
«Je suis issu d’une famille polygame avec deux
belles-mères. J’ai perdu ma mère très tôt, depuis mes 11 ans. Bien avant son décès,
j’avais des difficultés d’adaptation au sein de la famille, car mon père m’a
toujours rejeté avec mes trois frères utérins.
Nous vivions le calvaire des
mensonges de nos marâtres, de privation de nourritures et d’autres sévices. Après
avoir obtenu le diplôme d’études fondamentales (DEF), j’ai fugué pour aller à
Tombouctou chez ma sœur aînée dont le mari avait du mal à m’accepter. Il me
battait et confisqua mon téléphone portable pour m’empêcher de dénoncer ses
maltraitances.
Avait-il atteint la cime de la cruauté au point de me refuser
des soins ? Je ne disposais que de deux fringues. Je plaignais ma sœur qui
était sous l’emprise de son époux. J’ai redoublé la 10è année et suis revenue
dans la maison paternelle. Je n’étais pas au bout de mes peines parce que j’étais
constamment renvoyée de la maison et dormait souvent dans des maisons en
chantier abandonnées.
En classe de terminale, mon père m’a
finalement chassé de la famille. J’ai fini par trouver gîte et couvert chez un
oncle à Baco Djicoroni Golf (en Commune V du
District de Bamako). L’épouse de ce dernier m’accusait d’entretenir une
complicité avec lui dans ses virées nocturnes et me sevrait aussi de
nourriture.
Je finis par opter pour un petit
boulot de technicien de surface où j’avais en charge de nettoyer une rôtisserie
chaque matin avant d’aller à l’école et revenir faire des petites commissions.
J’avais une indemnité de 500 Fcfa par jour que je percevais tous les trois
jours. Ce qui permettait de m’alimenter».
C’est toujours notre martyr du jour
qui poursuit ses explications. «J’ai exercé d’autres petits métiers pour une
question de subsistance. Mon baccalauréat en poche, je n’ai eu aucun soutien de
mon père. J’ai proposé à une université privée de la ville de me mettre en
relation avec des lycées partenaires pour grossir son effectif. En
contrepartie, cette université devrait m’exempter de paiement de frais pour la
formation.
Ce deal fut accepté». Ce témoignage poignant d’un jeune garçon, qui
a demandé à garder l’anonymat, sur l’enfer familial donne froid dans le
dos. Mais rappelle surtout que la violence quelle que soit la forme
(physique, morale ou psychologique) peut aboutir à de graves conséquences comme
la déprime, voire la dépression ou faire basculer dans l’univers de la
prostitution ou de la drogue, entre autres.
Dans le cas du jeune garçon, il a fini par nourrir une haine viscérale à l’égard de son géniteur et aurait frôlé la dépression. Or dans notre société, la santé mentale est une question taboue. Peu de gens acceptent de l’aborder, notamment en famille ou dans les médias. Pourtant, la violence surtout psychologique peut déboucher sur la dépression qui est un problème de santé publique.
60% de femmes-Il est établi par des spécialistes
que les réalités sociales auxquelles nous sommes confrontées quotidiennement
impactent le psychisme de l’être humain. Ces réalités peuvent être d’ordre
relationnel à savoir des difficultés d’adaptation sociale, liées à la vie
en couple ou à une situation monoparentale. Le manque d’affection, le chômage,
la violence parentale et l’addiction aux stupéfiants (drogue) ou à l’alcool
sont aussi incriminés comme pouvant être à l’origine de la dépression mentale.
Il faut simplement comprendre que ça ne concerne pas que les autres.
Dr Ibrahim Haïdara, promoteur du cabinet psychologique «PSY2A» explique que le mal être représente un fréquent motif de consultation dans son cabinet. Selon ses statistiques, 40% des adultes qu’il reçoit sont des hommes adultes. Et les femmes représentent 60%. Pour le psychologue, la consommation d’alcool ou de stupéfiants, les déboires conjugaux, les problèmes d’héritage, les harcèlements et problèmes sexuels, le divorce et autres peuvent être des facteurs déclencheurs. Et d’expliquer clairement que certaines situations peuvent fragiliser et déboucher sur de graves conséquences.
Un père alcoolique- «Mes parents biologiques
m’ont donné en adoption à une tante sous prétexte qu’elle n’avait pas eu
d’enfant. Mon père envoyait chaque mois de l’argent pour ma prise en charge et
cette femme s’en servait pour payer ses tontines. Je souffrais en silence des
maltraitances de cette tante et finit par faire des choses dont je ne suis pas
fière aujourd’hui.
Je suis passée par la prostitution et avais même basculé
dans l’univers de la drogue. J’ai contracté une grossesse et ma tante m’a
renvoyée chez mes parents. Aujourd’hui, je suis une mère célibataire. Ce vécu
m’a beaucoup affecté et j’en suis dépressive. J’essaie de me reconstruire mais
je suis devenue très agressive et je n’ai aucun scrupule à utiliser tous les
moyens pour me défendre», explique la jeune fille.
Selon le psychologue, c’est une forme de dépression.
Mais il a tenu à préciser que toutes les consultations psychothérapeutiques ne
sont synonymes de folie. Certaines gens sont simplement instables. Un exemple
anonyme.
Un jeune garçon explique avoir vécu de graves violences psychologiques
et physiques de la part de son père alcoolique depuis qu’il avait 12 ans. «Toute
ma fratrie a souffert de cette violence avec des paroles obscènes, des
agissements d’un père qui n’avait cure de l’avenir de ses enfants et finira même
par divorcer». Il ajoute avoir été marqué par cet épisode de sa vie. «J’étais
donc refugié dans la drogue et fumait mon cannabis à 15 ans».
Il reconnaît que le mal être psychologique
peut impacter nos comportements. Il faut donc consulter les spécialistes parce
qu’une négligence coupable peut aboutir à des situations dramatiques. Le
psychologue plaide pour une prise en charge gratuite des consultations
psychologiques au regard de ses conséquences
Kadiatou OUATTARA
Rédaction Lessor
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