L’édition 2025 de Ségou’Art Festival sur le Niger restera certainement dans les annales politiques et culturelles de notre pays. Et pour causer la cérémonie d’ouverture a été couplée avec le lancement de la Semaine de la fraternité de l’Alliance des États du Sahel (AES). Mais aussi parce qu’elle a enregistré la participation de cinq ministres des trois États de la Confédération des États du Sahel (Confédération AES), à savoir Abdoulaye Diop, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale et coordinateur de l’AES et Mamou Daffé, ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme.
Leurs homologues de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme du Burkina, Pingwendé Gilbert Ouédraogo, de la Jeunesse, de la Culture, des Arts et des Sports, le Colonel-major Abdrahamani Amadou, et de l’Artisanat et du Tourisme, Mme Soufiane Agahaichata Guichene, (ces deux derniers sont du Niger). Ces personnalités ont été des témoins privilégiés de prestations d’artistes. Elles ont pu voir des objets d’art exposés à la Foire de Ségou sur le Quai des arts, dans la capitale des Balanzans, un lieu qui symbolise la particularité de ce rendez-vous culturel.
S’inscrivant dans la vision commune des autorités des pays de la Confédération AES, cette édition de la Semaine de la fraternité est placée sous le haut patronage du Président de la Transition, le Général d’armée Assimi Goïta, et de ses homologues le Capitaine Ibrahim Traoré du Burkina Faso, le Général de brigade Abdourahamane Tiani du Niger. Elle se veut un espace commun de partage, d’échanges, mais aussi de célébration de la richesse culturelle de nos trois pays. La Foire de Ségou a été un moment unique de célébration et de découverte de la riche culture des pays de l’AES à travers des performances époustouflantes de danse et de musique des troupes des pays de la Confédération AES.
En effet, ces prestations ont démontré, si besoin en était, que nos pays partagent quasiment les cultures et traditions. L’Ensemble instrumental a entonné, en mooré, zarma ou sonrhai (Niger) et bien sûr en bamanankan, un hymne à la gloire de l’AES. L’orchestre de balafon Bolomakoté du Burkina a prôné l’union et la paix en bamanankan tandis que So Ga du Niger a évoqué l’amour de la patrie et la liberté du désert en targui, la langue des Touaregs. Les spectateurs se sentaient pratiquement dans un même pays, tant les prestations évoquaient la même problématique du développement.
Les spectateurs découvrent la riche culture des pays de l’AES à travers danse et musique des troupes
Les trois ministres en charge de la Culture des pays de l'AES ont salué cette vision commune des Chefs d’État de la Confédération AES de faire de la culture un outil de rapprochement des peuples, de paix et de cohésion sociale. Mais aussi de développement socio-économique de l’espace AES.
La Foire de Ségou se tiendra jusqu’au 10 février dans le cadre de Ségou’Art-Festival sur le Niger à l’initiative de la Fondation Festival sur le Niger, en partenariat avec le Conseil pour la promotion de l’économie locale (CPEL). Son Coordonnateur, Bourama Diarra expliquera dans son discours que le Festival sur le Niger se transforme en un gigantesque site de commerce où, se côtoient l’imagination et la créativité de plus de 400 artisans et créateurs locaux, nationaux et internationaux en provenance d’une trentaine de pays d’Afrique et d’ailleurs.
Pendant une semaine en 2024, la Foire de Ségou avait enregistré plus de 350.000 visiteurs sur les berges du fleuve Niger. Une scène musicale dénommée Scène Biton et dédiée aux artistes émergents de la musique permet d’assurer l’animation pendant la durée de la foire.
Pour l’édition actuelle, un accent sera mis sur le pavillonnage de stands pour mettre en avant toute la beauté et la qualité de l’artisanat d’art du Mali et de la sous-région ouest-africaine. L’objectif général de la Foire de Ségou est de créer un pont entre la culture et l’économie à travers l’artisanat d’art et la créativité.
Quelques innovations majeures pour cette édition sont à signaler. On peut citer essentiellement la création d’un espace de démonstration sur les techniques de production des produits artisanaux pour valoriser davantage les produits locaux, offrant ainsi une expérience immersive aux visiteurs. Mais aussi la création d’un espace dédié à la restauration et la profondeur de l’esthétique malienne voire africaine.
Pour Bourama Diarra, cette foire, vitale pour l’économie locale de la région de Ségou, constitue un marché certain qui permettra de réaliser près de 800 millions de Fcfa de chiffres d’affaires pour les exposants. Aussi, eu égard au contexte économique, sécuritaire complexe et difficile que vivent les pays du Sahel en général et le Mali en particulier, la Foire de Ségou constitue une opportunité et un espoir pour les acteurs locaux.
Envoyés spéciaux
Oumar DIOP
Youssouf DOUMBIA
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