la Jeune chambre internationale (JCI, ndlr), une
organisation qui permet à plusieurs niveaux d’apprendre sur le terrain.
A la
JCI, on vous donne des postes de responsabilité, vous apprenez à mobiliser les
fonds, rencontrer des partenaires, constituer des équipes, et évidemment
collaborer avec les gens. Nous avions également un institut de formation. J’ai
commencé dans le secteur privé. Parallèlement, je me suis intéressé au monde
sportif, notamment au niveau communautaire. C’est par la suite que la Jeune
chambre internationale est venue pour le développement individuel par rapport à
la jeunesse. En 2012 avec le coup d’État et
le problème qui est arrivé avec l’invasion du pays, nous avons initié
une caravane que nous avons baptisée «Je suis malien». Cette caravane a fait le
tour du Mali, de Kayes à Gao pour véhiculer des messages de paix et de vivre
ensemble. Dans ce projet l’Agence malienne de presse et de publicité (Amap)
nous a beaucoup aidés quand nous faisions la renonciation des cœurs. On n’avait
pas beaucoup d’argent. Nous avons cotisé pour avoir une affiche. C’était une
calebasse verte, jaune rouge et il y avait un individu de teint noir et un
autre de teint clair qui buvaient dans la même calebasse.
Quand nous sommes allés
à l’Amap, nous avons expliqué que notre projet n’est pas commercial et que nous
le faisions pour le pays. Nous avons été surpris de constater que les affiches
sont restées pendant presqu’une année et l’Amap nous a expliqué que c’était une
façon pour elle d’apporter sa construction à notre projet. Une année plus tard,
en 2013, c’était pour inviter la population à sortir voter et c’est nous-mêmes
qui avons financé ce projet. Au fil du temps, j’ai crée une ONG «Team Paix» qui
est aujourd’hui internationale. Aujourd’hui, toutes ces expériences me
permettent de me concentrer sur la mission que le président de la Transition a
bien voulu me confier avec beaucoup plus de défis.
L’Essor : Quels sont les grands chantiers confiés à votre département dans le cadre de l’exécution du plan d’action du gouvernement et quelle est votre propre vision pour le développement du sport national ?
Abdoul Kassim Ibrahim Fomba : Avant de passer aux chantiers, il y a des défis qui sont là. Le défi de la jeunesse, c’est un défi de tous les états au monde. Quand on parle de jeunesse, on parle de l’énergie à canaliser, de problème d’emploi, de banditisme etc. Comment amener cette jeunesse à être une jeunesse plus consciente et plus investi et dynamique dans la construction du pays. C’est un gros défi que nous avons. L’autre défi concerne la citoyenneté. Il ne suffit pas de prononcer ce mot pour devenir un bon citoyen. Que doit-on faire pour amener les jeunes à avoir un bon comportement et prendre une nouvelle direction par rapport au civisme et à la citoyenneté ? Ce sont autant de défis pour mon département et nous allons tout mettre en œuvre pour relever ces défis.
L’Essor : à la date d’aujourd’hui, quelles sont les réalisations qui ont été faites par votre département ?
Abdoul Kassim Ibrahim Fomba : Déjà nous
avons élaboré trois axes au niveau du département pour amener les jeunes à
avoir des réponses réelles dans le monde de la jeunesse et du sport. Le premier
axe nous l’avons appelé Jeunesse et Citoyenneté «Faso Bara Ni Dioyoro». Nous
sommes dans la 4è République, nous avons de nouvelles directions. Donc, quel
est le rôle qu’on peut avoir dans la construction du pays ? Le premier axe
se situe dans ce cadre. Concrètement, cet axe regroupe les questions de
formation, d’investissements humains au niveau des communautés. Le deuxième axe
est le Village des Opportunités.
La formation sur les renforcements de capacité
des jeunes et de créations de cadre d’opportunité pour qu’ils puissent s’épanouir.
Ce travail se fera avec le ministère de l’Entreprenariat national, de l’Emploi
et de la Formation professionnelle. Tous les week-ends, je vais dans un grin
pour regrouper des jeunes et discuter avec eux. J’ai vu que la majorité des
jeunes que j’ai rencontrés ont des problèmes liés à l’emploi. Le troisième axe
est Sport citoyen. Aujourd’hui, le sport occupe une très grande place dans le
pays. Avec le Sport citoyen, nous allons essayer d’amener les petites fédérations
à la professionnalisation pour attirer le maximum de sponsors. Plus les
partenaires vont s’intéresser à ces petites fédérations, plus on aura des
jeunes qui s’intéresseront à ces disciplines. Et moins on aura des jeunes qui
vont s’adonner à la délinquance. On veut utiliser le sport pour désengager les
jeunes sur les questions de violences. Nous avons également décidé d’instaurer
une journée de sport à travers tout le pays.
L’Essor : Par le passé, le département avait instruit les fédérations nationales sportives de sursoir à l’installation des Ligues dans les nouvelles régions. à quand la mise en place de ces ligues dans les nouvelles régions ?
Abdoul Kassim Ibrahim Fomba : Nos services techniques travaillent sur le dossier. On attend juste l’installation des directions régionales dans les nouvelles régions pour permettre à toutes les fédérations et associations sportives de mettre en place leurs Ligues. Ce sera pour bientôt. Nous sommes dans un processus de professionnalisation du sport. Dans le cadre par exemple du football, la FIFA a décidé de professionnaliser les Ligues, je pense qu’il est important qu’on aille dans ce sens. Si nous professionnalisons les Ligues, ça va être un gros atout pour le milieu sportif.
L’Essor : Le monde du sport de notre pays est régulièrement secoué par des crises ou plutôt des querelles de personne. Qu’envisagez-vous de faire pour mettre fin à cette situation ? Avez-vous déjà une feuille de route ?
Abdoul Kassim Ibrahim Fomba : C’est l’un
des grands chantiers du département en charge de la Jeunesse et des Sports.
Beaucoup de fédérations sportives sont confrontées à ce problème et dans la
plupart des cas, ce sont des querelles de personnes. Pourtant, toutes les fédérations
ont de textes qui doivent les régir. Les gens ne respectent pas les textes et
tout le monde veut les interpréter en sa manière pour se couvrir. Nous avons
demandé à toutes les fédérations sportives de s’aligner sur les statuts types.
Il y a des fédérations qui ont refusé et d’autres ne l’ont pas fait, tout
simplement parce que ça ne les arrange pas.
Les statuts types permettent au département
de mieux s’impliquer dans le processus électoral de toutes les fédérations,
mais beaucoup de gens interprètent cela comme une ingérence de l’état dans la
gestion des associations. Pour moi, la difficulté, c’est amener toutes ces fédérations
à adopter un statut type, cela permettra de régler beaucoup de problèmes. La
deuxième chose, c’est le respect des textes par ces fédérations. Nous avons déjà
rencontré toutes les fédérations et lors de cette rencontre, j’ai clairement
dit à mes interlocuteurs de prendre leur responsabilité et que le département
allait faire de même.
L’Essor : Le Mali jouera la CAN en Côte d’Ivoire l’année prochaine. Quel est l’état des préparatifs au niveau du département qui prend en charge la participation de la sélection nationale au tournoi, notamment les primes des joueurs et du staff technique, l’hébergement, le transport, etc ?
Abdoul Kassim Ibrahim Fomba : Les préparatifs de la CAN se situent à plusieurs niveaux. Parce qu’au delà des primes de la délégation officielle et des joueurs et leur staff technique en passant par l’hébergement, le département s’implique également dans l’organisation, notamment la mobilisation des Maliens de l’intérieur et ceux établis à l’extérieur. La Côte d’Ivoire est juste à côté et il ne fait guère de doute que beaucoup de supporters maliens feront le voyage pour assister à la CAN. Je m’attends à voir les supporters maliens assiéger Abidjan et pour permettre à ce beau monde de vivre l’événement dans le calme et la sérénité, le déopartement va mettre en place une commission d’organisation. Dès sa mise en place cette commission ira voir sur le terrain comment accueillir les Maliens en Côte d’Ivoire dans les meilleures conditions. Nous nous attendons à voir entre 4000 et 5000 Maliens faire le voyage de la Côte d’Ivoire pour soutenir l’équipe nationale.
L’Essor : Quelles sont vos attentes pour la prochaine CAN, quand on sait que le Mali n’a jamais goûté à la joie de soulever le trophée continental ?
Abdoul Kassim Ibrahim Fomba : Nous partons confiants en Côte d’Ivoire et avec un seul objectif : revenir avec le trophée tant attendu par le peuple malien. Déjà, nous avons été saisis par la fédération pour l’organisation des matches amicaux à Bamako et à l’extérieur. Le département jouera sa partition pour permettre aux Aigles de préparer la CAN dans les meilleures conditions possibles. Je ne dis pas que tout sera parfait, il y a déjà des difficultés liées à des arriérés de primes. L’État est en train de faire le maximum pour pouvoir mettre tous les sportifs dans leurs droits. Pour la Coupe d’Afrique des nations, je peux dire que la préparation a déjà commencé et les autorités de la Transition vont faire le nécessaire pour une bonne participation du pays à la compétition. Remporter cette CAN en Côte d’Ivoire serait l’idéal. La sélection nationale des sourds a montré la voie en remportant le Championnat d’Afrique de l’ouest, j’espère que l’exemple de cette sélection va inspirer les Aigles, Inch’Allah, le Mali se hissera sur la plus haute marche du podium, lors de la prochaine CAN.
L’Essor : Si vous aviez un message pour le monde sportif national, que diriez-vous ?
Abdoul Kassim Ibrahim Fomba : Je parlerai d’abord d’union et demanderai aux Maliennes et aux Maliens de mettre toujours l’intérêt du pays au-dessus de tout. Il faut que nous oublions nos propres intérêts à chaque fois qu’il s’agit de l’intérêt public. Aujourd’hui, le Mali a besoin de stabilité et nous devons oublier les problèmes de personne. à chaque fois que nous posons des actes, nous devons toujours le faire dans l’intérêt du pays. Parlant des fédérations, elles doivent aussi savoir que le pays a besoin d’elles pour relever les nombreux défis de l’heure. Toutes les Maliennes et tous les Maliens doivent aider les autorités de la Transition pour construire le pays et assurer un avenir meilleur à nos enfants.
Interview réalisée par
Seibou Sambri Kamissoko
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