Il est grand temps en effet que les Africains
songent à s’épanouir des tutelles infantilisantes qui ont longtemps maintenu le
continent dans la position d’appendice du monde. La prise de conscience de la
nocivité des influences extérieures est une étape importante vers l’affirmation
de soi. Mais le fait est que cette prise de conscience ne date pas
d’aujourd’hui. Elle a été le levain de la mobilisation pour l’indépendance.
Les
mouvements de libération ont largement surfé sur l’aspiration des peuples à
disposer d’eux-mêmes. À l’époque, la présence envahissante et humiliante des
colonisateurs était facile à stigmatiser par les indépendantistes comme étant
un frein au droit de l’homme noir à l’autodétermination. La culture des
ressentiments contre les colonisateurs a favorisé le soulèvement des masses.
Les indépendances ont été acquises, pour la
plupart, dans une ferveur militante. Dans l’euphorie de la liberté retrouvée,
peu de libérateurs se sont mués en bâtisseurs d’État authentiquement africains.
Les nouveaux dirigeants ont tout simplement pris la place des colons,
s’arrogeant les privilèges et oubliant de créer les conditions d’une vie
meilleure pour les populations. Contre lesquelles les brimades ont continué ;
les vexations et les humiliations n’ont pas disparu.
La suite des événements va démontrer que les
colonisateurs s’étaient bien préparés à la décolonisation. En lieu et place
d’une présence pesante, ils ont imaginé un autre système de domination plus
subtile. Les mécanismes de gouvernance de la communauté internationale sont à
leur avantage. Les règles du commerce international aussi.
Des médias puissants
moulinent l’information dans le sens de leurs intérêts. La presse fait passer
leurs agissements les plus injustes et les plus criminels comme étant conformes
à l’ordre normal des choses. Le modèle occidental est présenté comme étant le
meilleur. Et on tente de l’ériger en modèle universel.
Aujourd’hui, le nouveau mouvement
panafricaniste est vent debout contre la domination étrangère. Réussira-t-il là
où ont échoué les mouvements des années d’indépendance ? C’est-à-dire
obtenir la libération véritable de l’Afrique. C’est possible à condition de
tirer les leçons du passé.
Si les perspectives sont moins évidentes, la
source de la fronde anti-domination étrangère est connue. Le vent de la révolte
s’est levé et s’est renforcé dans les savanes maliennes avant de souffler comme
l’harmattan vers les autres pays du Sahel. Cette nouvelle fronde est une
manifestation de la crise politique et sécuritaire qui sévit dans notre pays
depuis plus d’une décennie. Il traduit l’exaspération des Maliens devant les
différentes solutions inopérantes proposées par la communauté internationale.
L’Accord pour la paix et la réconciliation, qui est la charpente du processus
de paix, est perçue par nombre de nos compatriotes comme portant atteinte à
l’unité nationale. Il met sur un pied d’égalité l’État malien et des mouvements
armés indépendantistes dont les accointances avec les terroristes islamistes
sont un secret de polichinelle. Cette dérive était prévisible au regard du
contexte des négociations.
L’armée nationale venait d’échouer dans sa tentative
de prendre Kidal par la force. Le gouvernement a donc négocié dans une position
de faiblesse et presque le couteau sous la gorge.
Il est devenu plus clair par la suite que
l’Accord pour la paix et la réconciliation était utilisé comme un instrument de
la politique française consistant à faire perdurer la crise avec le soutien à
certains groupes armés. La manifestation de cette politique était
l’interdiction de la présence des forces de défense et de sécurité dans les
zones considérées comme des bastions des indépendantistes.
La prétendue menace
des massacres contre les populations civiles a servi de prétexte pour tenir une
partie du territoire national hors du contrôle de l’armée nationale. Et la
volonté ubuesque des Français de faire la distinction entre les indépendantistes
et les islamistes a permis aux seconds de s’organiser et d’étendre leur réseau
terroriste.
L’État malien a fini par se rendre compte que son partenaire stratégique
lui plantait le couteau dans le dos par des accointances avec les groupes
terroristes qu’il prétendait combattre. La demande du Mali pour présenter
devant le Conseil de sécurité de l’Onu les preuves de cette traitrise de
l’ancienne puissance coloniale reste lettre morte.
Les groupes terroristes ont largement bénéficié
du traitement de l’information par les médias français. Les actions de l’armée
malienne sont présentées systématiquement comme étant des opérations punitives
contre les civils. Le jeu trouble est accrédité par les allégations des ONG,
reprises abondamment par les médias sans aucune distance.
Les questions des
droits de l’Homme sont devenues centrales dans le travail de la Minusma. Une
bonne façon de clouer au pilori l’État malien à chaque réunion du Conseil de sécurité
pour le renouvellement du mandat de la Mission onusienne. Les remarques et les
complaintes des Maliens sont superbement ignorées quant à la façon dont est menée
l’intervention de la communauté internationale. Le mépris est patent. Et
l’humiliation insupportable.
Tant de manques de considération ont fait le
lit des frustrations. Des frustrations auxquelles les autorités de la
Transition ont su répondre avec un discours politique qui fait la part belle à
l’honneur et à la dignité du peuple malien. La flamme de la ferveur patriotique
est maintenue par la volonté de retrouver une estime et une considération que
l’on estime perdues du fait des agissements de certains partenaires étrangers.
Rien d’étonnant que les Maliens acceptent de rester stoïques malgré les
difficultés. Il appartient aux autorités de profiter de cet état de grâce pour
construire un État solide, capable de sécuriser le territoire national. Les équipements
acquis au profit de l’armée sont la preuve que le pouvoir est en train de
consolider la colonne vertébrale de l’État.
Combler le vide sécuritaire créé par le départ des troupes étrangères (Barkhane et Minusma) est un test de crédibilité. Voilà pourquoi les autorités maliennes ont fait en sorte que les FAMa occupent le terrain au fur et à mesure de l’avancée du processus de rétrocession des camps de la Minusma.
Des groupes armés, bien que signataires de
l’Accord, affichent leur volonté d’empêcher l’armée régulière de prendre
possession de certains camps.
En dépit de leur adhésion au processus de paix,
les groupes signataires cohabitent avec les terroristes dans ces zones où ils
soumettent les populations à un racket lucratif.
Par exemple à Ber, selon nos
sources, les divers groupes armés récoltaient des centaines de millions de Fcfa
par mois en prélevant des taxes sur le trafic des marchandises et en encaissant
les frais de traversée du Bac. On comprend dès lors, les cris d’orfraie dans
les médias et les tentatives armées de s’opposer à l’installation des FAMa.
Leurs agissements sont contraires à l’unité nationale et nuisibles au bien-être
des populations pour lesquelles ils prétendent se battre mais qu’ils tenter
d’affamer en organisant des blocus.
Malgré tout, le gouvernement reste attaché au
processus de paix. Sa position a été réitérée par un communiqué publié hier par
le ministre de la Réconciliation, de la Paix et de la Cohésion nationale, Chargé
de l’Accord pour la paix et la réconciliation.
Le colonel-major Ismaël Wagué
appelle les «frères des mouvements signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation
à revenir à la table de négociations dans le processus de paix en vue de
surmonter les défis actuels par la voie du dialogue». Le ministre Wagué ajoute
que «le gouvernement reste attaché à l’Accord pour la paix et la réconciliation
au Mali ainsi qu’à l’Accord de cessez-le-feu du 24 mai 2014».
L’attachement au processus de paix n’enlève rien à l’obligation de l’État souverain du Mali d’affirmer son autorité. Les récentes livraisons de vivres à Kidal, Tombouctou, Taoudéni font partie de l’action globale allant dans ce sens. C’est un gage de sa crédibilité.
Brehima TOURE
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